Le 1er juin 1979, le Parlement vote une loi interdisant les investissements industriels suédois en Afrique du Sud et le transfert de capitaux dans ce pays.

La popularité de ce gouvernement très minoritaire s'explique aussi par l'amélioration de la situation économique. Les Suédois, qui avaient dû serrer la ceinture en 1977, voient leur niveau de vie progresser en 1978 et 1979. Le commerce extérieur est largement excédentaire, l'inflation est ramenée de 13 à 7 %, la croissance doit approcher les 5 % en 1979, l'activité industrielle reprend et la plupart des grandes entreprises exportatrices enregistrent leurs plus gros bénéfices depuis 1974.

Secteurs en difficulté

Malgré les difficultés structurelles persistantes dans plusieurs secteurs de base de l'économie — bois, sidérurgie, mines, construction navale et textile —, le gouvernement parvient à coups de milliards de couronnes à limiter le chômage à environ 2 %, mais il convient d'ajouter que 4 % de la population active est parallèlement en recyclage ou employée à des travaux conjoncturels.

Au printemps 1979, Volvo abandonne définitivement ses grands projets de coopération avec la Norvège. Initialement, le constructeur automobile suédois devait céder 40 % de son capital social à des investisseurs privés et publics norvégiens pour 750 millions de F et quelques droits de prospection pétrolière en mer du Nord. Les petits actionnaires du groupe s'y opposent en mars, et le projet de coopération nordique est enterré à la grande déception des gouvernements de Stockholm et d'Oslo.

Crise de société

Avec la crise, les Suédois s'aperçoivent que tout n'est pas parfait dans la société modèle : l'alcoolisme redevient un fléau social, l'école et l'université démocratisées n'ont pas permis, au contraire, de réduire les inégalités sociales. Il en va de même du système fiscal progressif qui avantage finalement, par le biais des dégrèvements, les gros revenus.

L'emploi, la fiscalité et le système scolaire dominent la campagne électorale en vue de la consultation générale du 16 septembre 1979 qui s'annonce aussi serrée que celle de 1976.

Le 13 mai 1979, la reine Silvia a mis au monde un garçon : le prince Charles-Philippe. Celui-ci a peu de chances de monter un jour sur le trône puisque la loi de succession a été modifiée au bénéfice du premier-né. C'est donc la princesse Victoria, née le 14 juillet 1976, qui est l'héritière du trône.

Suisse

Berne. 6 330 000. 152. 0,3 %.
Économie. PIB (76) : 8 864. Énerg. (76) : 3 340. CE (76) : 26 %.
Transports. (*76) : 8 124 M pass./km, 5 652 Mt/km. (74) : 1 723 000 + 176 500.  : 253 000 tjb. (76) : 8 461 M pass./km.
Information. (75) : 95 quotidiens ; tirage global : 2 573 000. (75) : 2 061 000. (75) : 1 746 000. (75) : 188 400 fauteuils ; fréquentation : 23 M. (76) : 4 016 000.
Santé. (75) : 11 466. Mté inf. (76) : 10,7.
Éducation. (75). Prim. : 556 885. Sec. et techn. : 371 978. Sup. : 64 720.
Armée.  : *18 500.
Institutions. République confédérale. Constitution de 1874. Président de la Confédération : Hans Hürlimann. Vice-président : Georges-André Chevallaz.

L'opinion hostile au renforcement du pouvoir central

Le 25 août 1978, à 8 h 25, un Boeing 707 de la compagnie TWA se pose à Cointrin. D'importantes forces de police l'attendent, que renforce même un bataillon de fusiliers. L'équipage de l'avion qui vient régulièrement de New York — a fait savoir qu'un pirate de l'air se cache parmi ses passagers. Se cache si bien, du reste, qu'on n'arrive pas à l'identifier ; mais, profitant de l'obscurité, durant la projection d'un film à bord, il a fourré dans les mains d'une hôtesse un long message dactylographié dans lequel des revendications étranges (la libération du chef nazi Rudolf Hess en particulier) s'assortissent naturellement de la menace de faire sauter tout le monde.

Les passagers ne pourront quitter l'avion bloqué sur le tarmac qu'après huit heures d'attente. Leur mystérieux compagnon reste introuvable, sauf que, dans les toilettes, les policiers chargés de la fouille découvriront une paire de moustaches postiches. « Je suis Personne » aurait pu dire, comme Ulysse, le pirate. (On l'arrêtera quelques semaines plus tard aux États-Unis : c'est un dénommé Rudi-Siegfried Kreitlow, chauffeur de taxi new-yorkais d'origine allemande.)