La fermeture de l'université d'Istanbul, les pressions extrémistes, tendant à renverser le régime, l'état de siège proclamé le 18 juin après trois jours de violentes manifestations populaires et l'annonce d'élections dont la date demeure imprécisée, débouchent une fois de plus sur une impasse.

Bien que la perspective d'un pouvoir fort à dominante militaire soit improbable (du fait même de la ténuité des regroupements et de la complexité des problèmes), beaucoup de politiciens de la majorité y sont favorables. Ils considèrent que la solution extraparlementaire est la seule issue à la vacance d'un pouvoir et à une crise politique et sociale qui s'éternise.

Viêt-nam du Nord

20 700 000. 130. 3,1 %.
Institutions. Partition du Viêt-nam : 20 juillet 1954 (accords de Genève). République démocratique, proclamée en 1954. Constitution de 1960. Président de la République : Ton Duc Thang, succède à Hô Chi Minh, décédé. Président du Conseil : Pham Van Dong.

Viêt-nam du Sud

17 414 000. 100. 2,6 %.
Économie. PNB (65) 135. Production (65) : A 29 % + I 13 % + S 53 %. Énerg. (67) : 296. C.E. (63) : 5 %.
Transports. (*67) : 13 M pass./km, 29 M t/km. (*67) : 31 300 + 42 500. (*67) : 377 254 000 pass./km.
Information. (67) : 43 quotidiens ; tirage global : *950 000. (67) : *1 300 000 (65) : 78 200 fauteuils ; fréquentation : 31,6 M. (67) : 27 082.
Santé (66). 442.
Éducation (65). Prim. : 1 660 968. Sec. et techn. : 380 730. Sup. : 27 105.
Institutions. Partition du Viêt-nam : 20 juillet 1954 (accords de Genève). République, proclamée le 26 octobre 1955. Constitution du 1er avril 1967. Président de la République : général Nguyen Van Thieu. Vice-président : général Nguyen Cao Ky. Président du Conseil : général Tran Thien Khiem.

Yémen

5 000 000. 26 1,6 %.
Économie. Énerg. (67) : 10.
Information. (65) : 8 000 fauteuils ; fréquentation : 1,8 M.
Santé (65). 80.
Éducation (65). Prim. : 69 139. Sec. et techn. : 2 119.
Institutions. République, proclamée le 26 septembre 1962. Constitution provisoire de 1967. Présidence collégiale : Conseil national républicain, présidé par Abdel Rahman el Iriani, depuis le coup d'État du 5 novembre 1967, qui renverse le maréchal Sallal. Premier ministre : Moshen el-Ayni.

Reprise du conflit, crise économique

Deux facteurs dominent la situation politique : la reprise des combats entre royalistes et républicains, après une accalmie qui avait duré pendant la première moitié de l'année 1969, et les difficultés économiques grandissantes.

Les effets de sept ans de guerre civile ainsi que la sécheresse qui sévit conduisent le pays au bord de la famine. L'agriculture périclite dangereusement, l'industrie demeure insignifiante, le déficit de la balance commerciale s'aggrave, le rial n'a plus, en juillet 1969, que le tiers de sa valeur de 1965. Le gouvernement de Sanaa cherche désespérément l'aide de l'étranger. Il se tourne résolument en direction des puissances occidentales, qui, à ses yeux, pourraient favoriser, en outre, une normalisation avec l'Arabie Saoudite, et par conséquent la réconciliation avec les royalistes yéménites.

Défiant la plupart des États arabes, le gouvernement rétablit le 15 juillet 1969 ses relations diplomatiques avec l'Allemagne de l'Ouest. Le 23, un accord est signé à Bonn portant sur une aide financière de 20 millions de deutsche Mark ; fin novembre, Sanaa obtient une somme supplémentaire de 25 millions de deutsche Mark. Le 15 septembre, le président du Conseil Abdallah Kurshumi annonce publiquement qu'il est prêt à rétablir les relations diplomatiques avec les États-Unis. En novembre, un émissaire, ayant rang d'ambassadeur, Mohamed Ahmed Nooman, se rend en France et en Grande-Bretagne pour inciter les deux puissances occidentales à reconnaître le régime de Sanaa. Mais Paris, Londres et Washington font la sourde oreille, vraisemblablement pour ne pas porter préjudice à leurs relations fructueuses avec l'Arabie Saoudite.

La situation s'était entre temps détériorée entre le royaume wahabite et le Yémen, surtout après la reconquête, le 7 septembre, par les forces républicaines, de la ville de Saada, proche de la frontière Saoudite. La défaite ainsi subie par les maquisards royalistes incite le roi Fayçal à intensifier son aide aux partisans de l'imam Badr, le souverain détrôné du Yémen.