Le problème de la constitutionnalité des exécutions capitales est de nouveau à l'ordre du jour avec deux décisions de la cour suprême : le 3 mai 1971, elle confirme la légalité des peines prononcées contre deux assassins ; un mois plus tard, le 28 juin, elle casse 35 condamnations à mort. La plus haute instance des États-Unis doit trancher, lors de sa prochaine session, la controverse qui a suspendu toutes les exécutions depuis 1967.

Argentine

24 352 000. 9. 1,5 %.
Économie. PNB (67) 672. Production (66) : A 15 % + I 41 % + S 44 %. Énerg. (*68) : 1 411. C.E. (67) : 9 %.
Transports. (*68) : 14 090 M pass./km, 12 914 M t/km. (*68) : 1 152 200 + 652 400.  : 1 218 000 tjb. (*68) : 1 748 777 000 pass./km.
Information. (66) : 176 quotidiens ; tirage global : 2 914 000 pour 130 quotidiens. (68) : *9 000 000. (68) : *2 500 000. (68) : 887 900 fauteuils ; fréquentation : 98 M. (68) : 1 599 861.
Santé (67). 37 732.
Éducation (67). Prim. : 3 206 625. Sec. et techn. : 847 896. Sup. : 264 048.
Institutions. République fédérale. Président : général Alejandro Lanusse, nommé le 26 mars 1971 par la junte militaire (au pouvoir depuis le coup d'État du 29 juin 1966) qui a destitué le général Levingston le 23 mars 1971. Constitution de 1853, amendée par le Statut de la Révolution (29 juin 1966). Le président assume tous les pouvoirs.

Moins d'un an après avoir été porté au pouvoir par une révolution de palais, le général Levingston est, à son tour, victime d'un coup de caserne. Comme son prédécesseur, le général Ongania, il est renversé par les généraux Alejandro Lanusse et Carlos Alberto Reyes, commandants en chef de l'armée de terre et de l'aviation, et par l'amiral Pedro Gnavi, commandant en chef de la marine. Son mandat aura duré du 14 juin 1970 au 23 mars 1971.

Homme lige du général Lanusse, président de la junte militaire, rien ne prépare Levingston à occuper les fonctions de président de la République. Discret, effacé, il correspond assez bien à son sobriquet : « le soldat inconnu ». Incapable d'adopter une ligne de conduite ferme et de s'y tenir, il est victime des dissensions entre les militaires et surtout de la dégradation constante du pouvoir économique. Des scandales et la montée du terrorisme précipiteront sa chute.

Né en 1919, à Buenos Aires, dans une famille d'origine française, Alejandro Lanusse est diplômé de l'académie militaire nationale en 1938. Il ne participe pas directement à la chute de Juan Perón en 1955 : il est à ce moment emprisonné depuis quatre ans pour avoir participé au putsch manqué du général Menendez. Mais son rôle sera déterminant dans le coup d'État de 1966 qui renverse le président Arturo Illia au bénéfice du général Ongania. Devenu l'homme fort de la révolution argentine, il élimine Ongania et Levingston. Président de la junte militaire, il a toujours occupé, à la tête des forces terrestres, un poste clé.

Impasse

Tout d'abord partisan du programme de stabilisation économique défini par Krieger Vasena et appliqué depuis 1967, Roberto Levingston s'aliène la Confédération générale du travail (CGT) et les radicaux, qui préconisent un développement accéléré fondé sur la croissance industrielle et la libération des salaires. Pour tenter de sortir de l'impasse, il est amené à changer radicalement de ligne politique en confiant le ministère de l'Économie à un expansionniste, Aldo Ferrer. Celui-ci reçoit le feu vert des militaires pour la mise en application d'un programme économique nationaliste ambitieux. Pour obtenir les capitaux nécessaires, il a recours à l'épargne forcée ; il crée une Banque nationale de développement, dont les actions seraient obligatoirement acquises par les salariés. Il ne parviendra pas à maîtriser la poussée inflationniste et quittera son poste en mai ; le ministère de l'Économie est supprimé et quatre secrétariats d'État qui en dépendaient sont élevés au rang de ministère.

Immobilisme

Loin d'entreprendre les réformes politiques que l'Argentine attend de lui le président Levingston se confine dans une sorte d'immobilisme : l'état de siège reste proclamé, les partis politiques sont toujours proscrits, il n'envisage pas de date pour les élections libres tendant à restaurer un régime démocratique. La série d'entretiens qu'il projette d'avoir avec les anciens présidents de la République « résidant en Argentine » (ce qui exclut le général Juan Perón, toujours à Madrid) est un coup d'épée dans l'eau : la plupart d'entre eux se récusent sauf Arturo Frondizi.