Le 27 juillet 1970, au terme de quatre mois de débat public, la loi générale sur l'industrie est approuvée. Elle place sous le contrôle de l'État les industries de base (énergie, agriculture, constructions aéronautiques et navales, transports, machines-outils), réglemente les investissements étrangers (les entreprises à capitaux étrangers doivent passer un contrat avec l'État), crée un Institut de recherche scientifique et technologique financé par les entreprises (2 % de leurs bénéfices), jette les bases de la participation des travailleurs et annonce la création « des communautés industrielles » comme personnalité juridique ; les propriétaires, seuls responsables jusqu'alors, doivent verser 15 % des bénéfices nets à la communauté, qui pourra ainsi acheter jusqu'à 50 % des actions.

Nationalisations

Le 2 septembre, après les Banques Popular et Continental, la Banque internationale du Pérou est placée sous contrôle de l'État, qui rachète 51 % des actions. Le 29 septembre, une loi oblige les banques étrangères installées au Pérou à fournir au gouvernement des crédits égalant, en monnaie étrangère, le double de leur capital déclaré au 31 juillet 1970 ; elles doivent prévoir, en outre, d'autres crédits d'un montant égal à l'accroissement industriel de leur dépôt à compter du 31 juillet. Le 29 octobre, les gisements de cuivre de Michiquillay, appartenant à la société Southern Peru, sont nationalisés, et le 18 décembre, ceux de Cerro Verde exploités par la société nord-américaine Anaconda : ni l'une ni l'autre n'avaient acquitté leurs redevances ni fait connaître leurs plans de travail aux autorités péruviennes.

Sur le plan intérieur, le gouvernement est conscient d'être isolé et de ne pas avoir un appui populaire organisé. Si la droite qualifie ces réformes de dangereuses expériences, les formations de gauche hésitent encore à lui apporter leur soutien, bien que, le 22 décembre, le général Velasco Alvarado ait amnistié tous les prisonniers politiques (dont Hugo Blanco, qui a dirigé les syndicats paysans de 1959 à 1962).

Stratégie commune

Sur le plan international, le geste de Cuba en faveur des victimes du tremblement de terre du 31 mai 1970 (Journal de l'année 1969-70), la victoire du général Torrès en Bolivie, et surtout celle d'Allende au Chili viennent consolider le régime national-progressiste péruvien. Pour se défendre contre l'hégémonie des USA, les pays membres du groupe andin (Chili, Bolivie, Pérou, Équateur, Colombie) élaborent progressivement une stratégie qui leur est propre. En janvier 1971, un accord est signé à Lima visant à étendre un contrôle progressif sur les activités des entreprises étrangères dans cette zone.

Fin juin, au cours d'une tournée en Europe et en Asie, le ministre des Pêcheries signe avec l'URSS, la Chine et le Japon d'importants accords économiques, portant principalement sur le financement de la construction de ports de pêche et la création d'industries alimentaires péruviennes.

République Dominicaine

4 174 000. 86. 3,6 %.
Économie. PNB (68) 290. Production (66) : A 24 % + I 23 % + S 54 %. Énerg. (*68) : 205. C.E. (68) : 14 %.
Transports. (*68) : 33 300 + 18 100.
Information. (67) : 5 quotidiens ; tirage : 101 000 pour 4 quotidiens. (68) : *155 000. (68) : *75 000. (67) : 41 800 fauteuils ; fréquentation : 5,3 M. (68) : 35 735.
Santé (66). 1 935.
Éducation (67). Prim. : 644 971. Sec. et techn. : 79 494. Sup. : 9 963.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1963. Président et chef de l'exécutif : Joaquín Balaguer ; succède le 1er juillet 1966 au président provisoire Garcia Godoy.

Salvador

3 390 000. 158. 3,7 %.
Économie. PNB (68) 279. Production (66) : A 28 % + I 23 % + S 49 %. Énerg. (*68) : 200. C.E. (68) : 23 %.
Transports. (*68) : 31 300 + 15 900.
Information. (67) : 8 quotidiens ; tirage : 62 000 pour 5 quotidiens. (68) : *398 000. (67) : *45 000. (60) : *54 000 fauteuils ; fréquentation : 15,1 M. (68) : 36 842.
Santé (67). 726. Mté inf. (68) : 59,2.
Éducation (67). Prim. : 473 449. Sec. et techn. : 69 473. Sup. : 6 748.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1962. Président et chef de l'exécutif : colonel Fidel Sanchez Hernandez, élu le 5-III-1967 ; succède au colonel Rivera.

Trinité et Tobago

1 040 000. 203. 2 %.
Économie. PNB (68) 733. Production (63) : A 10 % + I 51 % + S 39 %. Énerg. (*68) : 4 222. C.E. (68) : 62 %.
Transports. (64) : M pass./km, 7 M t/km. (*68) : 67 600 + 18 800. (*68) : 367 210 000 pass./km.
Information. (65) : 3 quotidiens ; tirage global : 97 000. (*68) : *169 000. (68) : *41 000. (61) : 42 600 fauteuils.
Santé (65). 255. Mté inf. (67) : 35,8. (68) : 49 030.
Éducation (66). Prim. : 227 361. Sec. et techn. : 45 690. Sup. : 964.
Institutions. État indépendant le 31 août 1962. Constitution de 1962. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Salomon Hochoy. Premier ministre : Eric E. Williams. Elections législatives le 24 mai 1971 : le parti gouvernemental remporte tous les sièges au Parlement.

Uruguay

2 886 000. 16. 1,2 %.
Économie. PNB (68) 651. Production (66) : A 18 % + I 31 % + S 51 %. Énerg. (*68) : 788. C.E. (68) : 10 %.
Transports. (*68) : 142 000 + 90 300.  : 112 000 tjb. (*68) : 75 118 000 pass./km.
Information. (63) : 35 quotidiens ; tirage global : 800 000. (68) : *1 075 000. (63) : 180 000 fauteuils ; fréquentation : 16,5 M. (68) : 205 174.
Santé (64). 3 051.
Éducation. Prim. (66) : 366 597. Sec. et techn. (66) : 122 616. Sup. (65) : 17 087.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1951, révisée en 1966. Président et chef de l'exécutif : Jorge Pacheco Areco ; succède au général Oscar Gestido, décédé.

Tupamaros

C'est l'année des Tupamaros. Les guérilleros urbains du Mouvement de libération nationale multiplient les actions de commando. En juillet, c'est d'abord une série d'enlèvements : un magistrat uruguayen, deux membres du personnel de l'ambassade des États-Unis, dont un agent du FBI, et un diplomate brésilien sont séquestrés par les révolutionnaires. Ceux-ci réclament, en échange de leurs otages, la libération de 150 prisonniers politiques détenus par le gouvernement.