L'étoile du Che baisse à partir de 1964 : le ministre est partisan d'une planification extrêmement serrée, il est hostile aux stimulants matériels. Alors que les problèmes économiques semblent recevoir une solution opposée à ses vues, il disparaît brusquement de La Havane en avril 1965.

À la fin du printemps 1967, il est signalé en Bolivie ; puis tout va très vite : découvert avant d'avoir pu passer à l'action, trahi, encerclé, il est blessé dans un accrochage avec les forces boliviennes ; certains affirment qu'il aurait été achevé quelques heures plus tard. En faisant disparaître son cadavre, les Boliviens donnent la mesure du mythe qu'ils viennent de renforcer encore.

Difficultés économiques

La lutte contre les microfractionnistes est suivie d'une relance de la révolution à l'intérieur. C'est ainsi que Fidel Castro annonce, en mars 1968, une grande offensive contre « la corruption et le parasitisme », et peu après fait fermer les dernières entreprises privées du pays (environ 50 000).

Il reconnaît certaines difficultés économiques, en particulier dans le secteur du sucre. La récolte de 1968, annonce-t-il, ne dépasserait pas 5 millions et demi de tonnes, contre plus de 6 l'année précédente.

Au mois de janvier, une seconde conférence internationale est organisée à La Havane, celle des intellectuels révolutionnaires, qui réunit environ un millier de personnalités venues pour dénoncer « l'impérialisme culturel des USA ».

Équateur

5 326 000. 18. 3,2 %. Consomm. énergie (*65) : 212 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 67 M pass./km, 60 M t/km. Parc autos (64) : 14 400 + 17 600. Aviat. civ. (65) : 128 021 000 pass./km.
Information. Journaux : 23 quotidiens ; tirage : 241 000, sur 18 quotidiens. Récepteurs radio : *510 000. Téléviseurs : *42 000. Cinéma : 164 salles ; fréquentation : 15,1 M. Postes téléphone : 43 499.
Santé (64). 942 médecins.
Éducation (64). Prim. : 751 937. Sec. et techn. : 103 910. Sup. : 12 486.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1968. Président et chef de l'exécutif : Jose Velasco Ibarra, élu le 2 juin 1968 ; succède à Otto Arosemena Gomez. Nouvelle constitution en préparation.

C'est le 2 juin 1968 que l'Equateur s'est doté d'un régime constitutionnel normal avec l'élection d'un nouveau président de la République. Il était, en effet, entendu que le président Arosemena (élu en 1966 par l'Assemblée constituante) abandonnerait ses fonctions à la promulgation de la nouvelle constitution. C'est José Velasco Ibarra qui est sorti vainqueur des élections. Ce catholique conservateur a ainsi battu le candidat de la gauche démocratique et celui de l'Alliance démocratique. Âgé de 75 ans, José Velasco Ibarra a déjà été quatre fois président de l'Equateur. Il avait été élu pour la dernière fois en 1960, mais devait être déposé par l'armée l'année suivante.

Guatemala

4 575 000. 41. 3,1 %. Consomm. énergie (*65) : 182 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 129 M t/km. Parc autos (*65) : 29 000 + 17 200. Aviat. civ. (*65) : 59 539 000 pass./km.
Information. Journaux (62) : 8 quotidiens ; tirage global : 125 000. Récepteurs radio (49) : 27 000. Téléviseurs : 55 000. Cinéma (62) : 115 salles ; fréquentation : 9,7 M. Postes téléphone : 25 000.
Santé (64). 1 066 médecins.
Éducation (64). Prim. : 401 070. Sec. et techn. : 44 114. Sup. : 7 014.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1965. Président et chef de l'exécutif : Julio Cesar Mendez Montenegro, élu le 6 mars 1966 ; succède au colonel Enrique Peralta Azurdia, auteur du coup d'État de 1963. Mouvements de guérilla.

Le début de 1968 a été marqué par une recrudescence du terrorisme — d'extrême droite comme d'extrême gauche —, dont les victimes se comptent par centaines.

La nouvelle vague semble avoir été déclenchée par l'assassinat, au mois de janvier 1968, d'une ancienne miss Guatemala soupçonnée de sympathies castristes. Quelques jours plus tard, un commando d'extrême gauche abat deux officiers américains — dont le chef de la mission militaire des États-Unis — dans les rues de la capitale. Cet attentat parait aussi destiné à souligner le rôle croissant de la mission militaire américaine dans la grande offensive anti-guérillas déclenchée quelques mois plus tôt contre les maquis des deux mouvements castristes, les Forces armées rebelles (FAR) et le Mouvement du 13 mai.