Du côté démocrate, Jimmy Carter, ancien gouverneur de Géorgie. Vainqueur dans les deux tiers des consultations, il est assuré dès le 8 juin de l'allégeance de près de 1 200 délégués sur 3 009. Ses succès traduisent un renouveau du courant populiste au sein du parti de l'Âne.

La fin de Howard Hughes

Le mystérieux milliardaire Howard Hughes trouve la mort le 5 avril 1976, à l'âge de 70 ans, dans l'avion qui le transporte de sa résidence d'Acapulco à Houston, où il devait être hospitalisé. Pionnier de l'aviation, producteur de cinéma, géant de l'industrie pétrolière, propriétaire de casinos et collaborateur de certaines opérations de la CIA, Hughes était à la tête d'un empire financier évalué à près de 2 milliards de dollars. Sa plus proche parente était une tante, veuve d'un médecin de Houston. Celle-ci et son fils sont nommés administrateurs temporaires des biens du disparu. Reclus volontaire depuis vingt ans, l'étrange personnage s'était établi au Mexique, en février 1975, après avoir séjourné ces dernières années à Las Vegas, au Nicaragua, à Londres et aux Bahamas.

La « mort » de Karen Quinlan

Une décision sans précédent est prise le 31 mars 1976 par la Cour suprême du New Jersey dans le cas Karen Quinlan, une jeune fille de 22 ans qui se trouve dans le coma depuis près d'un an, à la suite, semble-t-il, de l'absorption massive d'un mélange d alcool et de barbituriques, et qui est maintenue artificiellement en vie à l'hôpital de Morristown. La cour décrète que la responsabilité légale de Karen incombe à son père, bien qu'elle soit majeure, et reconnaît le droit aux médecins compétents que choisirait la famille de débrancher les appareils maintenant cette survie. Dans les attendus de son jugement, la cour déclare : « Nous croyons [...] que la mort qui s'ensuivrait ne constituerait pas un homicide, mais plutôt une extinction résultant de causes naturelles existantes [...]. Il existe un droit à la vie privée qui pourrait permettre la cessation du traitement dans les circonstances de cette affaire. » En octobre 1975, devant le refus des médecins de laisser mourir Karen, les parents de la jeune fille s'étaient tournés vers la justice. Le 11 novembre 1975, le juge du tribunal de grande instance de Morristown avait rendu son arrêt : puisque Karen, majeure, n'est pas en mesure de décider elle-même de son sort, « il y a présomption qu'elle choisit de continuer à vivre ». Les opposants à l'arrêt du respirateur artificiel ont quatre-vingt-dix jours pour faire appel de la décision de la Cour suprême du New Jersey. Les parents de la jeune fille déclarent pour leur part qu'ils ne chercheront pas à obtenir le débranchement de l'appareil tant que le jugement du 31 mars pourra être combattu en justice. On apprend le 23 mai que le respirateur artificiel aurait été déconnecté et Karen transférée dans une chambre ordinaire de l'hôpital.

Les tribulations de Patricia Hearst

Deux jeunes femmes sont arrêtées, le 18 septembre 1975, dans un appartement du quartier populaire de Mission, à San Francisco. L'une d'elles est Patricia Hearst, fille du magnat de la presse américaine Randolph Hearst, qui, en février 1974, avait été enlevée par les membres d'un groupe révolutionnaire d'extrême gauche, l'Armée de libération symbionaise (SLA). Dans les mois qui avaient suivi, l'opinion américaine, stupéfaite, avait appris que, par messages enregistrés, Patricia annonçait son ralliement à la SLA. La riche héritière avait participé à l'attaque d'une banque et pratiqué divers vols à main armée, mais avait échappé aux barrages de police établis autour de Los Angeles après la fusillade de mai 1974 qui avait mis fin aux activités de son groupe. Fin janvier 1976, le procès de Patricia s'ouvre à San Francisco. Le défenseur de la jeune femme affirme que celle-ci a été terrorisée, « menacée de mort une centaine de fois » et violentée par les terroristes. Mais cette thèse est rejetée par le jury et Patricia est reconnue coupable, le 20 mars, d'avoir participé volontairement à l'attaque de la banque. (En dehors de cette affaire, l'accusée devra encore répondre de onze chefs d'inculpation, allant de l'agression au cambriolage.)