L'armée attaque la caserne des gardes civils ; tout de suite après, des groupes de manifestants envahissent la ville, pillent les magasins, incendient les voitures, attaquent le club des officiers, quelques grands hôtels et plusieurs journaux nationalisés. L'armée tire. On compte une centaine de morts. Le chef de l'État accuse la CIA et l'opposition d'avoir fomenté les troubles. On ne peut l'exclure, mais le malaise existait. Les mesures prises par la junte (réforme agraire, nationalisation des secteurs clefs de l'économie, expropriation d'entreprises étrangères), bien qu'approuvées par de larges secteurs de la population, n'ont pas et ne pouvaient pas porter de fruits immédiats. À Lima même, le chômage, la misère et le sous-développement constituaient un terrain favorable à l'émeute.

Le gouvernement décide donc, le 13 mai 1975, d'interdire définitivement toutes les transactions de la compagnie américaine Gulf Oil qui « constituent une infraction aux lois pénales et une offense à la morale publique ».

Cette année 1974-75 résonne comme un avertissement pour les militaires péruviens.

Salvador (El)

San Salvador. 3 860 000. 181.
Économie. PNB (72) 307. Production : G (71) 150 + I (72) *221. Énerg. (*72) : 199. C.E. (72) : 24 %.
Transports. (*72) : 37 900 + 21 900.
Information. (71) : 12 quotidiens ; tirage global : *272 000. (71) : *350 000. (71) : *125 000. (71) : *57 000 fauteuils ; fréquentation : 10,4 M. (72) : 43 000.
Santé. (72) : 952. Mté inf. (71) : 52,5.
Éducation. (70). Prim. : 509 985. Sec. et techn. : 88 307. Sup. : 9 615.
Institutions. Indépendant depuis 1841. République présidentielle. Constitution de 1962. Président et chef de l'exécutif : colonel Arturo Armando Molina, élu le 25 février 1972 ; succède au colonel Hernandez.

Trinité et Tobago

Port of Spain. 1 060 000. 207. 1,4 %.
Économie. PNB (63) 723. Énerg. (*72) : 4 201. C.E. (68) : 62 %.
Transports. (*72) : 78 400 + 20 000. (72) : 575 M pass./km.
Information. (71) : 3 quotidiens ; tirage global : 138 000. (71) : *296 000. (72) : 82 000. (72) : 42 700 fauteuils. (72) : 66 000.
Santé. (68) : 441. Mté inf. (70) : 34,4.
Éducation. (69). Prim. : 227 181. Sec. et techn. : 32 560. Sup. : 2 218.
Institutions. État indépendant le 31 août 1962. Constitution du 31 août 1962. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Ellis Clarke. Premier ministre : Eric E. Williams.

Uruguay

Montevideo. 2 990 000. 17. 1,2 %.
Économie. PNB (72) 866. Production : G (70) 115 + A (72) 88 + I (70) 121. Énerg. (*72) : 906. C.E. (72) : 9 %.
Transports. (70) : *121 000 + (71) *86 000.  : 143 000 tjb. (72) : 27 M pass./km.
Information. (72) : 54 quotidiens ; tirage global : *790 000. (72) : *1 800 000. (72) : *300 000. (67) : 124 700 fauteuils. (72) : 241 000.
Santé. (70) : 3 070. Mté inf. (71) : 40,4.
Éducation. (68). Prim. : 369 816. Sec. et techn. (69) : *165 000. Sup. : 18 650.
Institutions. Indépendant depuis le 25 août 1825. République présidentielle. Constitution de 1951, révisée en 1966. Président et chef de l'exécutif : Juan Maria Bordaberry. Il s'arroge tous les pouvoirs le 27 juin 1973 et dissout le Parlement. Un Conseil d'État est créé.

Trabal

Le 19 décembre 1974, un homme de 45 ans est assassiné au volant de sa voiture dans le XVIe arrondissement à Paris. Il s'agit du colonel Ramon Trabal, attaché militaire à l'ambassade d'Uruguay à Paris et à Londres. L'attentat est aussitôt revendiqué par l'organisation Brigade internationale Raul Sendic, du nom du fondateur du Mouvement de libération nationale, les Tupamaros. Blessé au cours de sa dernière arrestation le 1er septembre 1972 (Journal de l'année 1972-73), on ne sait si Raul Sendic est encore vivant.

Ramon Trabal, « tortionnaire notoire » selon la Brigade internationale, a été, de 1972 à mars 1974, le chef des services secrets de l'armée uruguayenne. À ce titre, il a participé très activement à la lutte contre les Tupamaros. Pourtant, des ambiguïtés demeurent sur la véritable personnalité de Trabal et sur les causes de son assassinat. Un journaliste anglais, qui l'a rencontré peu de temps avant sa mort, le qualifie de « nationaliste de gauche », et met en cause le gouvernement de Montevideo. De même le parti communiste uruguayen clandestin le présente comme « un prestigieux militaire démocrate ».