Les exportations s'accroissent, mais pas assez pour payer la facture pétrolière de plus en plus lourde. La hausse continue des prix (le taux d'inflation atteint 15 %) entraîne une dévaluation de fait du dirham, et le déficit prévu pour 1981 est de 3 milliards de dirhams. Le FMI annonce en mars 1981 qu'il accorde un crédit de 1 milliard de dollars au Maroc. Ce sera un ballon d'oxygène pour l'économie du pays, sur laquelle le conflit saharien pèse de plus en plus.

Une ligne Maginot du désert

La guerre semble s'étendre, en juillet 1980. En effet, l'aviation marocaine, poursuivant les colonnes du Polisario, s'aventure à proximité immédiate de l'Algérie, puis elle est accusée par Nouakchott d'avoir bombardé La Guera et Nouadhibou, en Mauritanie. Le Maroc va-t-il appliquer le droit de suite, ainsi qu'il en avait déjà menacé ses voisins ?

Il apparaît assez vite que non. Une nouvelle stratégie est progressivement mise en place par Rabat, dans le désert saharien. Elle consiste à construire une ligne de défense fortifiée longue de 450 km, appelée le mur.

Triangle

Ainsi serait isolé et protégé le triangle utile saharien, c'est-à-dire la région où se situent les gisements de phosphates et les populations les plus nombreuses, ainsi que les voies de communications essentielles longeant la côte atlantique.

La construction de cette ligne Maginot du désert ne s'effectue pas sans mal. Les guérilleros du Polisario lancent en septembre 1980 une grande offensive dans le sud du Maroc, entre Tarfaya et Ras el-Khanfra, puis les combats s'étendent au Saguiet el-Hamra et aux environs de Smara, plus au sud. La bataille durera cinq mois, avec des moments d'une rare violence, et elle fait l'objet de communiqués militaires contradictoires des deux adversaires.

Pourtant, l'avantage semble rester au Maroc : Rabat annonce en mai 1981 le bouclage du mur, entre Smara et Bou Craa, et la ligne progresse, malgré les tentatives du Polisario.

Impasse

Le roi du Maroc déclare le 5 mars 1981 : « la récupération de notre Sahara est terminée ». C'est peut-être aller un peu vite : quinze jours plus tard, comme pour lui infliger un démenti, les attaques sahraouies reprennent plus au sud, contre Guelta Zemmour, et dans le nord, à la hauteur de Tindouf.

Sur le plan diplomatique, les deux adversaires font à peu près match nul. Le Polisario remporte un double succès en monnayant la libération de marins portugais et espagnols capturés au large des côtes sahariennes. Il obtient d'abord du Portugal, en juillet 1980, la reconnaissance du Polisario comme représentant le peuple sahraoui. Puis, en décembre, c'est Madrid qui accepte de ne plus cautionner le partage du Sahara, et reconnaît le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.

Rabat marque un point en septembre 1980, lorsque la réunion des Sages de l'OUA, qui se rencontrent du 9 au 12, se termine sur une impasse diplomatique (Journal de l'année 1979-80).

La commission de décolonisation de l'ONU, suivant une précédente résolution d'inspiration algérienne, rejette en octobre 1980 le projet marocain et adopte une proposition favorable à l'autodétermination sahraouie, dont le roi finit par tenir compte, quand il accepte, le 26 juin 1981, le principe d'un référendum au Sahara occidental.

De son côté, la RASD reçoit les lettres de créance de ses trois premiers ambassadeurs étrangers (Mexique, Cuba, Nicaragua) et elle envoie des ambassadeurs sahraouis dans huit pays amis.

Maurice (Île)

Port-Louis. 910 000. 450. *1,3 %
Économie. PIB (77) : 873. Productions (76) : A 20 + I 29 + S 51. Énerg. (76) : 405. CE (77) : 44 %.
Transports. (*77) : 24 300 + 13 000.
Information. (75) : 12 quotidiens ; tirage global : 82 000. (76) : 200 000. (76) : 41 000. (75) : 48 000 fauteuils ; fréquentation : 1,7 M. (77) : 29 000.
Santé. (76) : 340. Mté inf. (77) *45.
Éducation. (76). Prim. : 139 439. Sec. et techn. : 68 833. Sup. (75) : 1 096.
Institutions. État indépendant le 12 mars 1968. Constitution de 1967, amendée le 18 novembre 1969. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Abdul Raman Osman. Premier ministre : sir Seewoosagur Ramgoolam.

Mauritanie

Nouakchott. 1 590 000. 2. *2 %.
Économie. PIB (75) : 292. Productions (73) : A 23 + I 43 + S 34. Énerg. (76) : 102. CE (75) : 47 %.
Transports. (74) : 7 807 Mt/km. (72) : 4 400 + 5 000.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 3 000. (76) : *95 000. (71) : *1 000 fauteuils.
Santé. (76) : 71.
Éducation. (77). Prim. : 72 932. Sec. et techn. : *10 000.
Armée.  : 8 000.
Institutions. État indépendant le 28 novembre 1960. République islamique (28 novembre 1958). Nouvelle Constitution en préparation. Président du comité militaire de salut national : lieutenant-colonel Mohamed Khouna Ould Heydalla, après le coup d'État du 4 janvier 1980 qui renverse le lieutenant-colonel Mohamed Mahmoud Ould Louly. Chef du gouvernement militaire : lieutenant-colonel Maaouya Ould Sid'Ahmed (25 avril 1981), qui met fin au gouvernement civil dirigé par Ahmed Ould Bneijara.

Nouakchott rompt avec Rabat après un putsch manqué

Si le gouvernement mauritanien avait, en 1979, signé un accord de paix avec le Polisario, c'était surtout pour alléger un peu les charges pesant sur le pays (Journal de l'année 1979-80).