Le maintien d'une balance commerciale excédentaire avec les pays industrialisés (CEE et USA) est une nécessité pour le Japon, s'il veut continuer à acheter les matières premières dont il est dépourvu.

Les interventions de la Banque centrale (achetant des dollars pour casser la spéculation), la réduction du taux de l'escompte ramené à 3,5 en 1978, un plan de relance orienté sur la stimulation de la demande intérieure et l'accroissement des importations n'ont pas contrarié la croissance économique. Les exportations ont augmenté (+ 20 %), alors que les importations ne progressaient que faiblement (+ 8 %). L'excédent de la balance des paiements dépasse 14 milliards de dollars. Il triple par rapport à l'année fiscale 1976-1977.

Contestation

Afin de mieux faire face aux questions économiques liées à la flambée du yen et à l'excédent commercial et améliorer ainsi les rapports avec Washington irrité par le protectionnisme japonais, le Premier ministre Takeo Fukuda a remanié presque totalement son gouvernement le 28 novembre 1977. Tous les portefeuilles, à l'exception de celui de la Justice, ont changé de titulaire. Le remaniement a aussi pour objectif de consolider la position de T. Fukuda à l'intérieur de sa majorité pour solliciter un nouveau mandat.

Aux élections de juillet 1977, le PLD (Parti libéral démocrate) au pouvoir a obtenu 63 sièges sur 126, voire 66 grâce au ralliement de trois indépendants. Il a regagné ainsi le terrain perdu à l'occasion des législatives de décembre 1976 (Journal de l'année 1976-77). L'opposition reste très désunie et le Parti socialiste doit faire face à de sérieuses dissensions internes. Il lui a fallu deux mois pour élire son nouveau président, le maire de Yokohama. Les élections de juillet 1977 portaient sur le renouvellement de la moitié des sièges de la Chambre haute (Diète).

Plus que les élections ou le remaniement gouvernemental, deux événements ont particulièrement retenu l'attention :
– le détournement, le 28 septembre 1977, d'un DC 8 de la Japan Air Lines reliant Paris à Tokyo, par un commando de l'Armée rouge japonaise. Après un périple achevé à Alger, les pirates ont relâché leurs otages contre la libération de 6 terroristes et le versement d'une rançon de 6 millions de dollars. La capitulation du gouvernement nippon a été très critiquée ;
– l'inauguration de l'aéroport de Narita, le 20 mai 1978. Mis en chantier il y a douze ans, achevé depuis six ans, l'aéroport de Narita a contre lui les experts, qui le jugent mal conçu et situé trop loin (60 km) de Tokyo, et surtout les mouvements contestataires. Les batailles rangées entre policiers et extrémistes, les sabotages ont pris une ampleur telle que les compagnies aériennes, en particulier la Pan Am, ont décidé d'annuler leurs vols sur Narita en arguant du fait que la sécurité des biens et des personnes n'était pas assurée.

Extérieur

Médiocres avec les USA, les rapports avec l'URSS et la Chine ne sont pas plus faciles. La négociation sur la conclusion d'un traité de paix entre l'URSS et le Japon a une nouvelle fois achoppé sur la question de la restitution des Kouriles du Sud, occupées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale par l'URSS.

Fin mai 1978, le gouvernement japonais a protesté contre les manœuvres navales soviétiques, justement au large des Kouriles. Ce déploiement de forces a pour conséquence de rendre plus tolérable aux partis de gauche la présence américaine sur l'archipel.

Les Chinois, satisfaits de l'échec des négociations soviéto-japonaises, n'ont pourtant pas réussi à obtenir la signature d'un traité de paix et d'amitié sino-japonais. T. Fukuda tient à maintenir la balance égale entre ses deux grands voisins et ne souhaite sans doute pas satisfaire l'un aux dépens de l'autre. Reste que le Japon fait montre à l'égard de la Chine, en dépit de l'existence d'un différend territorial entre les deux pays au sujet des îles Senkaku, d'une moindre intransigeance. La reprise du dialogue avec Pékin permettrait à T. Fukuda de mettre à son actif un éventuel succès diplomatique, d'obtenir des concessions de la fraction prochinoise au sein du PLD avant les élections, et surtout ouvrirait au Japon de grandes perspectives économiques.

Jordanie

Amman. 2 780 000. 28. 3,3 %.
Économie. PIB (74) : 407. Énerg. (*75) : 408. C. E. (74) : 17 %.
Transports. (*75) : 33 100 + 9 100. (75) : 707 M pass./km.
Information. (74) : 4 quotidiens ; tirage global : 58 000. (74) : *529 000. (74) : 8 500. (75) : 22 500 fauteuils. (75) : 40 000.
Santé. (74) : 763.
Éducation. (74). Prim. : 371 631. Sec. et techn. : 143 326. Sup. : 9 302.
Institutions. État indépendant le 22 mars 1946, sous le nom de royaume Hachémite de Jordanie. Constitution de 1951, amendée en 1976. Souverain : Hussein ibn Talal ; succède à son père en 1952. Premier ministre : Moudar Badrane.

Jubilé

Le roi Hussein fête ses vingt-cinq ans de règne le 11 août 1977. Le monarque qu'on disait fragile a donc traversé trois guerres israélo-arabes, a perdu en 1967 la moitié de son royaume, a échappé à de multiples tentatives d'assassinat, a affronté l'hostilité de Nasser ; son régime a failli sombrer dans la guerre civile palestino-jordanienne de 1970 (Journal de l'année 1970-71), qu'il a finalement gagnée, mais dont il paiera longtemps le prix politique.