Plus du tiers de ses échanges commerciaux se fait avec l'Ouest. L'explosion des prix mondiaux continue d'avoir de profondes répercussions négatives sur son économie. Même phénomène avec l'URSS d'où elle importe 97 % du minerai de fer et 67 % du pétrole qu'elle consomme. Moscou ayant réajusté (depuis 1975) le prix des matières premières en fonction des cours mondiaux, le solde des échanges de Budapest avec l'Union soviétique, longtemps positif, est désormais négatif.

Mesures économiques

Le commerce extérieur (qui représente près de 50 % du revenu national) subit un déficit évalué à 5 milliards de dollars. Cet état de fait, ainsi que la médiocre productivité d'un certain nombre d'entreprises, amène les dirigeants à prendre plusieurs mesures : frein à la production des biens exigeant beaucoup de matières premières et d'énergie ; restructuration de l'industrie et octroi des crédits de la Banque nationale aux seules entreprises qui pourront les rembourser ; augmentation des prix industriels (notamment pour l'énergie) afin d'aboutir à une tarification vraie. À cela s'ajoute la décision de restreindre la consommation des particuliers.

Afin d'alléger la charge que représentent pour le budget (en déficit) de l'État les subventions aux produits de consommation et de limiter l'augmentation du pouvoir d'achat de la population, un train de hausses est décidé le 8 janvier 1979.

En mai, un autre fait, qui a de vastes échos dans le pays, montre que, confronté aux mêmes problèmes économiques que l'Occident, le gouvernement prend des mesures qui relèvent plus du pragmatisme capitaliste que de la philosophie marxiste-léniniste : plus de 100 employés et ouvriers de la firme Raba, à Gyor, dans l'ouest de la Hongrie, qui fabrique camions et matériel lourd, sont licenciés.

Malgré ces difficultés, la Hongrie n'en demeure pas moins la plus avenante vitrine des pays du bloc soviétique. Grâce à sa politique agricole qui est une réussite, elle peut exporter blé, viande, fruits, légumes, vins (et même foie gras à destination de la France), et ses magasins, bien achalandés, provoquent surprise et convoitise chez les Roumains, Tchèques ou Soviétiques en visite. Même étonnement de leur part au sujet des libertés de déplacement, d'expression ou d'opinion. Comparées à celles en vigueur à Moscou ou à Prague, elles semblent relativement larges.

Libéralisme

C'est ainsi qu'une loi sur les passeports, entrée en vigueur le 1er janvier, reconnaît à « chaque citoyen hongrois le droit de voyager à l'étranger ». Les modalités de délivrance sont allégées et le pourcentage des refus est inférieur à 4 %. L'existence, depuis un an, d'un samizdat dont l'écho commence à se faire entendre, met en évidence les limites du libéralisme de ce pouvoir qui continue de recueillir à chaque consultation électorale 99,9 % des voix et qui prive de leur emploi les auteurs identifiés de ce journal clandestin.

Sur le plan extérieur, outre la fidélité inconditionnelle à l'égard de Moscou (Brejnev se rend du 30 mai au 1er juin à Budapest pour une « visite d'amitié »), la diplomatie hongroise se caractérise par ses contacts toujours plus nombreux avec l'Occident. Les échanges avec les États-Unis, le Japon, l'Allemagne fédérale, l'Autriche et l'Italie ne cessent de se développer. Et, si la France n'occupe encore que la 5e place dans ce tableau, la visite à Paris de Janos Kadar, premier secrétaire du Parti, les 15, 16 et 17 novembre 1978 (c'est le premier sommet franco-hongrois de l'histoire), peut laisser espérer un développement des contacts.

Le seul point noir de la politique étrangère concerne les rapports avec la Roumanie, en permanence altérés par le problème de la minorité magyare de Transylvanie.

Irlande

Dublin. 3 190 000. 45. 1,1 %.
Économie. PIB (76) : 2 523. Production (74) : A 14 + I 30 + S 56. Énerg. (76) : 3 170. CE (76) : 41 %.
Transports. (*76) : 788 M pass./km, 585 Mt/km. (*76) : 556 400 + 58 900.  : 212 000 tjb. (76) : 1 498 M pass./km.
Information. (75) : 7 quotidiens ; tirage global : 693 000. (74) : 886 000. (75) : 600 000. (76) : 480 000.
Santé. (75) : 3 772. Mté inf. (76) : 14,6.
Éducation. (75). Prim. : 404 818. Sec. et techn. : 270 956. Sup. : 39 928.
Armée.  : 14 581.
Institutions. État indépendant depuis 1921. Constitution de 1937 amendée le 7 décembre 1972. République proclamée le 18 avril 1949. Président de la République : Patrick Hillery ; succède le 9 novembre 1976 à Cearbhall O Dalaigh, démissionnaire. Premier ministre : Jack Lynch.

Remous sociaux et pénurie de pétrole

La République irlandaise a trente ans : c'est le 18 avril 1949 que, dominion britannique depuis 1921, l'Irlande a adopté la constitution républicaine préparée par Eamon de Valera dès 1937, et acquis la pleine indépendance. Concours de circonstances, 18 jours avant cet anniversaire, Dublin rompt le dernier lien avec Londres : la parité de sa monnaie (le punt) avec la livre sterling.