Ces témoignages, qui sont le résultat de recherches faites par un groupe spécial de policiers formé le 10 juin 1972, mettent en accusation le Parti libéral au pouvoir à Québec, l'Union nationale dans l'opposition, et le Parti civique du maire Jean Drapeau, qui gouverne Montréal. La pègre québécoise (liée à la mafia de New York) aurait donné 5 000 dollars au premier, aidé le deuxième et financé le troisième avec une somme de 500 000 dollars au cours des élections municipales de 1961.

Le ministre Choquette affirme, le 2 avril 1973 à la télévision, que les propos tenus par les trois témoins devant la commission ne sont que du chantage qui n'arrêtera pas la marche de l'enquête sur le crime organisé. Le Parti québécois en profite, quant à lui, pour relancer l'éternelle discussion sur la nécessité d'une loi obligeant les formations politiques à dévoiler le contenu de leur caisse électorale et les noms qui s'y rattachent.

Olympiades

Pendant ce temps, le maire de Montréal, Jean Drapeau, met tout en œuvre pour financer les jeux Olympiques de 1976, dont il est l'instigateur. Le refus du gouvernement d'Ottawa de contribuer à son entreprise ne freine nullement son ardeur. Il dévoile, le 24 janvier 1973, le coût de l'organisation des Jeux, qui s'élèvera, selon lui, à 310 millions de dollars sans déficit, chiffre que le fédéral conteste, affirmant qu'il est trop peu élevé.

Le gouvernement fédéral se souvient de l'Exposition universelle de Montréal qui, en 1967, n'a pas fait ses frais, même si à l'époque Jean Drapeau en avait donné l'assurance. Aussi ne veut-il pas s'engager à éponger l'énorme déficit que ses experts prévoient pour les jeux Olympiques, avec ou sans la garantie du ministre québécois des Finances, Raymond Garneau, qui promet une somme importante à cette fin.

Le maire Drapeau, qui tient à réunir chez lui tous les athlètes du monde, escompte payer les Jeux avec les 250 millions de dollars provenant de la vente aux collectionneurs d'une monnaie spéciale frappée à Ottawa. Quant aux 60 millions de dollars qui manquent, il ira les chercher par le biais des droits de la télévision et des prix d'entrée au stade, dont la construction débute le 28 avril.

USA

Washington. 207 050 000. 22. 1,1 %.
Économie. PNB (70) 4 734. Production (70) : G 131 + A *105 + I 139. Énerg. (*70) : 11 144. C.E. (70) : 4 %.
Transports. (*70) : 17 333 M pass./km, 1 113 310 M t/km. (*70) : 88 840 500 + 17 978 400.  : 16 266 000 tjb. (*70) : 210 326 598 000 pass./km.
Information. (70) : 1 773 quotidiens ; tirage global : *62 108 000. (70) : *290 000 000. (70) : 84 600 000. (70) : 10 000 000 fauteuils ; fréquentation : *920,6 M. (70) : 120 218 000.
Santé. (69) : 302 966. Mté inf. (70) : 20.
Éducation. (69). Prim. : 31 955 000. Sec. et techn. : 19 674 000. Sup. : 7 916 991.
Institutions. État fédéral. République présidentielle. Constitution de 1787. Président et chef de l'exécutif : Richard Milhous Nixon, réélu pour la seconde fois le 7 novembre 1972.

Après la paix au Viêt-nam deux échéances pour Nixon le dollar et le Watergate

Réélection triomphale du président Nixon, crise du dollar, fin de l'engagement militaire américain au Viêt-nam, scandale du Watergate : tels sont les faits marquants de l'année écoulée aux États-Unis.

La première personnalité à faire, en juillet, les gros titres de l'actualité, est un futur perdant. Il s'appelle George McGovern. C'est un fils de pasteur qui a fait la guerre en Europe comme pilote de bombardier, un ancien universitaire, un libéral de gauche, un idéaliste doté d'un sens aigu de l'organisation. À Miami, la convention de son parti l'a désigné pour affronter le chef de la Maison-Blanche aux élections du 7 novembre 1972. À ce moment-là, les jeux sont loin d'être faits.

L'affiche est alléchante : la bataille entre le parlementaire du Middle West et le tenant du titre promet d'être passionnante et passionnée, sans merci et indécise jusqu'à son terme. La compétition va, dit-on, mettre aux prises deux hommes aux tempéraments très différents, deux battants, deux conceptions de l'Amérique. Il faudra bien vite déchanter. La campagne de 1972 restera de toute évidence dans le souvenir du grand public et des observateurs professionnels comme l'une des plus ternes et, si l'on en croit le Comité pour les pratiques équitables, comme « la plus sale » de l'histoire du pays.