Journal de l'année Édition 1996 1996Éd. 1996

Beaucoup plus inattendue fut la médaille d'or de Marie-Claire Restoux en moins de 52 kg. Repêchée pour ces championnats, après la blessure de Laetitia Tignola, la Parisienne a magnifiquement saisi sa chance. Totalement libérée, elle a obtenu à Chiba le premier grand titre de sa carrière.

À ses 3 médailles d'or, le judo français a ajouté 3 médailles de bronze, pour les expérimentés Stéphane Traineau et Cathy Fleury et pour l'espoir Djamel Bouras. C'est un des meilleurs bilans de l'histoire du judo national.

Ces championnats ont été marqués par le relatif déclin du judo japonais. Bien qu'évoluant à domicile, les judokas nippons n'ont remporté que 3 titres sur 16 possibles. Le Japon ne conserve que de justesse la première place au classement des médailles, devant la Corée du Sud, qui confirme son potentiel, et la France.

Dans le sillage de la France et des Pays-Bas, le judo européen a pris un léger avantage sur son homologue asiatique. L'Europe a raflé 8 titres, contre 6 seulement à l'Asie. Autre événement majeur de la compétition : les résultats exceptionnels de l'équipe féminine cubaine. Sur les huit filles engagées, sept sont montées sur le podium dont deux sur la plus haute marche. Cette suprématie n'est pas nouvelle, mais jamais encore elle n'avait pris une telle dimension.

Championnats du monde
(Chiba, Japon, 28 septembre-1er octobre)

Messieurs

− 60 kg : 1. Ojeguine (Rus.) ; 2. Vazagachvili (Géor.) ; 3. Sonoda (Jap.) et Bagirov (Biél.).

− 65 kg : 1. Quellmazz (All.) ; 2. Nakamura (Jap.) ; 3. Kim (CdS) et Demirel (Tur.).

− 71 kg : 1. Hideshima (Jap.) ; 2. Kwak (CdS) ; 3. Pedro (É-U) et Brambilla (It.).

− 78 kg : 1. Koga (Jap.) ; 2. Smadga (Isr.) ; 3. Djamel Bouras (F) et Reiter (Aut.).

− 86 kg : 1. Jeon Ki-Young (CdS) ; 2. Yoshida (Jap.) ; 3. Gill (Can.) et Maltsev (Rus.).

− 95 kg : 1. Natsula (Pol.) ; 2. Sergueev (Rus.) ; 3. Stéphane Traineau (F) et Okaizumi (Jap.).

+ 95 kg : 1. David Douillet (F) ; 2. Moller (All.) ; 3. Ogawa (Jap.) et Khakhaleichvili (Géor.).

Toutes catégories : 1. David Douillet (F) ; 2. Kossorotov (Rus.) ; 3. Shinohara (Jap.) et Tataroglu (Tur.).

Dames

− 48 kg : 1. Tamura (Jap.) ; 2. Li (Chi.) ; 3. Roszkowska (Pol.) et Savon (Cuba).

− 52 kg : 1. Marie-Claire Restoux (F) ; 2. Mariani (Arg.) ; 3. Rendle (G-B) et Verdecia-Rodriguez (Cuba).

− 56 kg : 1. Gonzalez (Cuba) ; 2. Sun-Jung (CdS) ; 3. Cavalleri (Por.) et Zangrando (Br.).

− 61 kg : 1. Jung (CdS) ; 2. Gal (P-B) ; 3. Catherine Fleury-Vachon (F) et Van de Caveye (B.).

− 66 kg : 1. Cho (CdS) ; 2. Reve Gimenez (Cuba) ; 3. Szczepanska (Pol.) et Ogawasawara (É-U).

− 72 kg : 1. Luna Castellano (Cuba) ; 2. Werbrouck (B.) ; 3. Beliaeva (Ukr.) et Tanabe (Jap.).

+ 72 kg : 1. Seriese (P-B) ; 2. Zhang (Chi.) ; 3. Shon Hyun-Me (CdS) et Beltran Guisado Daim (Cuba).

Toutes catégories : 1. Van Der Lee (P-B) ; 2. Sun F. (Chi.) ; 3. Rodriguez (Cuba) et Lee Hyun Kyung (CdS).

Karaté

Une leçon d'humilité. Forte des 12 médailles glanées aux derniers Championnats du monde (1994), l'équipe de France de karaté pouvait afficher de sérieuses et légitimes ambitions avant le coup d'envoi de la Coupe du monde 1995, organisée à Francfort.

Le coq gaulois a dû déchanter. Les karatékas français ne sont montés qu'à quatre reprises sur le podium. Un bilan bien maigre pour les représentants d'une nation qui se trouve au sommet de la hiérarchie mondiale, en compagnie du Japon.

Les karatékas japonais, de leur côté, n'ont pas raté le seul et unique grand rendez-vous de l'année 95. Avec 7 médailles, dont 3 du plus précieux métal, ils terminent en tête du tableau des médailles.

Coupe du monde
(Francfort, 7-8 octobre)

Messieurs

Kata : M. Milon (F)

− 68 kg : D. Dovy (F)

− 78 kg : W. Otto (G-B)

+ 78 kg : H. Pfander (All.)

Toutes catégories : E. Idrizi (Cro.)

Dames

Kata : Y. Mimura (Jap.)

− 53 kg : H. Hasama (Jap.)

− 60 kg : M. Baba (Jap.)

+ 60 kg : A. Christl (All.)

Lutte

Après Daniel Robin en 1967 et Patrice Mourier en 1987, Yvon Riemer est devenu le troisième Français à être sacré champion du monde de lutte. On connaissait le potentiel de cet Alsacien de 25 ans, champion du monde juniors et double médaillé de bronze au Mondial de gréco-romaine, en 91 et 93. Mais sa carrière a été souvent perturbée par des blessures à répétition. À Prague, Yvon Riemer, issu d'une famille entièrement vouée à la lutte, a largement dominé tous ses adversaires. En finale, il a surclassé le Kazakh Baisedov 9 points à 1. Avec Yvon Riemer et Ghani Yalouz, sacré champion d'Europe au printemps mais absent à Prague en raison d'une blessure, la gréco-romaine française possède aujourd'hui deux lutteurs de très haut niveau. À Prague, le colosse russe Alexander Karelin a confirmé son incroyable suprématie. Il a remporté son septième titre mondial d'affilée. Double champion olympique, Karelin est invaincu en compétition officielle depuis 1987...

Championnat du monde de lutte gréco-romaine
(Prague, 12-15 octobre)

− 48 kg : S. Kwon-Ho (CdS) ; − 52 kg : S. Danielan (Rus.) ; − 57 kg : D. Hall (É-U) ; − 62 kg : S. Martynov (Rus.) ; − 68 kg : R. Azdy (Ukr.) ; − 74 kg : Y. Riemer (F) ; − 82 kg : H. Yerlikaya (Tur.) ; − 90 kg : H. Basar (Tur.) ; − 100 kg : M. Ljungberg (S.) ; − 130 kg : A. Karelin (Rus.).

Championnat du monde de lutte libre
(Atlanta, 10-13 août)

− 48 kg : V. Oroudjev (Rus.) ; − 52 kg : V. Jordanov (Bul.) ; − 57 kg : T. Brands (É-U) ; − 62 kg : E. Tedeev (Ukr.) ; − 68 kg : A. Guevorkian (Arm.) ; − 74 kg : B. Saitiev (Rus.) ; − 82 kg : K. Jackson (É-U) ; − 90 kg : R. Khadem (Iran) ; − 100 kg : K. Angle (É-U) ; − 130 kg : B. Baumgartner (É-U).

Moto

Une famille japonaise en or. Les trois frères Aoki se sont fait un nom, cette année, dans le milieu de la moto. Le cadet, Haruchika (19 ans), est devenu champion du monde en 125 cm3. L'aîné, Nobuatsu (24 ans), a pris la 6e place du classement final en 250 cm3. Le 3e rejeton des Aoki, Takuma, n'a pas écumé les circuits cette saison, mais il s'est illustré lors du Grand Prix du Japon. Bénéficiant d'une wild-card, il a pris la 3e place de l'épreuve dans la catégorie des 500 cm3, alors qu'il était totalement novice sur une telle cylindrée. Ce Grand Prix du Japon, disputé en avril sur le circuit de Suzuka, constitue l'heure de gloire de la famille Aoki. Ce jour-là, Haruchika a remporté la course des 125 cm3, et Nobuatsu a pris la 2e place en 250 cm3. Les frères Aoki se sont, depuis, trouvé un surnom : les Fireball Brothers.