Le 14 février 1968, les autorités boliviennes autorisaient son mariage avec une jeune Vénézuélienne : Elizabeth Burgos.

Brésil

83 890 000. 10. 3,0 %. Consomm. énergie (*65) : 347 kg e.c.
Transports. Rail (63) : 17 315 M pass./km, 18 411 M t/km. Parc autos (*65) : 1 140 800 + 989 700. Mar. march. : 1 279 000 tjb. Aviat. civ. (*65) : 2 778 174 000 pass./km.
Information. Journaux (64) : 227 quotidiens ; tirage global : 2 606 000. Récepteurs radio (64) : *7,5 M. Téléviseurs (64) : *2,3 M. Cinéma (63) : 3 261 salles ; fréquentation : 314 486 000. Postes téléphone : 1 320 003.
Santé (61). 20 167 médecins.
Éducation (64). Prim. : 9 623 748. Sec. et techn. : 1 892 611. Sup. : 142 386.
Institution. État fédéral. République présidentielle. Constitution de 1967. Président et chef de l'exécutif : maréchal Arthur Costa e Silva, élu le 5 octobre 1966, succède le 15 mars 1967 au maréchal Castelo Branco. Les mesures d'exception prises par Castelo Branco restent en vigueur. Partis autorisés : ARENA (Alliance rénovatrice nationale, gouvernementale) et Mouvement démocratique brésilien (opposition modérée).

La première année d'exercice du pouvoir du maréchal Costa e Silva n'aura pas été une année d'apaisement. À son investiture, le nouveau chef du Brésil n'avait pourtant pas ménagé les ouvertures en direction de l'opposition « tolérable ». La mort accidentelle de son prédécesseur, le maréchal Castelo Branco, n'aura pas non plus suffi à détendre l'atmosphère en faisant disparaître le leader des durs.

Au début de janvier 1968 éclate le scandale des Indiens : plusieurs journaux révèlent à cette occasion que des milliers d'Indiens de l'Amazonie et de l'État de Bahia ont été victimes d'un véritable génocide de la part de fonctionnaires appartenant au service chargé de leur promotion. Très vite, il apparaît que ces pratiques ne concernent pas que le régime du maréchal Costa e Silva, mais qu'elles ont été inaugurées voilà plusieurs années. Trois cents fonctionnaires du Service de protection des Indiens sont impliqués par un dossier qui ne pèse pas moins de 103 kg... La plupart des tribus exterminées l'avaient été par des hommes de main travaillant pour des compagnies soucieuses d'agrandir leur territoire en s'appropriant des terres indiennes. Plusieurs méthodes radicales ont été employées, de l'inoculation de virus au mitraillage et aux bombardements aériens systématiques.

Le régime, l'Église et les étudiants

Pratiquement, tous les secteurs de la population brésilienne vont entrer en conflit avec le chef de l'État ou certains de ses représentants. La première crise éclate au grand jour au mois d'août 1967 et concerne l'aile marchante de l'Église brésilienne. À Sao Paulo, dix prêtres sont arrêtés : ils sont accusés d'avoir ouvert les portes de leur couvent aux délégués de l'Union nationale des étudiants (interdite) pour qu'ils y tiennent leur Congrès. Ces arrestations entraînent les protestations de nombreux prêtres et séminaristes, qui seront à leur tour incarcérés.

Tandis qu'une partie de la presse de droite reprend ses attaques contre l'archevêque de Recife, Mgr Helder Camara, accusé de « communisme et de subversion », un jeune diacre français, Guy Thibault, est arrêté pour « diffusion de littérature subversive ». Le maréchal Costa e Silva intervient dans un sens modérateur : les prêtres arrêtés sont libérés et Guy Thibault expulsé. Mais un climat de défiance s'installe entre la partie progressiste de l'Église et le pouvoir.

Nouveau durcissement du régime

Cette défiance va se manifester d'une nouvelle façon à la fin de mars 1968, lorsque le gouvernement entre en conflit avec les étudiants. Une partie importante de l'Église se range à cette occasion aux côtés des jeunes universitaires qui, dans une série de manifestations affectant la plupart des villes universitaires, entendent contester le régime à travers l'organisation de leurs facultés. Ces manifestations, qui visent aussi bien le régime que « l'impérialisme des États-Unis », se heurtent à une violente répression et se soldent par plusieurs morts. Le mouvement avait été déclenché par la mort d'un étudiant à Rio de Janeiro, tué par un policier au cours d'une première manifestation.