MusiqueLa transformation de l'environnement politique n'a pas trop affecté la musique dans la mesure où les grands projets continuent : l'Opéra de la Bastille se poursuit, certes avec un budget global de fonctionnement réduit et privé de sa salle modulable ainsi que de ses ateliers, mais il se construit. La cité de la Musique, comme prévu, ouvrira ses portes en 1989, en abritant, sans changements, le Conservatoire national supérieur de musique. Mais la surface des studios individuels de répétition sera réduite. Autre projet : un Centre national de formation des métiers de la musique au Mans. Tout bouge donc dans le secteur public, mais également côté privé, car la salle Pleyel a désormais une filiale : l'Auditorium des Halles, pris d'assaut par le Festival estival de Paris. La Ville de Paris et le Crédit Lyonnais ont voulu que toutes les musiques y trouvent leur place. Sur le plan régional, certaines actions se sont décidées en faveur de la musique. Celle, par exemple, que le Conseil général de Moselle a confiée à l'ADDAMEM (Association départementale pour le développement des activités musicales en Moselle), qui est à l'origine de la création de Demusica 86, premier Salon international de la musique de Metz. Remplacé à la tête du CNSM par Alain Louvier, Marc Bleuze, nouveau directeur de la Musique et de la Danse, devra gérer un budget de fonctionnement entamé sans que les orchestres régionaux, la création, l'enseignement n'aient trop à en souffrir. L'Orchestre de Paris, lui, a fêté son dixième anniversaire avec l'exécution de la Neuvième Symphonie de Beethoven, sous la direction de Daniel Barenboïm, reconduit dans ses fonctions de directeur. La France n'a pas pris conscience de son retard en vain : un jeune violoniste français, Raphaël Oleg, a remporté le prestigieux concours Tchaïkovski, ex aequo avec le Soviétique Ilya Kaler. Élève de Gérard Jarry, il est premier prix de violon et de musique de chambre du Conservatoire de Paris.