Cette occupation militaire, brutale et dévastatrice, couvre un tiers du territoire. Elle ne cessera que le 19 mars, lorsque le Conseil de Sécurité (résolution 425) ordonnera le retrait des troupes israéliennes et l'arrivée sur place de Casques bleus de l'ONU (parmi eux figure un contingent français).

Le retrait commence à s'effectuer le 13 juin. Les Casques bleus, dont certains Libanais comme Raymond Eddé avaient depuis longtemps demandé la présence, réussiront-ils à tenir cette région ? Le gouvernement libanais, qui n'a pu affirmer son autorité, même théorique, dans cette zone, sort de l'épreuve considérablement affaibli.

Protectorat

Le Liban ne peut se reconstruire que dans la paix, mais la paix ou du moins l'ordre ne peuvent être assurés que par la FAD (force arabe de dissuasion), composée en grande partie de militaires syriens. Pour Damas, il est donc tentant d'élargir au maximum son aire d'influence au Liban.

Un contrôle de l'information est d'abord mis en place, qui n'épargne pas la presse étrangère : le 7 août 1977, le directeur du bureau de l'AFP à Beyrouth est arrêté par des agents syriens, interpellé et incarcéré — à Damas. Signe révélateur. Comme le sont aussi la floraison de photos d'Assad, les drapeaux syriens flottant sur les casernes, les contrôles routiers effectués par des Syriens qui portent souvent leur béret national (rouge) et non plus celui de la FAD (vert). Peu à peu, la Syrie abandonne toute précaution et elle ne respecte plus les formes. Face à cette mainmise grandissante, on relève deux types de réactions libanaises :
– la réaction politique. Le président Sarkis, qui a réussi à faire repartir l'administration, les affaires et l'économie du pays, essaie d'imposer un minimum d'autorité politique et rêve de renouer entre chrétiens et musulmans le « dialogue national », seul moyen de s'opposer à l'influence syrienne. Le 19 avril 1978, le gouvernement de Selim Hoss démissionne, avec pour objectif avoué de remplacer les technocrates au pouvoir par des hommes politiques des deux bords, qui assumeraient enfin leurs responsabilités. Un accord semble en vue, mais la tentative finalement échouera : le 15 mai, après un mois de tractations infructueuses, le gouvernement de Hoss est reconduit. La réconciliation nationale n'est pas pour aujourd'hui.
– la réaction militaire. En février 1977, à Beyrouth, de violents affrontements opposent brusquement les militaires syriens et des éléments de la nouvelle armée libanaise. La bataille (qui fait 150 morts en 48 heures) risque de dégénérer en une véritable guerre entre l'armée syrienne et les chrétiens militaires ou civils, qui craignent de perdre leur relative autonomie. Elle est stoppée in extremis par un compromis imposé par Damas : un tribunal mixte jugera les « fauteurs de trouble ». Cette décision ne règle évidemment pas le problème au fond, et la bataille reprendra, plus étendue et plus violente, au mois de juin 1978, à la suite d'un règlement de comptes entre fractions chrétiennes (toute la famille Frangié est massacrée, y compris un bébé de deux ans et demi). Cette fois-ci, la guerre semble repartie, notamment à Beyrouth, — mais une guerre qui oppose les Syriens aux chrétiens phalangistes, leurs alliés d'hier. Une guerre qui risque de mettre le feu à tout le Proche-Orient, puisque Israël fait savoir, début juillet, que le sort de ces chrétiens ne lui est pas indifférent et qu'il ne supportera pas d'assister en spectateur impuissant à l'écrasement chrétien au Liban.

Malaysia

Kuala Lumpur. 12 300 000. 37. 2,8 %.
Économie. PIB (73) : 602. Production (75) : A *194 + I *140. Énerg. (*75) : 560. C. E. (73) : 54 %.
Transports. (*75) : 1 042 M pass./km, 829 Mt/km. (*75) : 470 000 + 158 000.  : 443 000 tjb. (75) : 1 006 M pass./km.
Information. (74) : 31 quotidiens ; tirage global : 1 038 000. (74) : 365 000. (74) : 390 000. (74) : *325 400 fauteuils ; fréquentation : *95,4 M. (75) : 292 000.
Santé. (74) : *1 550. Mté inf. (72) : *38.
Éducation. Prim. (73) : *1 810 000. Sec. et techn. (73) : 773 000. Sup. (74) : *35 000.
Institutions. État fédéral (Malaisie, indépendante le 31 août 1957, Sabah et Sarawak, indépendants le 16 septembre 1963). Constitution de 1957, amendée le 3 mars 1971. Souverain : sultan Abdul Halim Mu'azzam chah ; succède le 21 septembre 1970 au sultan Ismaïl Nasiruddin chah. Premier ministre : Datuk Hussein bin Onn.

Dissensions

Propice à l'aggravation des rivalités de clans et de personnes, la période pré-électorale engendre, au sein de la coalition gouvernementale, une crise larvée qui menace l'équilibre politique et racial — traditionnellement fragile — de la Fédération malaysienne. Sept au moins des treize États fédérés sont secoués par de sérieuses dissensions.