Après quelques mois d'instabilité, due à des luttes intestines au sein du parti Baas au pouvoir, la Syrie paraît retrouver son équilibre. Critiquée par le parti communiste semi-clandestin, pourtant représenté officieusement au gouvernement, l'équipe dirigeante affiche une cohésion apparemment totale. Peut-être est-ce le complot éventé début août 1969, attribué à l'aile modérée du Baas et aux services de renseignements irakiens, ainsi que la menace israélienne, qui poussent les responsables damascains à rejeter au second plan leurs divergences.

Approbation de Moscou

À cet égard, la politique étrangère de la Syrie s'oriente dans un sens prosoviétique, comme le souhaite la faction animée par le général Salah Jedid, secrétaire général adjoint du Baas. Aucune suite n'est donnée au voyage entrepris en Chine populaire, en mai 1969, par le chef de l'état-major, le général Tlass. La visite en URSS du chef de l'État syrien, Nureddin al-Atassi, brusquement reportée en mai, se produit le 3 juillet. Moscou et Damas renforcent depuis lors leurs relations dans tous les domaines. La décision prise par la Syrie, le 24 août, de rompre ses relations diplomatiques avec la Roumanie, jugée trop partiale à l'égard d'Israël, est accueillie non sans satisfaction par le Kremlin. De même, Moscou approuve d'une manière ostensible la politique arabe de Damas, qui se rapproche de l'Égypte nassérienne et accorde son plein appui aux nouveaux régimes progressistes de Libye et du Soudan.

La relative stabilité du régime syrien lui permet de déployer des efforts particuliers pour réaliser d'ambitieux projets de développement, auxquels les trois quarts des crédits budgétaires pour l'année 1970 sont consacrés. Ce programme de grands travaux prévoit notamment la construction du barrage sur l'Euphrate. Le gouvernement syrien a, d'autre part, décidé d'ouvrir de nouvelles représentations commerciales à l'étranger (en Afrique) et de renforcer ses missions commerciales déjà installées dans les principales capitales européennes.

Thaïlande

34 738 000. 66. 3,1 %.
Économie. PNB (67) 155. Production (67) : A 31 % + I 22 % + S 47 %. Énerg. (67) : 175. C.E. (67) : 13 %.
Transports. (*67) : 3 666 M pass./km, 2 001 M t/km. (*67) : *110 000 + *132 500. (*67) : 366 652 000 pass./km.
Information. (66) : 22 quotidiens ; tirage global : 694 000. (66) : *2 765 000. (66) : *210 000. (64) : 123 700 fauteuils. (67) : 98 390.
Santé (65). 3 469.
Éducation (65). Prim. : 4 165 352. Sec. et techn. : 365 920. Sup. : 50 722.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1959. Souverain : Bhumibol Adulyadej ; succède en 1946 à son père Mahidol, décédé. Premier ministre : maréchal Thanom Kittikachorn.

Turquie

34 375 000. 43. 2,5 %.
Économie. PNB (67) 353. Production (66) : A 33 % + I 24 % + S 39 %. Énerg. (67) : 422. C.E. (67) : 5 %.
Transports. (*67) : 4 301 M pass./km, 5 062 M t/km. (*67) : 105 900 + 119 200.  : 648 000 tjb. (*67) : 310 479 000 pass./km.
Information. (61) : 472 quotidiens ; tirage global : 1 299 000. (66) : 2 637 000. (66) : *2 500. (67) : 427 770.
Santé (66). 11 335.
Éducation (64). Prim. : 3 735 512. Sec. et techn. : 620 152. Sup. : 91 938.
Institutions. République proclamée le 20 avril 1924. Constitution de 1961. Président de la République : Cevdet Sunay, élu le 28 mars 1966 ; succède à Cemal Gürsel. Premier ministre : Süleyman Demirel.

Au lendemain du terrible tremblement de terre qui a ravagé Gédiz, un quotidien de la majorité écrivait en substance : si le gouvernement de Süleyman Demirel ne dissipe les malaises du pays, la Turquie pourrait bouger politiquement, plus fort encore que la terre de Kutayha. Les difficultés étaient en fait bien antérieures ; elles étaient de trois ordres : l'option occidentale, les difficultés parlementaires avec la majorité, le malaise social.

Au cours de la négociation turco-américaine de fin juin 1969 (la soixantième depuis 1954) sur le statut des bases de l'OTAN, Washington cède deux bases de radar à Ankara sans autoriser le libre accès des autres sites stratégiques aux officiers supérieurs turcs. Les accords reconduits dans leur ensemble, l'opposition et surtout les militaires les considèrent comme un empiétement sur la souveraineté nationale.