L'hydro-électricité, principale source d'énergie, a fait un bond fantastique en douze ans, et s'apprête à en faire un plus grand encore. Le complexe d'Urubupunga (au nord de São Paulo) aura une capacité énergétique plus de deux fois supérieure à celle du barrage d'Assouan. Celui d'Itaipu, le plus grand du monde, sur le Parana, fournira une énergie électrique égale à celle que le pays produit aujourd'hui toutes installations réunies.

Le Brésil continue à maintenir à la fois un taux de croissance remarquable (supérieur à 10 %), et un contrôle de l'inflation, grâce notamment à la méthode des petites dévaluations irrégulières mais fréquentes (1,5 à 2 % toutes les six à huit semaines) et à un système très élaboré de correctifs monétaires. Les exportations ont progressé de 38 % en 1972, s'élevant à 4 milliards de dollars.

Les nombreux voyages du ministre des Affaires étrangères, Gibson Barbosa, contribuent à développer les relations commerciales avec l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient. C'est avec le Japon, surtout, qu'une collaboration s'étend et s'intensifie.

Deux problèmes majeurs restent posés : les difficultés de création et d'organisation d'un marché intérieur ; et, sur le plan social, l'insuffisante répartition des revenus, la stagnation des salaires : plus de 60 millions de Brésiliens continuent à recevoir moins de 200 F par mois.

Indiens

« Un peuple est en train de mourir »... C'est la mise en garde des frères Villas Boas, qui ont entrepris depuis trente ans de protéger les tribus indiennes.

Il existe un statut de l'Indien et un organisme officiel : la Fondation nationale de l'Indien (FUNAI) créée en 1967 pour remplacer le Service de protection aux Indiens (SPI). Son président, le général Bandeira de Melo, estime qu'« on ne saurait tolérer que l'assistance aux Indiens fasse obstruction au développement national ». Créateurs du parc indigène du Xingu, aujourd'hui menacé par la construction de la transamazonienne, les frères Villas Boas démissionnent de la FUNAI en février 1973.

Autorité

Sur le plan de la politique intérieure, la situation évolue peu. Le président Medici, dans un message à la nation, le 31 mars 1973, déclare que les tenants du pouvoir doivent exercer « l'autorité indispensable pour briser implacablement tous ceux qui s'opposeraient » à la politique gouvernementale. Trois mois plus tard, le 18 juin, il désigne officiellement le général Ernesto Geisel comme successeur (le mandat de Medici se termine en janvier 1974). La censure des journaux est toujours sévèrement maintenue.

Après l'échec de la guérilla urbaine, les régions du Centre – Mato Grosso, Goias, Maranhao, et surtout le sud de Para – sont étroitement surveillées par des services antiguérillas. Des mouvements d'opposition se sont pourtant manifestés dans cette région forestière, dégénérant parfois en affrontements armés.

Épiscopat

L'épiscopat brésilien – le plus important du monde avec plus de 300 évêques – prend de plus en plus nettement position sur les grands problèmes qui agitent le pays. Il le fait avec de moins en moins de ménagement pour le pouvoir.

Sur proposition de Dom Evaristo Arns, archevêque de São Paulo, les fêtes religieuses du 150e anniversaire de l'Indépendance (7 septembre 1822) sont dissociées des manifestations officielles et célébrées quatre jours avant la fête nationale.

Dans une résolution publiée en février, la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) condamne, sans ambiguïté, « la politique de répression du gouvernement ».

Chili

Santiago. 8 990 000. 12. 2,4 %.
Économie. PNB (70) 681. Production : G (70) 131 + A (*70) 107 + I (69) 118. Énerg. (*70) : 1 208. C.E. (69) : 18 %.
Transports. (*70) : 2 338 M pass./km, 2 533 M t/km. (*70) : 176 700 + 149 800.  : 388 000 tjb. (*70) : 838 757 000 pass./km.
Information. (68) : 122 quotidiens ; tirage global : 818 000. (70) : *1 400 000. (70) : *500 000. (68) : 266 300 fauteuils ; fréquentation : 66,5 M. (70) : 357 000.
Santé. (69) : 3 917. Mté inf. (68) : 92.
Éducation. (69). Prim. : 1 980 815. Sec. et techn. : 267 769. Sup. : 73 025.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1925. Président et chef de l'exécutif : Salvador Allende, élu le 24 octobre 1970 ; succède à Eduardo Frei Montalva.

Au bord de la guerre civile

Des heurts se produisent, le 15 juin 1973, à Santiago entre partisans et adversaires d'Allende. À l'origine, la grève des ouvriers et des employés de la mine de cuivre d'El Teniente, commencée en avril. Il ne s'agit plus, pour la Démocratie chrétienne, de lancer une grève générale, mais plutôt d'attaquer sur différents fronts pour montrer que « le gouvernement des travailleurs » se heurte aux travailleurs. Au Parlement, l'opposition continue sa guérilla. En même temps, les actes terroristes se multiplient.