Dacko vient en visite privée à Paris, du 24 au 28 mars 1980, pour y étudier avec plusieurs membres du gouvernement français les moyens propres à relancer l'économie et pour traiter de la question du maintien à Bangui des troupes françaises. Au terme de cette visite, Paris réaffirme dans un communiqué officiel sa volonté d'accorder « un appui exceptionnel » à David Dacko, dont « la visite symbolise la liberté et la dignité retrouvées de la République centrafricaine ».

L'Union démocratique centrafricaine (UDC) est créée en mars par Dacko, nouveau parti unique dont le congrès constitutif a lieu à Bangui. Qualifiée de « multitendancielle de large ouverture », cette nouvelle organisation devrait permettre un retour progressif à une vie démocratique. L'organisation d'un référendum est en outre prévue dans les dix-huit mois, et, six mois après l'adoption de la nouvelle Constitution, auront lieu des élections législatives et présidentielles, a promis le président Dacko.

La présence au sein du gouvernement de plusieurs collaborateurs de l'ancien empereur pose des problèmes à D. Dacko, lui-même conseiller privé de Bokassa au cours des derniers mois de son règne. Il démet, en mars, François Guéret de son poste de ministre de la Justice après que celui-ci a publié un rapport mettant personnellement en cause plusieurs personnalités politiques, parmi lesquelles Henri Maïdou et André Koyamba, actuel vice-Premier ministre, ministre des Finances sous le régime impérial.

Comores

Moroni. 320 000. 172. *2,5 %.
Économie. PIB (75) 261. Énerg. (76) : 59.
Information. (76) : *36 000. (73) : 800 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (76) : 2 000.
Santé. (73) : 21.
Éducation. (73). Prim. : 23 194. Sec. et techn. : 3 197.
Institutions. État indépendant (ancien territoire français) : proclamation unilatérale le 6 juillet 1975, après le référendum du 22 décembre 1974. Constitution : République fédérale islamique (1er octobre 1978). Chef de l'État : Ahmed Abdallah (élu le 22 octobre 1978). Premier ministre : Salim Ben Ali.

Congo

Brazzaville. 1 460 000. 4. *2,8 %.
Économie. PIB (75) : 574. Énerg. (76) : 142. CE (75) : 22 %.
Transports. (*77) : 260 M pass./km, 509 Mt/km. (76) : 20 000 + 13 000.
Information. (75) : 3 quotidiens. (76) : *83 000. (76) : *3 300. (73) : 5 100 fauteuils ; fréquentation : 0,9 M. (77) : 12 000.
Santé. (76) : 190.
Éducation. (75). Prim. : 319 101. Sec. et techn. : 102 110. Sup. : 3 429.
Armée.  : 7 000.
Institutions. État indépendant le 15 août 1960 (ancien territoire français). République populaire. Nouvelle Constitution adoptée par référendum le 8 juillet 1979. Chef de l'État : colonel Denis Sassou Nguesso ; succède au général Joachim Yhombi-Opango, démissionnaire. Premier ministre : colonel Louis Sylvain Goma.

Côte-d'Ivoire

Abidjan. 7 610 000. 23. *2,6 %.
Économie. PIB (77) : 1 251. Productions (77) : A 23 + I 20 + S 57. Énerg. (76) : 380. CE (77) : 38 %.
Transports. (*77) : 1 172 M pass./km, 551 Mt/km. (76) : 84 900 + 43 500.  : 157 000 tjb.
Information. (75) : 3 quotidiens ; tirage global : 35 000. (76) : *600 000. (76) : *257 000. (76) : 69 000 fauteuils ; fréquentation : 10 M. (77) : 67 000.
Santé. (75) : 321.
Éducation. (75). Prim. : 672 707. Sec. et techn. : 119 482. Sup. (76) : 8 701.
Armée.  : 4 950.
Institutions. État indépendant le 7 août 1960 (ancien territoire français). République (4 décembre 1958). Constitution de 1960, amendée en 1975 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : Félix Houphouët-Boigny, réélu le 16 novembre 1975.

Malaise politique mal dissimulé par la prospérité

Au moment où le président Houphouët-Boigny s'apprêtait à accueillir Jean-Paul II à Abidjan, sixième et dernière étape du voyage africain du pape, des rumeurs de complot circulent avec insistance en Côte-d'Ivoire.

L'une d'entre elles fait état d'une lettre adressée à une agence de presse américaine par un groupe de militaires. Ce texte proclamerait notamment : « chaque fois que des citoyens réclament leurs droits, on les accuse d'être des révolutionnaires. Si rien n'est fait, nous, les soldats, déclencheront des attaques contre les dirigeants du gouvernement parce qu'ils sont tous malhonnêtes et qu'une solution draconienne est nécessaire ». Mais aucun élément ne permet de confirmer l'authenticité de ce document, à propos duquel les autorités ivoiriennes ne font, sur le moment, aucun commentaire.

Autocratie

Une autre rumeur, encore plus difficile à contrôler, concerne une tentative d'assassinat du président ivoirien. Cet attentat, qui aurait dû avoir lieu le jour même de l'arrivée du souverain pontife à Abidjan, aurait été préparé par des militaires et des policiers, arrêtés avant d'avoir pu passer à l'action.