L'ingérence de la France dans les affaires intérieures canadiennes a failli entraîner une rupture entre Paris et Ottawa. Le refus d'aller ouvertement trop loin permet d'éviter cette crise. Elle se produit cependant entre le Canada et le Gabon, coupable aux yeux d'Ottawa d'avoir invité, sans en référer au gouvernement central, le ministre de l'Éducation du Québec à une conférence des ministres de l'Éducation des pays francophones. Le Canada rompt en mars ses relations diplomatiques avec Libreville.

Une solution aussi extrême n'est pas retenue un mois plus tard lorsque Cardinal, le ministre de l'Éducation du Québec, participe à une nouvelle réunion, à Paris cette fois, des ministres de l'Éducation francophones.

À Paris comme à Ottawa on n'a pas eu, semble-t-il, la volonté d'aborder sous d'aussi mauvais auspices l'accès au pouvoir de P. Trudeau. Ottawa, au demeurant, ne s'est jamais opposé à une coopération culturelle très étroite entre Paris et Québec, mais seulement à la reconnaissance de la souveraineté internationale d'une de ses provinces.

C'est ce que rappelle le gouvernement canadien au gouvernement français dans une note remise en mai.

Les élections législatives du 25 juin devaient apporter à la politique de P. E. Trudeau le soutien d'une victoire massive. Le parti libéral s'assure la majorité absolue avec 155 élus, tandis que les conservateurs perdent 24 sièges (70 élus).

La veille des élections, les séparatistes québécois avaient, à Montréal, manifesté avec violence contre la présence de P. E. Trudeau au défilé traditionnel de la Saint-Jean, fête nationale des Canadiens français. Les désordres se soldaient par 120 blessés et 3 000 arrestations.

États-Unis

196 842 000. 21. 1,5 %. Consomm. énergie (*65) : 9 201 kg e.c.
Transport. Rail (*65) : 28 090 M pass./km, 1 029 583 M t/km. Parc autos (*65) : 74 904 300 + 14 188 200. Mar. march. : 20 797 tjb. Aviat. civ. (*65) : 110 521 167 000 pass./km.
Information. Journaux : 1 751 quotidiens ; tirage global : 60 358 000. Récepteurs radio : *240 M. Téléviseurs : *70 350 000. Cinéma : *14 000 salles ; fréquentation : *2 228 M. Postes téléphone : 93 659 000.
Santé (63) : 272 502 médecins.
Éducation (64). Prim. : 32 475 000. Sec. et techn. : 12 975 000. Sup. : 5 526 325.
Institutions. État fédéral. République présidentielle. Constitution de 1787. Président et chef de l'exécutif : Lyndon Baines Johnson, élu le 3 novembre 1964. Il avait succédé à J. F. Kennedy, assassiné le 22 novembre 1963, dont il était le vice-président.

Explosions de violence durant la campagne électorale

Guerre du Viêt-nam à l'extérieur, problème racial et violences de toutes sortes à l'intérieur : tels sont les deux thèmes qui dominent la campagne électorale en vue des élections présidentielles de novembre 1968. Bien avant qu'elle ne commence, tous les observateurs prévoyaient une campagne très agitée dans le camp républicain, réglée à l'avance dans le camp démocrate. C'est exactement l'inverse qui s'est passé.

De juillet 1967 à mars 1968, la position du président Johnson, tant sur le plan international que sur le plan intérieur, n'a cessé, en effet, de se dégrader. C'est cette dégradation qui devait conduire le chef de la Maison-Blanche à annoncer solennellement, le 31 mars, qu'il ne solliciterait pas un nouveau mandat et que le parti démocrate devait donc désigner un autre candidat. En même temps, le président Johnson donnait l'ordre de suspendre les bombardements sur le Viêt-nam du Nord, exception faite de la zone comprise entre le 17e et le 20e parallèle.

C'est incontestablement le pourrissement de la guerre du Viêt-nam qui amena Lyndon Johnson à prendre de telles décisions. Ce pourrissement avait eu un double effet : sur le plan intérieur, il avait suscité une protestation de plus en plus importante contre la guerre au sein même du parti démocrate. Sur le plan militaire, la situation menaçait de dégénérer et la guerre risquait de ne plus pouvoir être maintenue dans les limites de l'ancienne Indochine.

Les bombardements et la victoire

En juillet 1967, Johnson espère encore rétablir la situation militaire sur le terrain, grâce essentiellement aux bombardements du Viêt-nam du Nord.