Un traité est signé le 17 juin avec les États-Unis : l'île d'Okinawa sera replacée sous la souveraineté japonaise en 1972.

Jordanie

2 217 000. 24. 3,2 %.
Économie. PNB (67) 282. Production (67) : A 22 % + I 16 % + S 62 %. Énerg. (*68) : 275. C.E. (67) : 6 %.
Transports. (*68) : 20 400 + 6 200. (*68) : 127 066 000 pass./km.
Information. (68) : 2 quotidiens ; tirage global : 26 000. (68) : 250 000. (68) : *17 000. (65) : 20 000 fauteuils ; fréquentation : 6,1 M. (68) : *34 500.
Santé (67). 525.
Éducation (67). Prim. : 207 609. Sec. et techn. : 69 372. Sup. : 3 420.
Institutions. État indépendant le 22 mars 1946. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1951. Souverain : Hussein ibn Talal ; succède à son père en 1952. Premier ministre : Wasfi Tall.

Accord de juillet

Le royaume hachémite traverse l'une des périodes les plus dramatiques et sans doute aussi l'une des plus sanglantes de son histoire. Les conflits armes qui éclatent entre les forces du roi Hussein et les organisations de fedayin (en particulier la confrontation majeure de septembre 1970) se soldent par des milliers de morts et de blessés. La guerre civile de l'automne de 1970 marque un tournant politique d'une importance capitale : la résistance palestinienne, qui en sort sérieusement affaiblie, lutte désormais pour sa survie ; le roi Hussein, vainqueur de l'épreuve, reprend le contrôle de son État et, en conséquence, occupe de nouveau une place de choix sur l'échiquier du Proche-Orient.

Le souverain avait pourtant hésité à engager avec les commandos palestiniens une épreuve de force décisive dont il redoutait l'issue. Aussi avait-il choisi, pour commencer, la voie de la conciliation. Début juillet 1970, il confie au gouvernement de Abdel Moneim Rifaï — constitué, le 27 juin 1970, de personnalités pour la plupart favorables à la résistance palestinienne — le soin de négocier un modus vivendi avec les fedayin. L'accord, signé le 10 juillet, leur est largement favorable, puisque le gouvernement jordanien y garantissait leur liberté d'action (il est vrai « dans les limites de la souveraineté de l'État ») et reconnaissait formellement la représentativité exclusive et l'autorité suprême du Comité central de l'organisation de la libération de la Palestine (CCOLP) pour l'ensemble du mouvement palestinien. En échange, les leaders des commandos prenaient l'engagement de respecter les prérogatives de l'État jordanien, en particulier celles de son armée, de supprimer les bases et les stocks d'armes dans les centres urbains et d'interdire aux fedayin armés de fréquenter les lieux publics ou de manifester dans les rues des villes.

Rupture

L'accord, comme les précédents, n'est pas respecté. Les 27 et 31 juillet, les organisations de fedayin organisent des manifestations à Amman pour protester contre le plan Rogers que le gouvernement jordanien avait approuvé, à l'unanimité, le 26. Les résistants palestiniens circulent dans les villes en voitures blindées, en jeeps ou au volant d'automitrailleuses, parfois au son strident des sirènes. Des soldats et des officiers de l'armée royale se plaignent d'être molestés ou injuriés. Le roi Hussein nomme, le 9 août, comme chef d'état-major adjoint des forces armées, le colonel Zeid Ben Chaker, pourtant privé de son commandement sur la demande des fedayin, après la sanglante répression de juin 1970. Les rapports entre le roi Hussein et Yasser Arafat, président du CCOLP, s'enveniment.

Le journal El Fath, organe de la résistance palestinienne, accuse le gouvernement jordanien, le 16 août, de « vouloir poignarder dans le dos » les commandos et fait état de concentrations de troupes autour de la capitale. Le lendemain, Arafat se rend à Bagdad et le gouvernement irakien annonce qu'il met à la disposition de la résistance les 12 000 soldats de son armée qui stationnent sur le sol jordanien. Le 27 août, le Conseil national palestinien (sorte de Parlement) se réunit à Amman, sous la protection d'une armée de miliciens, et adopte des résolutions qui constituent autant de défis pour le roi Hussein. Ce dernier adresse, le 29 août, un solennel avertissement à la Résistance en déclarant que « toute tentative de porter atteinte à l'unité nationale sera brisée avec la plus grande vigueur ».