Sur 50 000 jeunes entrés cette année dans la vie active, 5 000 seulement auront pris le chemin des usines. L'industrie ne tourne qu'à 50 % de sa capacité. Mais le gouvernement n'ose recourir aux mesures de désinvestissement qui feraient surgir le spectre du chômage.

Déchirement : l'ouverture des pourparlers sur l'autonomie des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie ne peut que précipiter l'inévitable crise politique. Il y a autant de divergences qu'il y a de généraux, héros des quatre guerres d'Israël, à se trouver en lice : le plus colombe, Ygael Yadin, vice-Premier ministre dont le parti, Démocratie et changement (DASH), a éclaté en trois fractions en cours d'année ; le plus réaliste, Moshe Dayan, ministre des Affaires étrangères ; le plus modéré, Ezer Weizman, ministre de la Défense ; le plus faucon, Ariel Sharon, ministre de l'Agriculture.

Ce dernier, à peine entamés les pourparlers, a obtenu, contre l'avis des trois autres, le feu vert pour implanter, le 8 juin 1979, une nouvelle colonie d'extrémistes sur un piton de Naplouse. C'est que Begin a lié son propre sort à la promesse faite aux intransigeants du parti national religieux de garder la rive ouest du Jourdain sous souveraineté israélienne.

Déchirement : exploitées par l'opposition, les entorses aux principes démocratiques constituent la troisième pierre d'achoppement du régime. L'exemption du service militaire féminin pour motifs religieux, votée le 20 juillet 1978, l'interdiction de soirées théâtrales le vendredi arrachée le 5 janvier 1979 par les partis religieux pourtant minoritaires, le rétablissement de la peine de mort décidé le 29 avril après le raid d'un commando terroriste à Nahariya — 4 otages tués, dont 2 enfants —, enfin la chasse aux sorcières entreprise en mai contre les journalistes de gauche à la radiotélévision réputée jusqu'ici pour son indépendance : autant de signes inquiétants d'un abandon de valeurs propres à la société pionnière.

Pour l'opinion alertée par une majorité d'intellectuels, le rouge est mis : les jours de Begin au pouvoir sont désormais comptés.

Japon

Tokyo. 113 860 000. 305. 0,9 %.
Économie. PIB (76) : 4 937. Production (74) : A 5 + I 44 + S 51. Énerg. (76) : 3 679. CE (76) 12 %. Population active (77) 53 420 000, dont A : 11,9 % ; I : 35,4 % ; D : 52,7 %. Prix à la consommation (évolution 77) : + 8,1 %. Balance commerciale (77) exp. : 80,5 MM$, imp. : 70,8 MM$. Balance des paiements : + 10,9 MM$. Productions (77) : riz 17 Mt, pêche 10,7 Mt, pétrole importé 229,8 Mt, électricité 505 TWh, acier 102,4 Mt, aluminium 1,2 Mt, automobiles 8,5 M d'unités, construction navale 9,9 Mtjb.
Transports. (*76) : 322 911 M pass./km, 47 550 Mt/km. (*76) : 18 475 000 + 11 011 000.  : 40 036 000 tjb. (76) : 13 974 M pass./km.
Information. (74) : 180 quotidiens ; tirage global : 57 820 000. (75) : 51 630 000. (75) : *26 030 000. (74) : 1 107 000 fauteuils ; fréquentation : 185,7 M. (76) : 48 431 000.
Santé. (74) : 126 822. Mté inf. (76) : 9,3.
Éducation. (75). Prim. : 10 364 855. Sec. et techn. : 9 125 342. Sup. : 2 248 903.
Armée.  : 240 000.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1947. Souverain : Hiro-Hito ; succède à son père Yoshi-Hito en 1926. Premier ministre : Masayoshi Ohira, élu le 7 décembre 1978.

Pour l'économie japonaise le marché chinois reste hasardeux

Masayoshi Ohira succède à Takeo Fukuda le 7 décembre 1978, mais les options fondamentales de la politique japonaise ne sont pas bouleversées pour autant. Tous deux, conservateurs, sont membres du parti au pouvoir, le PLD (Parti libéral démocratique). Cette révolution de palais n'est que le résultat de rivalités entre factions, bien dans la tradition de la vie politique. La défaite de Fukuda surprend dans la mesure où il avait combattu très efficacement l'inflation et mené à bien les pourparlers du traité de paix et d'amitié avec la Chine. Elle résulte probablement d'une sous-estimation de la puissance du nouveau Premier ministre, qui exerçait auparavant les fonctions de secrétaire général du PLD et qui a bénéficié de l'appui d'un ancien Premier ministre, Tanaka, pourtant compromis dans une affaire de pots-de-vin avec la firme américaine Loockeed (Journal de l'année 1974-75).

Dynamisme économique

Le PLD ne souffre guère des scandales dont il est de nouveau question au début de l'année ; les élections municipales du 8 avril marquent la déroute de la gauche. Celle-ci perd le contrôle des grandes villes qu'elle détenait encore, notamment Tokyo. Dans les quinze préfectures concernées par ces élections, tous les candidats présentés ou soutenus par le PLD l'emportent, parfois grâce au soutien des partis du centre (notamment du Komeito, d'inspiration bouddhiste) qui avaient souvent, lors de scrutins antérieurs, épaulé une gauche, bien désunie cette fois.