Grâce au général Assad, la Syrie sort de son isolement au Proche-Orient. Elle normalise ses rapports avec le Liban (décembre), rétablit ses relations diplomatiques avec l'Arabie Saoudite (janvier), la Tunisie (février) et le Maroc (mars), et signe, le 18 avril, l'accord de Benghazi instituant une union fédérale entre la Syrie, l'Égypte et la Libye, dont la naissance devait être sanctionnée par un vote populaire le 1er septembre 1971.

Thaïlande

35 814 000. 70. 3,1 %.
Économie. PNB (68) 166. Production (67) : A 31 % + I 22 % + S 47 %. Énerg. (*68) : 198. C.E. (68) : 12 %.
Transports. (*68) : 3 914 M pass./km, 2 118 M t/km. (*68) : 129 500 + 154 600. (*68) : 462 020 000 pass./km.
Information. (66) : 22 quotidiens ; tirage global : 694 000. (67) : *2 766 000. (68) : *210 000. (64) : *123 700 fauteuils. (68) : 114 419.
Santé (67). 3 823.
Éducation (67). Prim. : 4 983 113. Sec. et techn. : 436 506. Sup. : 38 204.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1959. Souverain : Bhumibol Adulyadej ; succède en 1946 à son père Mahidol, décédé. Premier ministre : maréchal Thanom Kittikachorn.

Turquie

34 375 000. 45. 2,5 %.
Économie. PNB (68) 380. Production (66) : A 33 % + I 24 % + S 39 %. Énerg. (*68) : 450. C.E. (67) : 7 %.
Transports. (*68) : 4 538 M pass./km, 5 245 M t/km. (*68) : 112 600 + 109 400.  : 651 000 tjb. (*68) : 417 881 000 pass./km.
Information. (61) : 472 quotidiens ; tirage global : 1 299 000. (68) : 2 933 000. (66) : *2 500. (68) : 450 485.
Santé (67). 11 875.
Éducation (67). Prim. : 4 509 433. Sec. et techn. : 959 694. Sup. : 125 547.
Institutions. République proclamée le 20 avril 1924. Constitution de 1961. Président de la République : Cevdet Sunay, élu le 28 mars 1966 ; succède à Cemal Gürsel. Président du Conseil : Nihat Erim.

Dégradation

L'intervention de l'armée, le 12 mars 1971, pour imposer un gouvernement de salut public ne surprend pas la plupart des observateurs. La situation s'était à tel point dégradée que le système démocratique, déjà à moitié paralysé, ne paraissait plus en mesure d'apporter un remède au mal.

Les raisons du mécontentement populaire sont essentiellement d'ordre économique et social. L'augmentation du traitement de quelque 900 000 fonctionnaires conduit le gouvernement de Suleyman Demirel à prélever, pour l'exercice 1970-71, des impôts supplémentaires s'élevant à 2,5 milliards de livres. Ces charges pèsent davantage sur les classes populaires ; les gros propriétaires fonciers sont, en effet, dispensés de l'impôt sur le revenu, et la fraude fiscale est couramment pratiquée dans les milieux d'affaires et parmi les membres des professions libérales.

Le monde ouvrier se sent particulièrement lésé. Ses revendications demeurent insatisfaites, ses syndicats sont interdits ou mis au pas, une nouvelle législation restreint encore plus le droit de grève, l'état de siège imposé dans les départements d'Istanbul et d'Izmir le 16 juin 1970 à la suite de manifestations ouvrières est reconduit le 15 juillet pour une période de deux mois.

La crise sociale s'aggrave après la décision du gouvernement de dévaluer la livre turque de 66,6 % à partir du 10 août 1970 (les exportations de certains produits ne progressaient guère, tandis que l'accroissement des importations grevait les maigres réserves en devises de la banque centrale ; le déficit de la balance des paiements s'aggravait ; la mévente des produits agricoles à l'étranger suscitait un sérieux malaise dans les campagnes ; l'entrée de la Turquie, enfin, dans une phase transitoire conduisant à son intégration dans la CEE nécessitait une harmonisation des prix).

Les effets de la dévaluation sont négatifs sur le plan intérieur. Les prix enregistrent de nouvelles hausses (ils s'étaient déjà accrus de 80 % depuis 1958) entamant davantage le pouvoir d'achat des travailleurs. Le gouvernement intervient pour empêcher l'agitation sociale de s'étendre. Le 28 août, il interdit une grève que devaient déclencher dans l'ensemble de la Turquie les syndicats des eaux et de l'énergie électrique. Le même jour, 21 000 ouvriers de l'industrie du sucre débrayent. Des grèves de moindre importance se multiplient dans le pays, quand les patrons ne pratiquent pas le lock-out.