Lors de la session d'automne, l'Assemblée nationale vote une loi assouplissant la procédure de récupération des terres incultes, dont la surface atteint 2,2 millions d'hectares.

En février, la distribution des prêts fonciers est limitée au niveau de 1975, afin de freiner la hausse de la terre. Hausse qui atteint, en 1977, 11 %, le prix de l'hectare s'établissant à 16 800 F. Les terres labourables sont à 17 600 F et les herbages à 15 600 F. 520 000 hectares changent de mains à la faveur de 140 000 transactions ; 44 % des agriculteurs ont été vendeurs et 77 % acheteurs.

Plan-protéines

Le coût du soja importé des États-Unis et du Brésil atteint près de 3 milliards de F, en 1977. Les pouvoirs publics fixent comme objectif, pour 1985, de réduire de 30 à 50 % nos importations de protéines avant de parvenir à l'autonomie totale.

Deux plans sont proposés, par le ministère de l'Agriculture et la Recherche agronomique, afin de mettre en œuvre une nouvelle politique-protéines. Le Conseil supérieur d'orientation agricole ne peut trancher entre les deux thèses. Le gouvernement décide alors de réduire, d'ici à 1982, de 80 à 65 % notre taux de dépendance extérieure malgré une augmentation prévisible des besoins de 120 000 tonnes par an. L'État consacrera 150 millions de F sur cinq ans et renforce le premier PAP (Programme d'actions prioritaires) du VIIe Plan.

Revenu agricole

L'INSEE estime, fin novembre, que le revenu agricole 1977 progressera de 3,1 %. Au fil des mois, la commission des comptes de l'agriculture révise ses prévisions, surestimées pour les volumes commercialisés et sous-estimées pour les hausses de certaines charges (foncier, cotisations sociales).

Le volume de la production agricole finale augmente de 4,3 %. Il rattrape, en partie, trois années de baisse consécutive. En partie seulement, puisque les productions végétales, les plus touchées au cours de ces années, se retrouvent à un niveau inférieur de 10 % à celui de 1974.

Les gelées du printemps provoquent d'importants dégâts aux arbres fruitiers et aux vignes du Sud-Ouest. Région qui est ensuite sinistrée par les pluies diluviennes de l'été. La production de céréales s'accroît de 26 % sur celle de 1976. Mais blé, orge et surtout maïs ne retrouvent pas le niveau de la tendance 1959-1974.

La récolte de pommes de terre augmente de 80 % sur celle de 1976 et les prix baissent de 58 %. Les livraisons de légumes frais sont encore marquées, pendant la première moitié de l'année, par la sécheresse de l'an passé. Les chutes de production atteignent, du fait des gelées, 30 % pour les pommes et 60 % pour les cerises. La production de betteraves à sucre s'accroît de 45 % sur celle de 1976. En revanche, du fait des pluies de l'été, celle d'oléagineux est en baisse de 24 % et celle de tabac de 26 %. La récolte de vins est l'une des plus faibles des dix dernières années.

Les productions animales n'atteignent, elles aussi, qu'un volume voisin de celui de 1974. Le déficit de la production bovine est supérieur à 12 % (– 618 000 têtes). Celui de la production de veaux est de 1,6 %. En contrepartie, les livraisons de porcins progressent de 2 %, de 4 % pour les volailles et de 2,4 % pour le lait. La production d'œufs stagne.

Au cours du premier trimestre 1978, la production de viande bovine régresse de 6,5 % et celle de viande de porc de 2,1 %, alors que la consommation s'accroît de 7,4 %. Un nouveau plan de relance de la production porcine est décidé.

Endettement

Le volume des consommations intermédiaires des agriculteurs progresse modérément avec 3,1 %. Compte tenu d'une hausse de l'indicateur général des prix (8,4 %) et d'une diminution estimée du nombre d'agriculteurs de 2,9 %, le revenu brut agricole par exploitant en valeur réelle n'augmente que de 1,7 %, révèle fin avril la commission des comptes de l'agriculture. Par rapport à 1970, la progression est de 22,2 %, soit 2,9 % par an.

Pour atteindre le résultat 1977, près de 4,4 milliards de subventions sont distribués, dont 2,249 au titre des aides directes sécheresse qui n'avaient pas été comptabilisées en 1976.