Mais cette tendance ne se reflète absolument pas dans la composition du nouveau gouvernement mis sur pied le 26 mai, après une série de négociations difficiles : une coalition de centre gauche — comme la Finlande en a déjà beaucoup connues — comprenant 6 centristes, 5 sociaux-démocrates, 3 démocrates populaires (communistes) et 2 Suédois ; la seule différence avec le précédent cabinet est que ces derniers (qui représentent la minorité finlandaise d'expression suédoise) remplacent les libéraux.

Le gouvernement bénéficie du soutien de 133 députés sur 200 au Parlement. Cette coalition majoritaire correspond donc bien aux vœux du président Kekkonen, qui souhaite éviter une polarisation de la vie politique finlandaise.

Volonté de changement

La campagne électorale ne passionne pas l'opinion, et la forte poussée du parti conservateur de Harri Holkeri, qui gagne dix sièges et devient la deuxième formation politique finlandaise après les sociaux-démocrates, illustre un mécontentement des électeurs à l'égard des partis établis et une volonté de changement. La participation des conservateurs à un gouvernement était cependant exclue en raison des relations privilégiées entre la Finlande et l'Union soviétique.

Le nouveau Premier ministre, Mauno Koïvisto, est un homme politique jouissant d'un immense prestige, à droite comme à gauche. Ancien gouverneur de la Banque centrale, socialiste modéré se situant volontiers au-dessus des partis, beaucoup voient en lui un successeur du président Kekkonen. Il devra faire preuve de beaucoup de doigté pour maintenir la cohésion d'une coalition fragile. Un échec réduirait considérablement ses chances de devenir un jour président de la République.

L'amélioration de la situation économique joue en sa faveur. Seul point noir au tableau : le chômage, qui se maintient aux alentours de 7 % ; c'est le taux le plus élevé (fin juin 1979) des pays nordiques.

France

Paris. 53 373 000. 97. 0,4 %.
Économie. La balance commerciale et la balance des paiements ont encore été nettement déficitaires en 1977. L'inflation approche toujours le rythme de 10 % par an et le chômage s'est encore accru. La croissance a été modérée, à peine 3 %, et encore plusieurs secteurs industriels ont-ils enregistré une stagnation ou même un recul de leur production. C'est le cas naturellement dans le domaine énergétique, dans la sidérurgie (fer et acier), la construction navale, le textile ; l'industrie de l'automobile constituant un relatif îlot de prospérité, mais qui ne suffit pas à compenser les pertes d'emplois dans les autres secteurs.
PIB (76) : 6 552. Production (76) : A 5 + I 38 + S 57. Énerg. (76) : 4 380. CE (76) : 16 %. Population active (77) : 20 884 000, dont A : 9,6 % ; I : 37,7 % ; D : 52,7 %. Prix à la consommation (évolution 77) : + 9 %. Balance commerciale (77) exp. : 63,5 MM$ ; imp. : 70,5 MM$. Balance des paiements (76) : – 7,2 MM$. Productions (77) : blé 17,5 Mt, électricité 202,5 TWh, pétrole brut importé 122,4 Mt, acier 22,1 Mt, automobiles 4 m d'unités.
Transports. (*76) : 51 168 M pass./km, 68 508 Mt/km. (*76) : 15 900 000 + 2 410 000.  : 11 614 000 tjb. (76) : 18 506 M pass./km.
Information. (75) : 98 quotidiens ; tirage global : 11 341 000. (75) : 18 197 000. (75) : 14 197 000. (74) : 1 817 000 fauteuils ; fréquentation : 178,5 M. (76) : 15 554 000.
Santé. (75) : 77 882. Mté inf. (76) : 10,4.
Éducation. (75). Prim. : 4 601 550. Sec. et techn. : *5 000 000. Sup. (74) : 772 067.
Armée.  : 502 800.
Institutions. République. Constitution du 4 octobre 1958, révisée le 6 novembre 1962 (art. 6, élection du président au suffrage universel), le 21 octobre 1974 (saisine, art. 61) et le 14 juin 1976 (art. 7, décès d'un candidat lors d'une élection présidentielle). Président de la République : Valéry Giscard d'Estaing, élu le 19 mai 1974 ; succède à Georges Pompidou décédé. Premier ministre : Raymond Barre.

Grande-Bretagne

Londres. 55 850 000. 229. nul.
Économie. La balance des paiements s'est améliorée, mais le déficit de la balance commerciale (qui devrait pourtant diminuer avec l'augmentation de la production nationale de pétrole) demeure. La croissance reste très lente et l'inflation toujours notable. Le chômage a augmenté. La faible productivité, les conflits sociaux latents alourdissent encore une économie toujours malade.
PIB (76) : 3 936. Production (76) : A 3 + I 36 + S 61. Énerg. (76) : 5 268. CE (76) : 21 %. Population active (77) : 24 550 000, dont A : 2,7 % ; I : 40 % ; D : 57,3 %. Prix à la consommation (évolution 77) : + 14,3 %. Balance commerciale (77) exp. : 57,5 MM$ ; imp. : 63,7 MM$. Balance des paiements : + 0,2 MM$. Productions (77) : houille 122,2 Mt, gaz naturel 40,2 Gm3, pétrole produit 40,1 Mt, pétrole importé 89,1 Mt, électricité 283,4 TWh, acier, 20,3 Mt, automobiles 1,7 M d'unités.
Transports. (*75) : 36 840 M pass./km, (76) : 20 400 Mt/km. (*76) : 14 562 400 + 1 897 600.  : 31 646 000 tjb. (76) : 31 727 M pass./km.
Information. (75) : 111 quotidiens ; tirage global : *21 700 000. (74) : *42 000 000. (75) : 17 900 000. (75) : 879 000 fauteuils ; fréquentation 116,3 M. (76) : 22 012 000.
Santé. (74) : *75 600 Mté inf. (76) : 14,3.
Éducation. (73). Prim. : *6 200 000. Sec. et techn. : *5 800 000. Sup. : 637 086.
Armée.  : 313 253.
Institutions. Royaume-Uni de Grande-Bretagne, monarchie constitutionnelle Constitution charte de 1215, complétée par plusieurs lois fondamentales. Souverain : Elisabeth II ; succède à son père George VI, décédé. Premier ministre : Margaret Thatcher.

Margaret Thatcher assure le succès des conservateurs

Virage à droite après cinq ans de gouvernement travailliste ; le 3 mai, les conservateurs remportent les élections. Le lendemain, Margaret Thatcher, leur leader, devient Premier ministre. Franche victoire, plus large que ne l'avaient prévu les derniers sondages. Avec 339 sièges, les tories disposent d'une majorité de 43 voix aux Communes. Leurs adversaires essuient une cuisante défaite : les travaillistes perdent 51 sièges (par rapport aux élections d'octobre 1974), et certaines de leurs vedettes — comme Shirley Williams — ne reviennent pas au Parlement. Les libéraux, éclaboussés par l'affaire Thorpe, ne sont plus que 11 et les nationalistes écossais passent, eux de 11 à 2.