Le nouveau chef de l'État a aussitôt épuré le IIe Bureau (accusé d'être dominé par des hommes proches du général Chehab et de s'immiscer dans les affaires politiques) et a réduit les pouvoirs de l'armée, en privant celle-ci du contrôle de la police et de la gendarmerie. Une réforme de l'enseignement secondaire est entreprise.

En matière de politique étrangère, le nouveau gouvernement s'est engagé à ne faire aucune distinction entre pays occidentaux et communistes et, dans cette optique, à examiner la possibilité de reconnaître les régimes de la Chine populaire et de la République démocratique allemande. En juin 1971, le président du Conseil Saeb Salam (qui avait succédé, le 4 octobre 1970, à Rachid Karamé) annonce qu'une offre soviétique de vente d'armement était à l'étude. Parallèlement, Beyrouth améliore ses relations avec les États-Unis. William Rogers, le secrétaire d'État américain, suscite la profonde satisfaction des dirigeants quand il déclare à Beyrouth, le 3 mai 1971, lors de sa tournée au Moyen-Orient, que tout règlement avec Israël « devrait garantir l'intégrité du territoire libanais ».

Malgré le nombre relativement élevé d'incursions effectuées par l'armée israélienne en territoire libanais (il s'agit dans la plupart des cas de raids de représailles contre les fedayin) l'opinion libanaise demeure singulièrement calme et paraît même se désintéresser du conflit palestinien. Les mesures prises par le gouvernement de Beyrouth en vue de restreindre les activités des organisations palestiniennes, surtout après leur défaite en Jordanie en septembre 1970, ne suscitent aucune réaction dans le pays.

Désordres

En revanche, le malaise social parait s'aggraver. Durant les derniers mois de 1970 et en janvier 1971 les jacqueries paysannes se multiplient dans le nord du pays, dans la province d'Akkar. Les syndicats ouvriers menacent, en avril et en mai, de déclencher une grève générale. Ils y renoncent après avoir obtenu partiellement satisfaction. À partir de mars 1971, des désordres éclatent dans les universités. Des bagarres opposent les étudiants à la police. Le Parlement accorde néanmoins sa confiance au gouvernement, le 28 mai, par 48 voix contre 6 et 2 abstentions.

Malaysia

10 581 000. 32. 3 %.
Économie. PNB (66) 314. Production (66) : A 28 % + I 25 % + S 47 %. Énerg. (*68) : 425. C.E. (66) : 34 %.
Transports. (*68) : 583 M pass./km, (67) : 10 800 M t/km. (*68) : 230 000 + 60 600. (*68) : 338 383 000 pass./km.
Information. (68) : 35 quotidiens ; tirage global : 770 000. (67) : 53 800. (68) : *121 000. (64) : *336 700 fauteuils. (68) : 156 354.
Santé (67). 1 932. Mté inf. (66) : 47,9.
Éducation (67-68). Prim. : 1 536 092. Sec. et techn. : 529 440. Sup. : *16 000.
Institutions. État fédéral. (Malaisie, indépendante le 31 août 1957, Sabah et Sarawak, indépendants le 16 septembre 1963.) Constitution de 1957, amendée le 3 mars 1971. Souverain : sultan Abdul Halim Mu'azzam shah ; succède le 21 septembre 1970 au sultan Ismail Nasiruddin shah. Premier ministre : Abdul Razak.

Îles Maldives

108 000. 363. 2,2 %.
Santé (67). 2.
Éducation (67). Prim. : 777. Sec. et techn. : 190.
Institutions. Sultanat indépendant le 26 juillet 1965. Sultan : Al-Amir Mohammed Farid Didi. Premier ministre : Ibrahim Nasir.

Mongolie

1 240 000. 1. 3,2 %.
Information. (67) : 3 quotidiens ; tirage global : 19 000. (68) : fréquentation : 2,2 M. (68) : 16 220.
Santé (65). 1 511.
Éducation (68). Prim., sec. et techn. : 213 590. Sup. : 7 034.
Institutions. État indépendant le 31 mars 1921. République populaire, proclamée le 26 novembre 1924. Constitution de 1960. Président du présidium : Zhamsarangin Sambu. Premier ministre et premier secrétaire du parti : Yumzhagin Tsedenbat.

Népal

10 845 000. 78. 1,8 %.
Économie. PNB (68) 75. Production (66) : A 66 % + I 14 % + S 20 %. Énerg. (*68) : 10.
Transports. (*68) : 4 000 + 3 000.
Information. (66) : 16 quotidiens ; tirage global : 27 000 pour 11 quotidiens. (68) : 5 400.
Santé (67). 263.
Éducation (66). Prim. : 394 700. Sec. et techn. : 69 317. Sup. : 10 235.
Institutions. Monarchie constitutionnelle depuis le 18 février 1951. Constitution de 1962. Souverain : Mahendra Bir Bikram ; succède en 1955 à son père Tribhuwan. Président du Conseil : Kirti Nidhi Bista.

Pakistan

123 405 000. 129. 2,1 %.
Économie. PNB (68) 140. Production (67) : A 47 % + I 16 % + S 37 %. Énerg. (*68) : 96. C.E. (68) : 5 %.
Transports. (*68) : 10 221 M pass./km, 7 636 M t/km. (*68) : 139 400 + 66 600.  : 530 000 tjb. (*68) : 1 459 492 000 pass./km.
Information. (65) : 95 quotidiens ; tirage global : 1 839 000. (67) : 1 150 000. (68) : *32 000. (67) : 270 000 fauteuils ; fréquentation : 225 M. (68) : 176 807.
Santé (67). 19 069.
Éducation (66). Prim. : 7 298 321. Sec. et techn. : 2 751 489. Sup. : 291 954.
Institutions. République islamique, proclamée le 23 mars 1956. Président de la République : général Yahya khan, qui remplace le maréchal Ayoub khan, démissionnaire, le 25 mars 1969. Une Assemblée nationale, élue le 7 décembre 1970, est chargée de rédiger une nouvelle constitution.

Disparités

Fin mars 1971, guerre civile au Pakistan oriental, où les nationalistes se soulèvent contre le gouvernement central et proclament l'indépendance du Bengale, le Bangla Desh. En mai, l'ordre règne. Des centaines de milliers de Bengalis sont exterminés, 6 millions d'autres au moins se réfugient en Inde, où ils transportent famine et choléra.