Quelques jours plus tôt (30 mars), le chef de l'État a révélé que plus de 2 000 militaires avaient été exclus de l'armée et 300 d'entre eux emprisonnés. On leur reproche d'avoir torturé ou maltraité des détenus (Journal de l'année 1976-77). Entre l'armée et les rebelles musulmans du sud de l'archipel (Mindanao, Jolo, Basilan), les combats ont repris de plus belle depuis septembre 1977. Les deux camps ont oublié le cessez-le-feu conclu à Tripoli en décembre 1976. Ferdinand Marcos tente vainement de tirer profit des dissensions apparues au sein du Front Moro (MNLF). Selon un bilan publié en novembre 1977, « trente à cinquante mille civils sont morts au cours des combats du Sud » depuis 1973.

Le 28 février 1978, un haut fonctionnaire français, Pierre Huguet, en voyage touristique, est enlevé dans un quartier musulman de Zamboanga (Mindanao). Il est libéré le 12 mars.

Qatar

Duhā. 100 000. 9. 3,1 %.
Économie. PIB (70) : 2 531. Énerg. (*75). 35 328.
Information. (73) : 7 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (75) : 18 000.
Santé. (74) : 96.
Éducation. (74). Prim. : 22 287. Sec. et techn. : 7 811.
Institutions. État indépendant le 1^er septembre 1971. Constitution provisoire, avril 1970. Chef de l'État : cheikh Khalifa ibn Hamad, qui dépose son cousin, le cheikh Ahmed ben Ali al-Thani, le 22 février 1972.

Singapour

Singapour. 2 280 000. 3 930. 1,6 %.
Économie. PIB (74) : 2 324. Production (74) : G 151 + I (75) 168. Énerg. (*75) : 2 151. C. E. (73) : 87 %.
Transports. (*75) : 149 000 + 46 300.  : 5 482 000 tjb. (75) : 5 104 M pass./km.
Information. (74) : 10 quotidiens. (74) : 320 000. (74) : 252 000. (74) : 61 400 fauteuils ; fréquentation : 40,1 M. (75) : 290 000.
Santé. (74) : 1 586. Mté inf. (75) : 14.
Éducation. (74). Prim. 337 816. Sec. et techn. : 180 427. Sup. : 18 195.
Institutions. République indépendante le 9 août 1965. Constitution de 1957. Président de la République : Benjamin Sheares, élu le 30 décembre 1970 ; succède à Youssouf ben Ishak, décédé. Premier ministre : Lee Kwan Yew.

Sri Lanka

Colombo. 14 000 000. 213. 2,2 %.
Économie. PIB (74) : 235. Production (75) : G 126 + A 114 + I (71) 115. Énerg. (*75) : 127. C. E. (74) : 14 %.
Transports. (*75) : 2 898 M pass./km, 296 Mt/km. (*75) : 91 700 + 486 000.  : 91 000 tjb. (75) : 261 M pass./km.
Information. (74) : 26 quotidiens. (74) : *505 000. (74) : 181 700 fauteuils ; fréquentation : 53,5 M. (75) : 72 000.
Santé. (72) : 3 251. Mté inf. (72) : 45.
Éducation. (74). Prim. : 1 367 860. Sec. et techn. : *1 064 000. Sup. : 14 568.
Institutions. État indépendant le 4 février 1948 sous le nom de Ceylan. Avec la nouvelle Constitution du 22 mai 1972, prend le nom de Sri Lanka ; l'amendement du 4 octobre 1977 institue un régime présidentiel. République démocratique socialiste (5 mars 1978). La République demeure dans le Commonwealth. Président de la République : Junius Richard Jayawardene. Premier ministre : Ranasinche Pramadasa.

Un nouveau régime en place après la déroute électorale de Bandaranaike

Jamais aucun parti gouvernemental n'a subi pareille déroute électorale. Pour M^me Sirimavo Bandaranaike, Premier ministre sortant, le verdict des urnes, le 21 juillet 1977, est sans appel. Si elle évite de justesse l'humiliation de perdre son propre mandat, la formation qu'elle dirige, le Parti de la liberté — au pouvoir depuis 1970 — recueille piteusement 8 sièges. Sur les quatorze membres du gouvernement, douze mordent la poussière.

Comme Indira Gandhi, quatre mois plus tôt, Sirimavo Bandaranaike passe la main à l'opposition de droite. Le Parti national unifié remporte, en effet, à lui seul, 139 sièges sur 166. À soixante et onze ans, Junius Richard Jayawardene devient, pour la première fois, Premier ministre.

Bouleversement

Grosse surprise : le Front uni de la gauche — communistes, anciens trotskistes et transfuges du Parti de la liberté — est écrasé. Il ne sera plus représenté au Parlement. En revanche, avec 8 sièges, le Front de libération tamoul, qui triomphe dans le nord et l'est de l'île, est désormais le premier parti d'opposition. Certes, un tel chambardement politique est dû, pour une bonne part, au mode de scrutin en vigueur — uninominal à un tour — qui amplifie de façon démesurée les moindres sautes d'humeur du corps électoral. Sitôt élu, J. R. Jayawardene annonce son intention d'instaurer la représentation proportionnelle, moins injuste. Il n'empêche que l'effondrement du centre gauche sonne surtout le glas d'un socialisme démocratique impuissant à réaliser ses nombreuses promesses électorales.