Lors d'une visite officielle aux États-Unis, le souverain hachémite obtient, le 8 décembre, du président Nixon une aide globale de 70 millions de dollars (30 millions pour l'économie, autant pour l'armement, et 10 millions pour réparer les dégâts subis lors de la guerre civile de septembre).

Le roi Hussein visite, toujours en décembre, la France, la République fédérale allemande et l'Angleterre, dont les gouvernements lui renouvellent leur soutien. Les gouvernements occidentaux apprécient l'attitude du jeune souverain à l'égard du conflit israélo-arabe. En août, il affirme qu'il accepterait l'internationalisation de Jérusalem ; en avril 1971, il n'exclut pas, en cas d'un règlement de paix avec Israël fondé sur la restitution des territoires occupés, des rectifications de frontière entre les deux pays. D'une manière générale, le chef de l'État jordanien évite les déclarations bellicistes.

Le roi Hussein parvient, d'autre part, à assainir ses rapports avec la Syrie, après la prise du pouvoir, en novembre, par l'aile modérée du Baas. Il obtient en janvier l'évacuation de Jordanie du corps expéditionnaire irakien, et en avril Bagdad rappelle son ambassadeur à Amman. Fin juin 1971, les relations avec la Libye étaient toujours rompues, tandis que se tendaient les rapports avec la RAU. Le gouvernement égyptien, en effet, reprochait au roi Hussein ainsi qu'à son Premier ministre Wasfi Tall de chercher à porter le coup de grâce aux fedayin.

Koweit

570 000. 36. 6,8 %.
Économie. PNB (67) 3 738. Énerg. (*68) : 11 906.
Transports. (*68) : 92 500 + 31 700.  : 441 000 tjb. (*68) : 350 340 000 pass./km.
Information. (68) : 5 quotidiens ; tirage global : 28 000. (68) : *100 000. (68) : 11 500 fauteuils. (68) : 51 168.
Santé (67). 611.
Éducation (67). Prim. : 54 028. Sec. et techn. : 45 977. Sup. : 886.
Institutions. Emirat indépendant. Pleine souveraineté reconnue par la Grande-Bretagne le 19 juin 1961. Souverain : émir Sabah. Premier ministre : émir Jaber El Ahmed.

Élections

Pour la troisième fois depuis l'indépendance, des élections législatives se sont déroulées au Koweit, le 23 janvier 1971. L'opposition, qui avait dénoncé le caractère frauduleux de la consultation de 1967, a reconnu que la dernière en date n'a pas été soumise à des pressions gouvernementales. D'ailleurs, une quinzaine des élus (sur les 50 députés qui composent l'Assemblée) sont membres ou sympathisants du Mouvement nationaliste arabe de Ahmed Khatib, à la fois panarabe, marxisant et d'inclination républicaine. Le gouvernement constitué le 2 février sous la présidence du prince héritier, l'émir Jaber El Ahmed, comprend 9 nouveaux ministres (sur les 11 qui constituent le cabinet). La plupart, parmi ces derniers, sont des représentants de la bourgeoisie.

Le souverain du Koweit, l'émir Sabah, et son frère, Premier ministre, auraient cherché à élargir ainsi les bases du régime afin de réduire les tensions suscitées par un mécontentement grandissant dans le pays.

Depuis 1967, en effet, l'économie stagne, en raison notamment de l'assistance financière accordée depuis la guerre des Six-Jours à l'Égypte, à la Jordanie et aux organisations palestiniennes. Près du quart du budget de l'État est consacré aux « victimes de l'agression israélienne » ; sans compter les prêts de développement qui sont accordés à divers États arabes. L'aide du Koweit aux pays frères a été évaluée à environ 7 % de son produit national brut.

Pro-fedayin

L'émirat, qui abrite une forte communauté palestinienne, manifeste également une grande sollicitude à l'égard des organisations de fedayin. Lors de la guerre civile de septembre 1970, le Koweit décide d'interrompre le versement de subsides au roi Hussein. En février 1971, la principauté accueille un congrès mondial de soutien au mouvement révolutionnaire palestinien. Il réitère, en outre, son opposition à tout règlement du conflit israélo-arabe qui ne tiendrait pas compte des droits et des intérêts des Palestiniens.

Dans un souci d'équilibre, le Koweit, qui entretient d'excellents rapports avec les États-Unis et l'Union soviétique, décide, le 21 mars 1971, d'établir des relations diplomatiques avec la Chine populaire. Pékin apprécie, certes, l'attitude de l'émirat à l'égard de la résistance palestinienne. Mais le Koweit est surtout le plus grand importateur de produits chinois du monde arabe et le gouvernement Chou En-lai achète près de la moitié de la production d'engrais azotés de l'émirat.

Laos

2 962 000. 12. 2,4 %.
Économie. PNB (68) 74. Énerg. (*68) : 29. C.E. (68) : 3 %.
Transports. (*68) : 10 600 + 3 400. (*68) : 24 191 000 pass./km.
Information. (67) : 7 quotidiens ; tirage global : 8 000. (67) : 3 500 fauteuils ; fréquentation : 1,1 M. (68) : 2 454.
Santé (67). 118.
Éducation (67). Prim. : 196 751. Sec. et techn. : 10 124. Sup. : 348.
Institutions. État indépendant le 19 juillet 1949. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1956. Souverain : Savang Vatthana ; succède en 1959 à son père Sisavang Vong, décédé. Premier ministre : prince Souvanna Phouma. Vice-Premiers : prince Souphanouvong (Pathet Lao) et Leuam Insisiengmay (neutraliste).

Liban

2 645 000. 256. 2,5 %.
Économie. PNB (68) 518. Production (64) : A 13 % + I 21 % + S 66 %. Énerg. (*68) : 687. C.E. (67) : 9 %.
Transports. (*68) : 7 M pass./km, 37 M t/km. (*68) : 123 900 + 15 000.  : 295 000 tjb. (*68) : 836 992 000 pass./km.
Information. (65) : *37 quotidiens. (68) : 550 000. (68) : *375 000. (67) : 82 600 fauteuils ; fréquentation : 32,1 M. (68) : 150 370.
Santé (67). 2 042.
Éducation (67). Prim. : 401 776. Sec. et techn. : 113 875. Sup. : 29 138.
Institutions. République indépendante le 1er janvier 1944. Constitution de 1926. Président de la République (traditionnellement chrétien maronite) : Soliman Frangié, élu le 17 août 1970 ; succède à Charles Helou. Premier ministre (traditionnellement musulman sunnite) : Saeb Salam.

Nouveau style

L'élection, le 17 août 1970, de Soliman Frangié à la présidence de la République, en remplacement de Charles Helou, constitue une rupture avec un système de gouvernement instauré en 1958 lors de l'accession à la magistrature suprême du général Fouad Chehab. C'est par 50 voix contre 49 à Elias Sarkis (candidat des chehabistes) que Frangié a été désigné par le Parlement ; il avait bénéficié des voix du centre et de la droite.