Journal de l'année Édition 2003

Du 01 janvier 2002 au 31 décembre 2002

Sommaire

  • Dossiers chronologie
    • L'Europe se met à l'euro

      Les Européens ont réveillonné sous le signe de l'euro dans les douze pays de l'Union européenne qui avaient choisi de renoncer à leurs monnaies nationales pour adopter la monnaie unique à compter du 1er janvier. Coïncidant avec le passage à la nouvelle année, le « basculement » dans l'euro a été célébré partout avec enthousiasme et parfois avec faste, comme en Espagne qui accédait le même jour à la présidence tournante de l'Union. Partout, les fêtards du Nouvel An ont fait la queue devant les distributeurs de billets pour être les premiers à palper les nouveaux billets quand sonneraient les douze coups de minuit.

    • Yves Saint Laurent : un point c'est tout

      Le visage grave, la voix chargée d'émotion, le couturier s'est borné à lire – sans quitter son texte des yeux – un communiqué dans lequel il a dit « adieu à ce métier (qu'il) a tant aimé ».

    • L'incroyable imbroglio malgache

      Le 16 décembre 2001, les Malgaches se rendent aux urnes pour choisir leur chef de l'État. Ils doivent départager six candidats. Mais l'élection se joue en fait entre deux hommes : le sortant Didier Ratsiraka, au pouvoir pendant vingt-cinq ans avec une courte interruption de 1993 à 1998, et Marc Ravalomanana, prospère homme d'affaires et maire de la capitale, Antananarivo.

    • « Un autre monde est possible »

      Tétanisés par les attentats du 11 septembre 2001, qui les a forcés à mettre un bémol à leurs diatribes anti-américaines et à ménager les États-Unis engagés dans une guerre totale contre le « Mal », les mouvements antimondialisation ont gardé un temps un profil bas. Le climat sécuritaire était peu propice à de vastes mobilisations telles que Gênes en avait connu en juillet, lors du sommet de l'OMC. Mais cette bienveillante discrétion a vite atteint ses limites, soulignées par la politique unilatéraliste de l'administration Bush. L'attitude de celle-ci, arc-boutée sur ses seules préoccupations militaires et stratégiques, a rapidement ranimé les vieilles hostilités.

    • Le terrorisme d'État en procès à La Haye

      Défait aux élections législatives d'octobre 2000, arrêté à Belgrade en avril 2001 puis transféré à La Haye en juin de la même année, Slobodan Milosevic comparaît, à partir du 12 février 2002, devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Il y est inculpé, depuis octobre 2001, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour les exactions commises sous son autorité par les forces serbes en Croatie, en 1991 et 1992. Depuis mai 1999, il est accusé des mêmes crimes pour les opérations conduites au Kosovo en 1999. Il est de plus inculpé, depuis novembre 2001, de crime de génocide pour la campagne d'épuration ethnique menée par les Serbes en Bosnie de 1992 à 1995. Dans ce dernier cas, Slobodan Milosevic est accusé d'avoir « planifié, ordonné, commis ou de toute autre manière aidé et encouragé à planifier, préparer ou exécuter la destruction, en tout ou partie, des groupes nationaux, ethniques, raciaux ou religieux musulmans et croates de Bosnie, comme tels ».

    • Le volcan colombien

      Lancé en août-septembre 1999 sous le patronage des États-Unis, le « plan Colombie » de lutte contre le trafic de drogue et contre la rébellion armée a d'ores et déjà échoué, selon le bilan établi sur place par l'ambassadeur américain. La production et le trafic de cocaïne, d'héroïne et d'autres drogues n'ont pas diminué, bien au contraire. Selon l'ONU, les surfaces consacrées à la coca ont augmenté de 60 % en 2001, en dépit de la politique d'éradication prônée par le plan Colombie, et le pays exporte toujours 80 % de la cocaïne consommée dans le monde. Les mesures du plan Colombie n'ont fait qu'entraîner une augmentation des prix et donc des profits des trafiquants, qui ne sont pas tous colombiens. Et les expérimentations biologiques préconisées pour détruire les plantations de coca, comme les fumigations ou les champignons parasites, constituent aujourd'hui une menace sérieuse pour l'agriculture du pays.

    • La Suisse entre dans le monde

      À l'automne, la Suisse est devenue le 190e pays membre de l'Organisation des Nations unies. Siège de nombreuses agences spécialisées de l'ONU, auxquelles elle participe activement et qu'elle finance généreusement, la Suisse s'était toujours refusée à adhérer à l'Organisation, où elle ne disposait que du simple statut d'observateur. Elle partageait ainsi avec le Vatican la particularité de se situer hors du concert des nations.

    • Le dernier baroud de Mugabe

      L'espoir d'un règlement de la crise que connaît le Zimbabwe depuis près de trois ans, s'est amenuisé en 2002. Robert Mugabe, soixante-dix-huit ans au pouvoir depuis 1980, a certes remis son mandat jeu. Pour la première fois en vingt ans de règne absolu de son président, le Zimbabwe aurait donc pu connaître une alternance démocratique à la tête du pays. Mais la présidentielle des 9 et 10 mars n'a, en réalité, été qu'une formalité pour le vieux président, puisque tout avait été mis en place pour lui assurer une victoire contre son principal challenger : Morgan Tsvangirai.

    • Les Brigades rouges hors saison

      Le 19 mars 2002, le professeur Marco Biagi a été tué par trois hommes armés alors qu'il rentrait chez lui, à Bologne, après une journée de cours à l'université de Modène où il enseignait le droit du travail. Il ne disposait d'aucune protection particulière en dépit des menaces de mort qu'il avait reçues. Cet universitaire avait autrefois été proche de la coalition de centre gauche de l'Olivier. Aux affaires de 1996 à 2001, celle-ci a cédé la place à l'union des droites dirigée par Silvio Berlusconi. Quelques mois avant son assassinat, Marco Biagi s'était rapproché du nouveau pouvoir, devenant le principal conseiller du ministre des Affaires sociales, Roberto Maroni, l'un des fondateurs de la Ligue du Nord. L'escorte policière fournie à Marco Biagi lui avait été retirée en décembre dernier à la suite de l'entrée en application d'un plan de redéploiement des policiers au profit de la lutte contre la petite délinquance. Le gouvernement savait pourtant que le professeur était menacé. Le secrétaire d'État au Travail, Maurizio Sacconi, avait demandé aux journalistes, quelques semaines avant l'assassinat, de ne pas nommer le conseiller du ministre dans leurs articles sur le conflit social en cours : « Si vous citez Marco Biagi, vous le condamnez à mort », avait-il prévenu.

    • Queen Mum, ultime vestige d'un empire disparu

      Rentré précipitamment de vacances, le prince Charles s'est dit « dévasté » par le décès de Queen Mum, à laquelle le Parlement a rendu hommage en séance spéciale. Le Premier ministre, Tony Blair, a de son côté salué « l'élégance, le sens du devoir et l'appétit de vivre [...] qui faisait partie de la fibre du pays » de la grand-mère préférée des Britanniques. La reine mère Élisabeth s'est éteinte dans son sommeil au château de Windsor, à l'âge de 101 ans. Sa dernière apparition publique remontait au mois de février, lors des funérailles de sa fille cadette, la princesse Margaret. Sa fille aînée, la reine Élisabeth II d'Angleterre, était à ses côtés au moment de son dernier soupir. Son éternel sourire accompagné de petits mouvements de tête, ses couvre-chefs légendaires et ses tenues pastel, jaune pâle ou rhododendron, d'un kitsch parfait, resteront dans la mémoire de tous les Britanniques. « Dernier lien avec un passé révolu », « ultime vestige d'un empire disparu », selon la presse, elle incarnait la droiture des « Royal ». Sa disparition contraint la monarchie à réfléchir à son devenir. Elle n'était pas seulement une reine mais le symbole d'un monde, d'une culture, d'un ordre constitutionnel. Pour le journal le Monde, le décès de Queen Mum tourne symboliquement une page de l'histoire contemporaine du Royaume-Uni, marquée par deux guerres et la décolonisation : « Sa mort referme un cycle historique qui a vu défiler, dans un décor fastueux, six souverains, seize Premiers ministres, deux guerres mondiales, l'effondrement du plus grand empire de tous les temps, le retour de l'Angleterre en Europe. »

    • Un président sous surveillance à Caracas

      « Il n'y a aucun risque de coup d'État militaire contre moi. Zéro ! » assurait le chef de l'État vénézuélien Hugo Chavez dans un entretien accordé au Monde fin février. Moins de deux mois après cette déclaration, le 11 avril, des gradés de l'armée sont pourtant venus quérir l'ex-lieutenant-colonel au palais présidentiel de Miraflorès pour « négocier » avec lui sa démission, à la suite d'affrontements meurtriers qui ont opposé « pro- » et « antichavistes ».

    • Le pape sévit contre le clergé pédophile

      Le scandale des prêtres pédophiles a fait naître, outre-Atlantique, une vague d'indignation qui risquait de ternir durablement le prestige de l'Église catholique. L'avalanche de plaintes visant des membres du clergé ne permettait plus à ce dossier de rester confiné dans le secret des confessionnaux. La menace qui commençait à peser sur la hiérarchie a contraint le Vatican à sortir de sa réserve canonique pour annoncer des mesures disciplinaires contre ses brebis galeuses.

    • Une présidentielle hors norme

      Lionel Jospin, arrivé troisième, est éliminé. Distancé de 194 558 voix seulement (sur 28 502 455 suffrages exprimés) par le leader de l'extrême droite. Sept ans plus tôt, en 1995, alors que la gauche malmenée par les affaires était au plus bas, Jospin avait réussi l'exploit de se hisser en tête du scrutin, devant Jacques Chirac et Édouard Balladur !

    • Des Français dans le chaudron pakistanais

      En avril, l'explosion d'un camion devant la synagogue de Djerba, en Tunisie, avait causé la mort de plusieurs touristes allemands. Après que les autorités tunisiennes eurent finalement entériné la thèse de l'attentat, la piste Al-Qaida avait été évoquée, provoquant l'irruption du terrorisme islamiste sur la scène allemande. Le 8 mai, un autre acte terroriste a tué quatorze personnes, dont onze Français, à Karachi. Une voiture piégée a percuté un car de la marine pakistanaise dans lequel avaient pris place des ingénieurs et techniciens français qui venaient de quitter leur hôtel. Employés de la direction de la construction navale de Cherbourg dépendant du ministère de la Défense, ceux-ci travaillaient à la base navale de Karachi dans le cadre d'un contrat de vente de sous-marins français au Pakistan.

    • Europe : des populismes émergent de la crise de la nation

      « Mais je couche avec eux, moi, monsieur ! » C'est par cette phrase que Pim Fortuyn, défunt leader de la liste éponyme des élections législatives néerlandaises du 15 mai, répondit un jour à un délégué syndical qui l'accusait de ne pas connaître les travailleurs marocains dont il préconisait l'expulsion. Surgi de nulle part, Fortuyn, dandy charismatique de cinquante-quatre ans à l'homosexualité affichée, avait su exprimer, lors du scrutin municipal du mois de mars précédent, les angoisses d'une large partie de l'électorat pour obtenir 34 % des voix à Rotterdam. Peu avant les législatives, il continuait de surfer sur les remous provoqués par son discours, brocardant l'insécurité, l'immigration et la construction européenne avec un succès croissant.

    • Imbroglio persistant au Cachemire

      Le conflit récurrent qui oppose au Cachemire l'Inde et le Pakistan remonte à 1947. Les États princiers ont dû choisir, à cette date, leur rattachement à l'un ou l'autre des deux pays nés de la partition des Indes britanniques. Le maharadjah du Cachemire, en optant pour l'Inde, a provoqué le premier conflit indo-pakistanais, qui a abouti en 1949, sous l'égide de l'ONU, à l'établissement d'une ligne de cessez-le-feu (LOC), devenue, depuis, une frontière qui sépare de facto l'Azad Cachemire (Cachemire libre) et les « Territoires du Nord », sous contrôle pakistanais, de l'État indien du Jammu-et-Cachemire.

    • Le désarmement en trompe-l'œil

      « Enterrer la guerre froide » : tel est l'objectif affiché de l'accord de désarmement nucléaire « historique » qu'ont signé à Moscou, le 24 mai 2002, le président américain George W. Bush et son homologue russe, Vladimir Poutine. L'exhortation prête à sourire, tant la guerre froide a été de nombreuses fois enterrée depuis la chute du mur de Berlin, en novembre 1989. C'est d'ailleurs symboliquement par la capitale allemande que le président américain a entamé sa tournée européenne qui devait ensuite le conduire à Moscou. Devant le Bundestag, le 23 mai, il a déclaré en substance qu'après les combats contre le nazisme et le communisme, la lutte contre le terrorisme était le prochain enjeu auquel les États-Unis et les Européens – Russie incluse cette fois-ci – allaient être associés. Le président russe n'avait pas dit autre chose, à cette même tribune, quelques jours après les attentats du 11 septembre, en affirmant : « Nous ne nous sommes pas libérés de stéréotypes et de clichés issus de la guerre froide. Mais la guerre froide est terminée. [...] Le monde est devenu beaucoup, beaucoup plus compliqué. »

    • Le triomphe de la droite chiraquienne

      Lassés par la longue séquence électorale, quatre tours de scrutin en moins de deux mois, estimant que, après la réélection de Jacques Chirac à l'Élysée le 5 mai, l'essentiel est fait et qu'il vaut mieux donner, activement ou passivement, sa chance à la droite, les Français disent « non » à toute nouvelle forme de cohabitation.

    • Vivendi : une saga de l'année

      Depuis les années 90, les grands groupes avaient privilégié, pour financer leur développement, le recours aux marchés boursiers plutôt que les emprunts traditionnels auprès des banques. Or, en deux ans, les Bourses du monde entier ont vu leurs cours s'effondrer d'au moins 30 %. C'est dans ce contexte que doivent se comprendre les déboires du groupe Vivendi Universal et de son très médiatique patron, Jean-Marie Messier.

    • Un nouvel ancêtre tchadien

      Cet âge vénérable en ferait aujourd'hui le plus ancien fossile préhumain mis au jour. Qui plus est, sa découverte vient confirmer la remise en cause, déjà amorcée, de la théorie selon laquelle le berceau de l'humanité se situerait en Afrique de l'Est. Avec lui, Homo sapiens hérite d'un nouveau prétendant au titre d'ancêtre originel.

    • La faillite exemplaire de WorldCom

      WorldCom fait pénétrer la Bourse dans l'ère du gigantisme en matière de faillite. Le 21 juillet, le groupe s'est placé sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites, signant la plus grosse défaillance d'entreprise de l'histoire économique mondiale. Enfoncés, le courtier en énergie Enron et son dépôt de bilan de 63 milliards de dollars d'actifs, en décembre 2001 ! Premier opérateur mondial de services sur Internet et deuxième opérateur américain de télécommunications longue distance, WorldCom « pesait » 107 milliards de dollars à Wall Street.

    • Inondations catastrophiques au cœur de l'Europe

      Les populations d'Europe centrale se souviendront longtemps de ce trop long pont du 15 août 2002, noyé dans les inondations catastrophiques provoquées par plusieurs jours de pluies diluviennes... Abandonnant les rivages orientaux de la mer Noire, ces orages d'une rare violence s'étaient déplacés vers l'ouest, provoquant des dégâts en Roumanie avant de s'installer au centre de l'Europe et d'y déverser des pluies torrentielles.

    • Envol réussi pour Atlas-5

      Représentant la nouvelle génération des fusées de type Atlas, en service depuis 1990, ce lanceur a été inauguré par l'Union européenne, dont il devait placer sur orbite le satellite Hot Bird-6 d'Eutelsat. L'industrie spatiale américaine a opéré un retour en force sur le marché très concurrentiel des lanceurs commerciaux de satellites en procédant avec succès le 21 août, depuis le pas de tir no 41 de cap Canaveral, au lancement, initialement prévu le 12 août, de son nouveau lanceur lourd de type Atlas-5/401.

    • Le sommet de Johannesburg

      Un agenda chargé, 195 pays présents, plus de 100 chefs d'État, 7 000 ONG, des associations, de nombreux syndicats. Les représentants de la société civile tiennent en « off » leur contre-sommet, espérant influer sur la rédaction du texte final. Mais les regards sont tournés vers un absent de taille : le président Bush n'a pas daigné faire le voyage en Afrique du Sud et a dépêché son secrétaire d'État Colin Powell.

    • Batasuna : une interdiction à risques

      C'était une bombe de trop. Le 4 août, l'explosion d'une voiture piégée près d'une caserne de la Guardia Civil, dans la station balnéaire très fréquentée de Santa Pola, proche d'Alicante, à une heure d'affluence, a tué deux personnes et peut-être signé l'arrêt de mort de Batasuna. Pas de membre des forces de l'ordre ni même d'homme politique parmi les victimes : juste un retraité et une fillette de six ans. La bombe constituée de 50 kg d'explosif ne visait aucune cible « politique » ou « militaire » ; aveugle et gratuit, l'attentat était destiné à tuer le maximum de personnes, dans le cadre de la « campagne d'été » de l'ETA dirigée contre les intérêts touristiques de l'Espagne. Avec le conseiller municipal socialiste tué à Orio, au Pays basque, en mars, ces deux morts portent à trois le nombre de victimes de l'organisation armée clandestine depuis le début de l'année. La classe politique espagnole dans son ensemble et le gouvernement autonome basque ont condamné l'attentat et appelé à des manifestations de protestation. À l'exception notable de la coalition indépendantiste Batasuna, considérée comme la « vitrine légale » de l'ETA.

    • Le gouvernement autrichien met fin à l'expérience populiste

      Sous la pression des radicaux de son parti emmenés par Jörg Haider, la vice-chancelière Susanne Riess-Passer démissionne le 8 septembre, entraînant l'éclatement de la coalition. Plutôt que de poursuivre en l'état l'expérience aventureuse d'une alliance avec la droite populiste, le chancelier conservateur opte pour de nouvelles élections législatives, fixées au 24 novembre.

    • L'indémodable modèle suédois

      Au-delà, cette victoire marque le reflux de la vague conservatrice qui avait emporté les gouvernements sociaux-démocrates dans nombre de pays de l'UE et constitue un bon présage pour la gauche allemande, qui se soumettait à l'épreuve des urnes le 22 septembre.

    • Fable allemande : le lièvre de Bavière défait par la tortue de Basse-Saxe

      Jamais dans l'histoire récente de la jeune république allemande, un scrutin n'avait eu une issue aussi serrée que celui du 22 septembre 2002. Dans les 298 circonscriptions que compte l'Allemagne réunifiée, 61,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes. À la fermeture des bureaux de vote, les instituts de sondage laissaient entrevoir un très faible écart entre les deux principaux partis, avec un léger avantage pour la coalition conservatrice CDU-CSU conduite par le président du Land de Bavière Edmund Stoiber. Celui-ci en profita pour rapidement faire une déclaration publique dans laquelle il se proclama le vainqueur du scrutin. Quelques heures plus tard, l'opposition au chancelier devait déchanter. Une nouvelle fois, l'homme du Sud avait fait preuve de trop de confiance et, à l'image de sa campagne électorale, il était intervenu mal à propos. En effet, au-delà des préventions possibles que nourrissent de nombreux électeurs d'Allemagne du Nord pour le catholique bavarois, c'est bien la suffisance et le dogmatisme libéral d'une certaine droite que l'électorat allemand a choisi de rejeter in extremis. En effet, au début de l'été, tous les signaux étaient au rouge pour la coalition rouge-verte au pouvoir depuis 1998 : le SPD Schröder était à plusieurs points derrière la CDU-CSU de Stoiber et on s'interrogeait sur la capacité des Verts (Die Grünen) du ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer à franchir la barre des 5 % des voix exprimées aux prochaines élections.

    • Bali, une saison touristique en enfer

      La saison touristique bat son plein le 12 octobre à Kuta Beach quand une série d'explosions secouent cette station balnéaire fréquentée surtout par des touristes anglo-saxons. Devant le Sari Club, qui n'est plus qu'un amas de pierres et de tôle, une énorme crevasse atteste la violence de l'explosion. Les sauveteurs retireront des dizaines de corps atrocement mutilés des décombres de la discothèque, des dizaines d'autres n'ayant pu être identifiés.

    • Moscou, le théâtre aux otages

      L'un des membres du commando, qui exige le retrait des troupes russes de Tchétchénie, déclarera à l'un des quelque 800 spectateurs pris en otages dans le théâtre de la Doubrovka : « Nous aurions pu faire comme en Israël, entrer dans un wagon de métro et tout faire sauter. » Ils ne l'ont pas fait. C'est pourquoi l'opération n'est en aucun cas comparable à l'attentat aveugle survenu onze jours plus tôt à Bali. Le président Vladimir Poutine affirmera pourtant le contraire dès le lendemain, attribuant au « terrorisme international » cette prise d'otages préparée selon lui « dans des centres à l'étranger » : une façon de placer la gestion de la crise sous le signe de la lutte antiterroriste qui, depuis les attentats du 11 septembre, tient lieu de politique étrangère à Moscou comme à Washington. Au Kremlin, l'emploi de la force est aussitôt envisagé. Cependant, l'option diplomatique progresse. Poutine évoque la possibilité de « contacts ». Un médiateur est annoncé. Moins d'une soixantaine d'heures après son déclenchement, la crise est dénouée. À la manière russe.

    • Lula, un président de gauche pour le Brésil

      À la veille du scrutin, le président Fernando Cardoso décide, et c'est une première, de réunir les différents candidats en lice. Parmi ces derniers, deux personnages canalisent toutes les attentions : José Serra, soixante ans, à la tête du PSDB (centre droit), dauphin social-démocrate du président sortant Fernando Cardoso, et Luiz Inacio Lula da Silva, dit « Lula », ancien syndicaliste virulent, rompu aux luttes politiques et récemment converti à un discours plus modéré. Le président Cardoso souhaite qu'ils s'engagent à respecter l'accord signé avec le Fonds monétaire international (FMI).

    • Islam et démocratie : la Turquie interroge l'Union européenne

      En un sens, les Turcs ne font pas exception. De même que les électeurs d'autres pays musulmans où se sont déroulés des scrutins relativement honnêtes au cours du second semestre 2002 – Pakistan, Algérie, Maroc, Bahreïn... –, ils ont propulsé au pouvoir des « islamistes modérés », selon une expression en vogue en Occident, c'est-à-dire des politiciens qui se réfèrent au message coranique tout en acceptant le jeu démocratique. Grâce à une loi électorale très restrictive, où seules les formations ayant obtenu plus de 10 % des voix étaient admises à prendre place dans l'hémicycle, le parti de la Justice et du Développement (AKP), grand vainqueur des élections législatives, s'est octroyé 364 des 550 sièges du Parlement turc, avec seulement 34 % des voix. Tandis que le parti républicain du Peuple (CHP), créé par Mustafa Kemal Atatürk lors de la fondation de la Turquie moderne en 1923, s'adjugeait tous les autres sièges avec seulement 19 % des suffrages exprimés.

    • Un nouveau départ pour George W. Bush

      Traditionnellement, ces élections sont défavorables au président nouvellement élu, les Américains profitant de cette occasion pour rappeler à l'équipe en place ses promesses de campagne. Là, il n'en a rien été : les républicains ont repris la majorité au Sénat, accentué la leur à la Chambre des représentants et gagné plusieurs postes de gouverneurs (Géorgie, Maryland, Ohio), même si les démocrates l'ont emporté en Pennsylvanie, au Michigan, au Wisconsin et en Illinois. Sur ce dernier point, plusieurs observateurs font remarquer qu'il s'agit peut-être d'un cadeau empoisonné, ces États ayant en commun d'avoir des finances publiques en net déficit, ce qui impliquera forcément des choix impopulaires aux nouveaux gouverneurs. La victoire des républicains est d'autant moins contestable que la participation électorale – toujours faible aux États-Unis – a été, cette fois, tout à fait honorable pour ce type d'élections, soit 35 % des inscrits.

    • Le XVIe congrès du PC chinois

      Cette ouverture, qui traduit les mutations de la société chinoise, marque le triomphe de l'orientation imprimée au parti par son leader, Jiang Zemin, qui passait la barre, comme prévu, à Hu Jintao, représentant d'une nouvelle génération de dirigeants. Pourtant, si le PC a démontré sa volonté de ne pas rester à la traîne de la société, il sera contraint de s'adapter à ses exigences en vue d'une réforme du système politique, dont il exclut pour l'heure toute démocratisation.

    • Irak : les bonnes résolutions

      Le président George W. Bush n'a pas attendu les attentats du 11 septembre pour exprimer sa volonté d'« en finir avec Saddam Hussein ». Cet objectif s'inscrit dans la logique forgée à Washington selon laquelle le danger qui menace le gendarme du monde menace le monde dans sa totalité. Il remonte à la guerre du Golfe, menée par le père de l'actuel occupant du bureau ovale, événement contemporain de la disparition du « deuxième Grand », l'URSS. Après le 11 septembre, le danger irakien a simplement fait l'objet d'une réinterprétation de la part des États-Unis. Sanctuaire d'Oussama Ben Laden, l'Afghanistan constituait une cible parfaitement lisible dans le cadre du combat engagé par les États-Unis contre l'« axe du Mal ». Mais Washington n'a jamais apporté la preuve d'un quelconque lien entre l'Irak et al-Qaïda. C'est donc au nom du danger potentiel que l'Irak ferait peser sur le monde, du fait de la détention présumée d'armes de destruction massive, et de l'aide qu'il pourrait apporter au terrorisme international, poussé par son antiaméricanisme viscéral, que le régime de Saddam Hussein doit être détruit.

    • La Serbie se cherche un président

      Appelés aux urnes le 8 décembre pour élire leur président, les Serbes ne se sont pas davantage mobilisés que le 13 octobre, où leur trop faible participation avait conduit à l'annulation de ce premier scrutin. Cette fois encore, malgré les appels au civisme des candidats, et plus particulièrement du président de la Fédération yougoslave Vojislav Kostunica, qui a largement remporté le scrutin avorté, seuls 45 % des électeurs serbes (trois millions de votants) avaient pris la peine de se rendre dans les bureaux de vote, un taux de participation bien en deçà donc des 50 % nécessaires à la validation du scrutin.

    • Nouvelle vague de contestation dans les campus iraniens

      Les tentatives de réforme ont été nombreuses dans l'histoire du monde musulman, et la république islamique d'Iran, issue de la révolution conduite par l'ayatollah Khomeyni en 1979, en constitue un exemple encore bien vivace, même si le régime iranien, enfermé dans ses contradictions, ne semble plus porté par le vent de la réforme. Pourtant, de la réforme au « protestantisme » de l'islam, il y a un pas, théologique et idéologique, qu'a osé franchir l'intellectuel Hachem Aghadjari et qui l'a conduit en prison.

  • Dossiers Art et Culture
    • La révolution monétaire de l'euro

      Les craintes suscitées par l'idée d'un tel changement étaient très fortes, et d'aucuns pressentaient que le pis allait forcément arriver. Les personnes âgées ne s'y feraient jamais, les enfants n'y comprendraient rien, les entreprises ne seraient jamais prêtes à temps. Sans parler des arnaques prévisibles dans les magasins, des braquages inévitables de camions chargés de nouveaux billets... En fait, en peu de temps, les pièces et les billets d'euros ont envahi les portefeuilles, et, quelques mois plus tard, on n'entend plus guère parler du franc.

    • La recherche scientifique en France

      En effet, l'année s'est terminée par le vote d'un budget en baisse pour la recherche publique en 2003, faisant suite à une moindre croissance de la recherche privée durant l'année précédente. L'environnement aura donc paru peu favorable pour la nouvelle ministre de la Recherche et des Nouvelles Technologies, la spationaute et médecin Claudie Haigneré.

    • Les médicaments contre le vieillissement

      Ainsi résumées dans un courrier adressé le 10 août 2001 aux professionnels de santé par Philippe Duneton, directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), les conclusions du groupe d'experts sur les effets bénéfiques allégués de ce précurseur hormonal, que d'aucuns ont présenté comme quasiment miraculeux, ont dû faire des déçus. D'autant que les experts pointaient des risques potentiels chez les utilisateurs de ce produit : stimulation de la croissance de cancers hormonodépendants (prostate, sein, utérus) et effets cardio-vasculaires négatifs possibles du fait de la baisse du HDL-cholestérol (le « bon » cholestérol). Ce qui a été vanté comme une molécule particulièrement prometteuse pour lutter contre les effets du vieillissement serait donc encore loin d'avoir fait la démonstration de son efficacité et pourrait même se révéler nocif en cas d'usage au long cours. Sans être un raz-de-marée, l'engouement pour la déhydroépiandrostérone (c'est le nom scientifique complet de la DHEA) est bien réel en France et plus encore aux États-Unis, où le produit est librement accessible grâce à son statut de complément alimentaire. Des personnalités n'ont pas caché qu'elles avaient adopté le produit, son caractère « naturel » laissant supposer qu'en tout cas cela ne pouvait pas faire de mal.

    • La chirurgie assistée par ordinateur

      Ce vendredi 7 septembre 2001, le professeur Jacques Marescaux, chef du service de chirurgie endocrinienne et digestive des hôpitaux universitaires de Strasbourg, et fondateur de l'Institut européen de téléchirurgie (IETS) et de l'Institut de recherche contre les cancers de l'appareil digestif (IRCAD), vient de terminer son intervention chirurgicale. Il s'agissait de l'ablation de la vésicule biliaire – une « cholécystectomie » – chez une patiente âgée de 78 ans, qui a très bien supporté l'intervention de 45 minutes pratiquée sous anesthésie générale. L'opération n'aurait rien eu que de très banal si la patiente ne se trouvait pas à Strasbourg et le chirurgien à New York. D'où l'évocation du nom de Charles Lindbergh, auteur du premier vol transatlantique. L'intervention a été réalisée grâce à un partenariat avec France-Télécom et la société californienne Computer Motion, qui a mis au point le robot baptisé Zeus.

    • L'arrêt Perruche

      D'un côté, certains ont dénoncé un jugement revenant à indemniser l'enfant du « préjudice d'être né ». L'arrêt introduirait, selon eux, une discrimination entre les handicapés nés après une faute médicale, pouvant à ce titre obtenir une indemnisation pour eux-mêmes, et ceux pour lesquels ce ne serait pas le cas et qui devraient donc se contenter de ce que leur verse la solidarité nationale. À l'inverse, leurs opposants défendent une décision qui « permettra à l'enfant de vivre, au moins matériellement, dans des conditions plus conformes à la dignité humaine sans être abandonné aux aléas d'aides familiales, privées ou publiques », ainsi que le précisait l'arrêt de principe de la Cour de cassation. Le débat a paru être conclu avec la loi du 4 mars 2002, dite « loi Kouchner sur les droits des malades ». Résultant d'un amendement proposé par Jean-François Mattei, l'article premier de ce texte vise à mettre un terme à la jurisprudence Perruche, en affirmant notamment que « nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait de sa naissance ».

    • Les satellites d'observation de la Terre

      Ces satellites couvrent les besoins de la météorologie, de la climatologie, de l'océanographie, de la cartographie, de l'agriculture, de l'aménagement du territoire, de la gestion des ressources naturelles, du renseignement militaire, etc. Dans le seul domaine civil, ils sont une soixantaine, et cette famille s'est enrichie en 2002 de trois satellites européens : Envisat (surveillance de l'environnement), Spot 5 (télédétection) et MSG1 (météorologie).

    • Le journal du cinéma

      En revanche, la part de marché français, stabilisée autour de 39 %, est apparue en baisse de 4 points par rapport à l'année passée. Les entrées devraient se stabiliser autour de 185 millions comme l'année passée.

    • L'année littéraire

      Attention à l'inondation ! On est en droit de s'interroger sur cette surproduction. Est-ce la réponse des éditeurs à cette légère angoisse, commune aujourd'hui (comme si le millénarisme avait laissé une ombre), que la crise est latente, ou qu'elle va survenir, quand un lectorat lassé abandonnera le dernier livre au profit de l'image ? Ou est-ce dans la logique même d'une production de masse qu'il faille sans cesse augmenter le nombre d'articles proposés au désir de consommation ? Ce dont on voit les conséquences : dans le flot, les projecteurs de la publicité isolent tel ou tel nom d'étoile lumineuse et « porteuse » (de promesses de vente). Et c'est au détriment des autres, invisibles dans la masse. Cependant ceux-là sont déjà des élus, mais que dire des milliers de manuscrits en souffrance chez les éditeurs ? Quant au lecteur, comment peut-il choisir sinon par les indications données, par les fléchages des prix littéraires qui, du coup, ne sont plus contestés ? Alors, avant les ravages de la crue, réjouissons-nous : cette année le plus célèbre d'entre eux, le Goncourt, rompant avec de précédents choix plus consensuels qu'audacieux, couronne en Pascal Quignard l'écrivain d'une œuvre, ciselant une matière qui ne répond pas aux critères habituels du roman. Sans doute ce jury a-t-il ressenti lui aussi le danger, sans cesse plus présent, d'un système à l'américaine, uniquement soucieux de promotion commerciale, couronnant une star pour la faire s'élever à l'empyrée des ventes.

    • Le journal des expositions 2002

      Le coût des assurances pèse de plus en plus lourdement sur les budgets d'expositions ; les prêteurs institutionnels, américains en particulier, hésitent à se séparer de leurs chefs-d'œuvre. Mais la demande est là, croissante, alors que l'on cherche à optimiser l'organisation des loisirs culturels. Le public est d'ailleurs au rendez-vous des grandes manifestations. Le millésime 2002 des expositions en France l'a encore montré. Les expositions-événements du Louvre, du Centre Pompidou et du Grand Palais ont fait le plein d'entrées.

    • Musique 2002, année de transition ?

      La fin de l'année a néanmoins été surtout placée sous le signe des aventures de l'Orchestre de Paris, qui, après une implantation réussie au Théâtre Mogador, s'est vu condamné à l'errance dans les deux mois qui ont suivi, son lieu d'accueil étant occupé par un spectacle dit « de Noël ». Conférences de presse, pétitions, menaces de démission du directeur musical Christoph Eschenbach, qui rappelaient les promesses électorales de création d'une salle de concerts digne de la vie musicale parisienne, ont fusé de toute part. À suivre dans les prochains mois...

    • De Victor Hugo à Isabelle Huppert

      L'année 2002 étant celle du bicentenaire de la naissance de Victor Hugo, on pouvait supposer qu'elle se révélerait riche en manifestations. Pourtant, si l'on a pu assister à une avalanche de publications, de biographies, d'analyses, de rééditions de ses œuvres, si se sont multipliées les expositions sur l'écrivain peintre et caricaturiste à la Bibliothèque nationale, homme politique à la Maison Balzac, dramaturge à la Maison Victor Hugo, au théâtre, l'esprit de commémoration s'en est tenu essentiellement à des lectures de ses poèmes. En février, Fabrice Lucchini participa à un hommage organisé sous la coupole par l'Académie française. Quelques mois plus tard, Philippe Noiret se fit lecteur des Contemplations à la Comédie des Champs-Élysées.

  • Sports et Résultats
    • Les « Bleus » K.-O.

      Près de quatre ans après la finale du Stade de France, après cette victoire historique en Coupe du monde qui avait « footballisé » la France, la défaite des Bleus face au Danemark à l'issue d'un match couperet à Incheon a refermé la parenthèse du succès.

    • Les XIXes jeux Olympiques d'hiver (Salt Lake City, États-Unis, 9-24 février)

      Trafic d'influence chez les juges, dopage chez les athlètes, remake de la guerre froide chez les officiels..., les Jeux de Salt Lake City ont été placés sous le signe du scandale. Déjà pollués, avant leur déroulement, par les révélations sur les conditions douteuses de leur attribution par le CIO à la capitale de l'Utah, les XIXe jeux Olympiques d'hiver n'ont toutefois pas trop pâti de cette odeur de soufre. L'impeccable organisation américaine, la splendeur des sites et l'excellent niveau atteint par la majorité des compétitions sont parvenus à faire oublier les « affaires » olympiques.

    • XVIIe Coupe du monde de football (Japon, Corée du Sud, 31 mai-30 juin)

      La XVIIe Coupe du monde, coorganisée par la Corée du Sud et le Japon, restera celle des premières : premier Mondial du xxie siècle, premier à se dérouler sur le continent asiatique, premier à réserver autant de surprises...

    • Disciplines

      Ce n'est que le fantôme de Maurice Greene qui s'est aligné dans les grands meetings de la saison 2002. Après six défaites humiliantes pour un sprinter habitué à tout rafler, le triple champion du monde a perdu en toute fin de saison l'un de ses titres les plus précieux : celui de recordman du monde du 100 m. Le 14 septembre, lors de la finale du Grand Prix au stade Charléty à Paris, l'Américain Tim Montgomery est devenu le nouvel homme le plus rapide du monde en 9″ 78, à un centième de l'ancien record établi par son compatriote en 1999 à Athènes. Avec un vent favorable de 2 m/s, soit la limite autorisée, le sprinter de 27 ans, ancien joueur de football américain, a surmonté le handicap d'un physique discret (1,78 m pour 69 kg) pour battre le record de la distance reine de l'athlétisme. Vice-champion du monde 2001, partenaire de Marion Jones à l'entraînement comme dans la vie, Montgomery s'annonce ainsi comme l'un des principaux rivaux de Greene, qui tentera en 2003 de défendre son titre lors des Championnats du monde à Paris. Autre prétendant au titre, le champion d'Europe britannique Dwain Chambers a battu régulièrement Greene et égalé, lors de la course de Charléty, le record d'Europe de son compatriote Linford Christie (9″ 87).

    • Résultats

      10 km 1. O.-E. Björndalen (Norv.) 2. S. Fischer (All.) 3. W. Perner (Autr.)

  • Statistiques
  • Nécrologie

    AIGRAIN (Pierre)Physicien et homme politique français Poitiers, 28 septembre 1924 - Garches (Hauts-de-Seine), 30 octobre 2002 Ancien élève de l'École navale, il crée en 1950 le Laboratoire de physique des solides à l'École normale supérieure. Il joue alors un rôle déterminant dans le développement de la physique française, contribuant à l'essor des circuits intégrés et à la naissance des lasers à semi-conducteurs. Il est nommé en 1978 secrétaire d'État à la Recherche scientifique, dans le gouvernement de Raymond Barre.