Pékin présente un plan en huit points, dont l'objectif essentiel est de régler globalement le problème indochinois.

Les Chinois proposent notamment l'acceptation par le Viêt-nam d'une « clause anti-hégémonique » qui entraînerait le retrait des Vietnamiens du Cambodge et limiterait la présence soviétique en Indochine. Ils réaffirment leur souveraineté sur les archipels contestés des Spratleys et des Paracels en mer de Chine. Le 18 mai, après un mois de vaines discussions, les négociations sont suspendues. Elles reprendront plus tard à Pékin. Seul point d'accord : l'échange des prisonniers.

C'est donc pratiquement un dialogue de sourds qui s'instaure, tandis que se font entendre de nouveaux bruits de bottes aux frontières et qu'en prévision de la reprise des hostilités les deux camps tirent les enseignements d'une guerre qui, en un mois, a fait, selon Pékin, 50 000 tués et blessés vietnamiens, 20 000 tués et blessés chinois (62 000 selon la version de Hanoi).

En « punissant » le Viêt-nam, la Chine avait trois objectifs. Tous n'ont pas été atteints. Elle voulait amener Hanoi à interrompre ses « provocations » aux frontières ; mais les incidents continuent. Elle désirait obtenir le retrait des Vietnamiens du Cambodge ; ils ont renforcé leur emprise sur ce pays. Elle tenait enfin à faire la preuve de son importance et de sa présence en Asie.

Certes, Pékin a gagné un pari. Les États-Unis et l'URSS ne réagissent que verbalement à l'invasion du Viêt-nam, menant un baroud d'honneur à l'ONU, où l'URSS oppose son veto à une résolution qui demande simultanément le retrait des troupes chinoises du Viêt-nam et des Vietnamiens du Cambodge.

Mais l'intervention chinoise a renforcé l'alliance soviéto-vietnamienne. Hanoi, longtemps réticent, ouvre désormais largement ses ports et ses bases aux navires de guerre et au personnel militaire soviétique. Des dockers russes travaillent sur le port de Saigon. La flotte soviétique est présente en mer de Chine. Tout cela risque de peser lourd dans l'avenir immédiat.

Les réfugiés

Depuis 1975, les réfugiés continuent de quitter les trois pays d'Indochine : Cambodgiens et Laotiens en franchissant leurs frontières avec la Thaïlande, Vietnamiens et Sino-Vietnamiens par les bateaux en direction de la Malaisie, de l'Indonésie, de Hongkong ou de Singapour. Plus de 320 000 Vietnamiens ont quitté leur pays en quatre ans. Un cinquième a trouvé un pays refuge. Les autres vivent dans des camps. En 1979, les États-Unis doivent accueillir 51 000 réfugiés, la France un peu moins de 13 000 (plus de 50 000 en quatre ans). Depuis mars 1979, le Viêt-nam facilite les départs. Un accord a été conclu avec le Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, qui a pu installer une antenne à Hanoi. Mais c'est surtout aux pays proches de l'Indochine que l'accueil des personnes déplacées pose des problèmes : sur les 404 000 réfugiés indochinois qui ont cherché asile dans les pays d'Asie du Sud-Est, 319 000 ont gagné la Thaïlande, 77 000 la Malaysia et 31 000 l'Indonésie. En juin 1979, les gouvernements de Bangkok et de Kuala Lumpur décident de fermer leurs frontières. La Thaïlande refoule au Cambodge 45 000 Khmers ; la Malaysia rejette à la mer les Sino-Vietnamiens qui se trouvent sur son territoire. L'opinion internationale s'émeut. À la demande de la Grande-Bretagne et des pays d'Europe, une conférence internationale destinée à améliorer le sort des réfugiés doit être organisée par l'ONU. Depuis le 20 avril, l'Île-de-lumière, un navire-hôpital, affrété grâce aux fonds réunis par le comité Un bateau pour le Viêt-nam, est ancré au large de l'île malaise de Poulo Bidong. Une équipe de médecins français volontaires soigne les malades et combat les risques d'épidémies.

Yémen du Nord

Sanaa. 7 080 000. 36. *2,9 %.
Économie. PIB (74) : 172. Production (73) : A 61 + I 7 + S 32. Énerg. (76) : 41. CE (74) : 1 %.
Information. (70) : 6 quotidiens ; tirage global : 56 000. (75) : *87 000. (70) : 4 000.
Santé. (74) : 245.
Éducation. (75). Prim. : 255 301. Sec. et techn. : 24 240. Sup. : 2 408.
Armée.  : 38 000.
Institutions. République arabe du Yémen. République, proclamée le 26 septembre 1962. Constitution du 28 décembre 1970. Chef de l'État : lieutenant-colonel Ali Abdallah Saleh, élu le 17 juillet 1978 ; succède au colonel Ahmed Hussein al-Ghachemi, assassiné, le 24 juin 1978. Premier ministre : Abdul Aziz Abdul Ghani.

Obstacles à la réunification entre les deux Yémens après la guerre des dix jours

Les deux Yémens semblent s'acheminer lentement mais inéluctablement vers un affrontement armé au début de juillet 1978. La décision de la Ligue arabe de geler les relations entre les pays membres et Aden constitue une première mesure destinée à préparer le terrain à une « sainte alliance » contre le Yémen du Sud. Réunis au Caire, les représentants arabes n'ont pas cherché à élucider les circonstances de l'assassinat, en juin 1978, du président du Nord-Yémen, Ahmed al-Ghachemi (Journal de l'année 1977-78), mais ont fait le procès du régime d'Aden et de ses « alliés marxistes ». Des incidents de frontières sont signalés entre les deux pays frères, et Moscou met en garde l'Arabie Saoudite contre toute intervention militaire dans le différend interyéménite.