Enfin, l'amélioration antérieurement constatée dans le secteur des biens intermédiaires s'est confirmée, mais n'a pas toujours permis d'utiliser la totalité des capacités de production. Les transactions avec l'étranger ont souvent atteint, sauf en gros équipement, un volume plus élevé que l'an dernier.

Détérioration

La situation dans le bâtiment s'est quelque peu améliorée pendant l'année ; cette évolution n'a été vraiment sensible qu'à partir de l'automne. Mais, dans les travaux publics, la situation n'a pas cessé d'être médiocre. Dans cette conjoncture le marché du travail a continué de se détériorer lentement au cours du dernier trimestre de 1971. Les demandes d'emploi non satisfaites ont atteint en décembre le plus haut niveau de l'année 1971 (20 009). De leur côté, les offres d'emploi non satisfaites ont continué à diminuer. Deux traits caractérisent le marché du travail : les jeunes constituent toujours une part importante des demandeurs d'emploi non satisfaits ; l'inadaptation entre les offres d'emploi non satisfaites et les demandes d'emploi non satisfaites persiste malgré une diminution de ces offres.

Le nombre de demandeurs d'emploi non satisfaits de moins de vingt-cinq ans a augmenté de 12,3 % entre septembre et décembre ; à la fin de décembre 1971, ils représentaient 40,8 % du total des demandeurs d'emploi non satisfaits. En décembre 1971, 1 294 jeunes étaient à la recherche d'un premier emploi.

Déséquilibre profond

L'accroissement des demandes d'emploi non satisfaites et la persistance du volume important d'offres d'emploi non satisfaites continuent à souligner le déséquilibre profond du marché du travail. Environ 80 % des offres non satisfaites concernent les métiers industriels, alors que les demandes non satisfaites ne représentent qu'environ 50 %. Le rapport est inverse pour les emplois du commerce et des services : 20 % des offres et 50 % des demandes.

Les investissements

Afin de remédier à cette inadaptation, un comité régional de la formation professionnelle a été créé. Il rassemble régulièrement des responsables des services publics et des représentants des employeurs et des salariés, pour examiner la cohérence des projets des services publics, et tout particulièrement de l'éducation publique et de l'AFPA, avec les besoins de l'emploi régional.

Les programmes d'investissements soumis globalement au comité à l'occasion du VIe Plan représentent 140 millions de francs pour la construction de collèges et lycées techniques, 50 millions pour l'ouverture de sections nouvelles de l'AFPA et la construction du Centre pédagogique et technique régional de Nantes-Saint-Herblain.

Sidérurgie ou pétrochimie

L'une des grandes préoccupations des responsables économiques de la région est l'implantation d'une industrie d'entraînement, susceptible d'attirer d'autres industries en aval.

La question qui se pose est : sidérurgie ou pétrochimie ? De toute façon, le site de la basse Loire, avec ses vastes terrains, la proximité du fleuve et sa main-d'œuvre abondante, est retenu.

Depuis des années, les services officiels, les conseils généraux et les chambres de commerce et d'industrie ont étudié la possibilité d'implantation d'un complexe sidérurgique.

Si les projets présentés ont plus ou moins été abandonnés, une certaine relance est à nouveau permise grâce à une technique nouvelle de réduction du minerai de fer par l'hydrogène ; cette technique a été expérimentée au Mexique.

À la suite d'une visite officielle au Mexique de Jérôme Monod, délégué à l'aménagement du territoire, 7 hauts fonctionnaires mexicains sont venus visiter le site de la basse Loire. Sans vouloir prétendre que cette région constituait un pôle d'intérêt capital pour la mission mexicaine, le projet d'un complexe sidérurgique léger n'en a pas moins été évoqué.

Cependant la création d'un complexe pétrochimique semble plus vraisemblable : on l'estime possible vers l'année 1977.

Les responsables de la société Antar-Pétroles de l'Atlantique à Donges (Loire-Atlantique) pensent que les professionnels de la pétrochimie auront les éléments nécessaires pour s'installer dans la région nazairienne dans un délai de quatre à sept ans.