Les premiers exemplaires du nouvel hélicoptère léger Écureuil (Astar aux USA) ont été livrés en mars 1978 ; les ventes de cet appareil se développent à une cadence remarquable : 100 en juin 1977, 200 en décembre 1977, près de 300 en juin 1978 (dont 240 aux USA) et vont permettre à la SNIAS de concurrencer sérieusement la firme américaine Bell, encore dominante dans le créneau des hélicoptères légers de 5-6 places.

La firme française développe par ailleurs des versions améliorées du Puma, machine lourde (7,4 t, 3 300 ch) autour de laquelle elle réalise la moitié de son chiffre d'affaires et qui devient le premier hélicoptère au monde certifié tous temps y compris en atmosphère givrante ; un marché important se dessine en effet dans l'off-shore pour des hélicoptères utilisables par mauvais temps. Enfin, le Brésil a choisi en février l'Aérospatiale, de préférence à Bell, comme partenaire dans la création de la société Helibras, qui fabriquera 200 Écureuil et assemblera 30 Lama en dix ans.

Concorde

Après une très longue bagarre juridique, Air France et British Airways finissent par mettre l'avion supersonique en service quotidien sur New York le 22 novembre 1977. Le début d'exploitation à cadence plus élevée sur New York est cependant émaillé de quelques incidents sans gravité, mais qui entraînent une légère baisse du taux de régularité. En avril 1978, les autorités américaines délivrent un complément de certification qui permettra à l'appareil d'être exploité (en subsonique) au-dessus du territoire américain, la Braniff s'intéressant à une prolongation des lignes actuelles.

Exportation

L'année 1977 a été une année très exceptionnelle en ce qui concerne les commandes fermes à l'exportation, qui ont atteint le niveau remarquable de 23,8 milliards de F, contre 9,2 milliards en1975 et 9,7 milliards en 1976. À la mi-78, on s'attendait à des résultats également impressionnants. Sur ces 23,8 milliards, la part de Dassault-Breguet s'élève à 11 milliards, auxquels s'ajoutent les commandes induites (moteurs SNECMA, radars Thomson-CSF et missiles Matra), soit plus de 4 milliards de F. Rapportées au chiffre d'affaires de Dassault en 1977 (5,7 milliards), ces commandes représentent plusieurs années de production.

Ces résultats, qui font de Dassault-Breguet le troisième exportateur industriel français, n'ont pas empêché le gouvernement de s'efforcer de prendre en partie, comme annoncé au Salon de 1977, le contrôle du groupe (Journal de l'année 1976-77) ; la prise de participation prévue (34 %) s'étant révélée trop coûteuse, compte tenu de la très faible importance des dettes de la firme envers l'État et du doublement, en l'espace de 6 mois, de la capitalisation boursière, le gouvernement se contente de désigner, début mars, quatre administrateurs représentant l'État, et dont le rôle apparaît jusqu'à maintenant surtout symbolique.

Un exploit sans précédent

Le vol humain, c'est-à-dire l'envol et le maintien de la ligne horizontale, pendant un temps appréciable, d'un appareil propulsé par la seule force musculaire, est devenu une réalité le 23 août 1977 : ce jour-là, en effet, le Gossamer Condor, conçu par le champion de vol à voile Paul McCready et piloté par Bryan Allen, un coureur cycliste de 24 ans, a décollé sur une plaine californienne, à proximité de San Francisco. L'appareil a pu satisfaire aux conditions du prix de 50 000 livres sterling accordé par un industriel britannique, Henry Kremer, au premier appareil capable de parcourir un huit horizontal autour de deux pylônes éloignés de un demi-mille (805 m) à une altitude minimale de 10 pieds (3 mètres). Le vol a duré au total 6 minutes 27 secondes, l'appareil parcourant environ 2 200 m, à la vitesse moyenne de 5,7 m/s (20,5 km/h). Le Gossamer Condor, réalisé en balsa et tubes d'aluminium et entoilé en Mylar (une pellicule plastique très mince et légère), pesait moins de 40 kg à vide pour une envergure de 32 m et une surface portante de 75 m2. Comme les premiers avions des frères Wright, le premier hydravion de Fabre et l'un des appareils de Santos-Dumont, il est de formule canard, c'est-à-dire doté d'un empennage équilibreur situé devant l'aile. L'hélice, de grand diamètre (3,7 m), est placée derrière le pilote, lui-même enfermé dans un carénage accroché sous la voilure. Le décollage s'effectue en quelques mètres, et le vol demande une puissance musculaire probablement comprise entre 0,3 et 0,4 ch. La Royal Aeronautical Society de Grande-Bretagne étudie maintenant le règlement d'un prix Kremer bis, qui prévoit la traversée de la Manche.

Électricité/électronique

Une croissance limitée

Les entreprises françaises ont enregistré durant les premiers mois de 1978 une amélioration de leurs activités, due à de nombreux achats de précaution. Jusqu'aux élections législatives de mars, la crainte d'un changement de majorité est sans doute l'explication de cette progression.

Tribut

En 1977, bien que l'ensemble de ces entreprises aient échappé au ralentissement général de l'économie, elles ont dû lui payer tribut. Leur taux de croissance annuel (+ 5 % par rapport à 1976) est, pour elles du moins, médiocre. Depuis trente ans, leurs activités ne croissaient-elles pas bon an mal an au rythme moyen annuel de 11 %? (Seule l'année 1975 avait été une année de récession – 0,3 %.)