Il est vrai qu'en novembre 1969 les étrangers résidant à Pékin se sont vu interdire d'aller, sans autorisation spéciale, aux Collines Parfumées, aux tombeaux des Ming et à la Grande Muraille. Et les autorisations de voyages et de séjours en province ont été refusées.

Des difficultés intérieures

À l'intérieur, même effort sans répit pour exploiter la victoire politique remportée par Mao Tsé-toung au 9e Congrès du Parti communiste, après trois années de Révolution culturelle. Une fois éliminés les anciens responsables non ralliés à la cause maoïste, il s'agit de reconstituer lentement le Parti pour que ses structures se superposent, d'abord, à celles, provisoires, des comités révolutionnaires. Jusqu'à les éliminer à échéance. Pour mieux y parvenir, si l'on en croit la presse de Hong-Kong, Mao Tsé-toung aurait créé une police parallèle expéditive et dont les pouvoirs dépassent ceux de la police secrète, qui n'aurait plus sa confiance. Personne ne serait à l'abri de ses coups, même aux plus hauts niveaux, et les arrestations sont souvent suivies d'exécutions après jugement sommaire. Les anciens Gardes rouges, notamment (d'après Tass), sont parfois victimes de cette chasse aux « ennemis de classe », « opposants d'extrême gauche ou d'extrême droite ». Ainsi Mao se débarrasserait de ses propres gauchistes. Comme après les Cent fleurs, il tord le cou aux plus turbulents des chiens qu'il a lâchés lui-même.

Ces exécutions s'accompagneraient d'une nouvelle vague de suicides. Notamment à Canton, si l'on en croit les récits des voyageurs qui arrivent à Hong-Kong.

À ce prix, la Chine s'achemine vers une certaine normalisation. S'appuyant sur des récoltes plus abondantes grâce à la modernisation des méthodes et aux vastes migrations organisées des villes vers les campagnes, l'économie est réhabilitée par de nouveaux slogans : « La révolution ne doit pas se substituer à la production », « L'économie n'est plus le parent pauvre de l'idéologie ». La « révolution dans l'ordre » doit se faire par un plan « d'austérité et de mobilisation morale ». Par la propreté aussi. Les comités d'hygiène font nettoyer les rues et déclarent la guerre aux « 4 pestes » : moustiques, mouches, rats et cafards.

Signe d'une volonté de retour au calme : en octobre 1969, pour la première fois depuis la Révolution culturelle, une manifestation sportive se déroule au stade de Pékin.

Une ombre à ce tableau lorsque l'hebdomadaire américain Time annonce que, le 2 septembre, Mao a été victime d'une congestion cérébrale qui met sa vie en danger. Le 1er octobre, il apparaît en bonne santé, bien que muet, à la tribune de Tien An Men et il franchit, le 26 décembre, le cap de son soixante-seizième anniversaire.

Il abandonne si peu la lutte qu'il intensifie une « campagne de masse contre l'idéologie bourgeoise et révisionniste ».

Le 20 mai, il descend en personne dans l'arène en publiant une déclaration solennelle pour soutenir « les trois peuples d'Indochine et les autres peuples du monde dans leur lutte révolutionnaire contre l'impérialisme américain et ses laquais ». Car, si le président Mao Tsé-toung ne sous-estime pas « le danger d'une nouvelle guerre mondiale », à laquelle les peuples doivent se préparer, il précise : « Aujourd'hui, dans le monde, la tendance principale, c'est la révolution. » Cette déclaration, qui est un appel aux révolutionnaires du monde, a été fêtée avec éclat dans la capitale chinoise.

Dans les capitales occidentales, à Washington en particulier, on ne considère pas que la déclaration de Mao Tsé-toung annonce un quelconque changement dans la politique chinoise. Aucun des thèmes exprimés n'est, en effet, véritablement nouveau. En Union soviétique, les dirigeants ont très mal accueilli ce soutien ouvert de Pékin à l'ensemble des mouvements révolutionnaires mondiaux, qui risque d'accroître le prestige de la Chine auprès des peuples en lutte.

Violent séisme au Yun-nan : silence et mystère

Un très violent tremblement de terre a ébranlé la province chinoise du Yun-nan, proche de la Birmanie, du Laos et du Viêt-nam du Nord, dans la nuit du 4 au 5 janvier 1970. La magnitude aurait été proche de 8, ce qui est exceptionnel. Comme cela avait été déjà la règle hors des deux graves séismes du Hopeh survenus les 7 et 22 mars 1966, le monde extérieur n'a rien su de ce qui s'était passé dans les régions touchées par la catastrophe. Toutefois, le 9 janvier, l'agence Chine-Nouvelle et Radio-Pékin ont publié quelques précisions sur les efforts déployés par les comités révolutionnaires et l'armée populaire « pour lutter contre le désastre ». Seule précision connue avec le message exprimant « la profonde sollicitude du grand président Mao et du vice-président Lin Piao et proposant des mesures efficaces pour surmonter la catastrophe ».

Chypre

630 000. 67. 1,1.
Économie. PNB (67) 750. Production (66) : A 21 % + I 29 % + S 50 %. Énerg. (67) : 1 054. C.E. (67) : 18 %.
Transports. (*67) : 64 600 + 20 500.  : 653 000 tjb. (*67) : 57 383 000 pass./km.
Information. (67) : 8 quotidiens ; tirage global : 63 000. (67) : 146 000. (67) : 28 000. (67) : 88 000 fauteuils ; fréquentation : 8,3 M. (67) : 34 137.
Santé (66). 460.
Éducation (65). Prim. : 72 191. Sec. et techn. : 32 391. Sup. : 154.
Institutions. République indépendante le 16 août 1960. Président de la République : Mgr Makarios (Grec), réélu le 25 février 1968. Vice-président : Dr Fazil Kutchuk (Turc).