À Maputo, l'opinion est loin de partager sans réserve le point de vue de ceux qui sont partisans de l'alliance inconditionnelle avec l'Union soviétique et les pays de l'Est. En juillet 1979, à la suite d'un attentat à la bombe contre des installations hydroélectriques, Radio Maputo annonce le démantèlement de deux réseaux d'« agents ennemis et de contre-révolutionnaires ». Presque simultanément, une purge au sein du Frolimo entraîne l'élimination d'éléments « régionalistes et tribalistes ».

Mais le remaniement gouvernemental du 3 avril 1980, suivant la dénationalisation du commerce et l'appel solennel lancé par Machel aux investisseurs étrangers pour qu'ils aident à la reconstruction du pays, constitue un succès important pour les modérés. Marcelino dos Santos, numéro deux du régime, chef de file des partisans de l'alliance avec Moscou, doit céder son portefeuille de ministre du Plan à Mario Machungo et quitte le cabinet.

Niger

Niamey. 4 990 000. 4 *2,7 %.
Économie. PIB (75) : 130. Énerg. (76) : 35. CE (75) : 15 %.
Transports. (76) : 9 900 + 11 800.
Information. (75) : 2 quotidiens. (70) : *145 000. (70) : 3 800 fauteuils ; fréquentation : 0,8 M. (76) : 8 000.
Santé. (76) : 110.
Éducation. (76). Prim. : 159 515. Sec. et techn. : 18 098. Sup. (75) : 541.
Armée.  : 2 150.
Institutions. État indépendant le 3 août 1960. République (18 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Chef de l'État, avec le titre de président du Conseil militaire suprême : colonel Seyni Kountche, qui évince le président Diori Hamani par un coup d'État, le 15 avril 1974.

Nigeria

Lagos. 80 000 000. 69. 2,8 %.
Économie. PIB (75) : 399. Productions (75) : A 26 + I 44 + S 30. Énerg. (76) : 94. CE (75) : 34 %.
Transports. (74) : 785 M pass./km, 972 Mt/km. (*73) : 150 000 + 82 000. 324 000 tjb. (77) : 456 M pass./km.
Information. (75) : 12 quotidiens ; tirage global : *613 000. (76) : *5 100 000. (76) : 105 000. (74) : *60 000 fauteuils ; fréquentation : *30 M. (76) : 121 000.
Santé. (75) : 4 248.
Éducation. (73). Prim. : 4 889 857. Sec. et techn. : 568 303. Sup. (75) : 32 971.
Armée.  : 173 000.
Institutions. État fédéral indépendant le 1er octobre 1960. République proclamée le 1er octobre 1963. Nouvelle Constitution. Chef de l'État et du gouvernement : Alhaji Shehu Shagari, élu le 16 août 1979 ; succède au général Olusegun Obasanjo qui lui remet le pouvoir le 1er octobre 1979, mettant fin à 13 ans de régime militaire.

Retour des civils après 13 années de régime militaire

Alhaji Shehu Shagari, élu le 11 août 1979 président de la Fédération, succède au général Obasanjo, mettant fin à 13 années de régime militaire. Leader du parti national (NPN), originaire du Nord, homme d'affaires, Shehu Shagari a été ministre des Finances du général Gowon, prédécesseur du général Obasanjo, et jouit à la fois de la confiance de l'armée et de celle des civils.

Le parti national a été le grand vainqueur du scrutin du 15 juillet, enlevant 168 des 449 sièges à la Chambre des représentants, devançant le parti uni (UPN) et toutes les autres formations concurrentes. Après des années marquées par l'absence de toute vie politique, les 48 millions d'électeurs sont allés aux urnes à deux reprises consécutives, désignant le 7 juillet leurs représentants au Sénat. Ces deux scrutins ont été suivis par l'élection de 1 347 membres des Assemblées des 19 États et des 19 gouverneurs.

Apparemment, cette normalisation ne suffit pas à apaiser les tensions. L'insécurité reste grande dans l'ensemble du pays, où des auteurs d'agression à main armée sont à plusieurs reprises exécutés publiquement. En avril, à la suite de désordres persistants sur le campus universitaire, le couvre-feu est proclamé à Ibadan.

Pétrole

En politique extérieure, les dirigeants nigérians radicalisent leur attitude. À la veille de la conférence du Commonwealth qui se réunit à Lusaka (1 -7 août), ils nationalisent les avoirs de la British Petroleum, obligeant les salariés de la compagnie à quitter le pays avant le 31 août. Cette mesure est une conséquence de l'attitude de la BP qui tourne obstinément l'embargo pétrolier à destination de l'Afrique du Sud. Peu auparavant, le général Obasanjo (encore chef de l'État) avait accentué l'intervention de l'État dans la mise en exploitation des nouveaux champs pétrolifères, réduit considérablement l'accès des sociétés aux nouvelles ressources en limitant la production et en portant à 60 % la participation de l'État nigérian au capital des sociétés.