Véritable émirat équatorial, le Gabon se classe au troisième rang des États d'Afrique, après la République sud-africaine et la Libye, pour le revenu par tête d'habitant (3 300 dollars), grâce aux profits tirés du pétrole. Le pétrole a contribué, en 1979, à raison de 42,5 %, à la formation du PIB, et les exportations de pétrole et de produits dérivés, estimées à 273 milliards de F CFA, ont représenté 74,8 % du total des exportations et fourni 56,4 % des ressources ordinaires de l'État.

La production pétrolière a doublé de 1971 à 1976, passant de 5,8 à 11,3 millions de t ; elle a ensuite diminué et plafonné depuis 1979 aux environs de 10 millions de t. Le déclin des puits en activité et l'absence de découvertes nouvelles réellement importantes, la dimension modeste de la plupart des gisements en exploitation expliquent cette situation. Aussi l'un des premiers objectifs du président Bongo est-il la préparation de ce que, à Libreville, on appelle déjà l'après-pétrole.

Dans ce but, un immense effort de développement agricole a été entrepris. Tributaire de l'étranger pour sa nourriture, la population gabonaise a été encouragée à entreprendre des cultures vivrières, tandis que des sociétés d'économie mixte ont commencé l'installation de ranchs d'élevage et la création de plantations modernes de palmiers à huile, de cocotiers, d'hévéas et de canne à sucre, dont la production sera presque entièrement destinée à l'exportation.

Assainissement

Après les gaspillages de l'année 1977, qui vit la réunion à Libreville du sommet de l'OUA, une gigantesque opération d'assainissement financier a été entreprise. Non seulement les dépenses excessives ont été stoppées, mais l'ensemble du budget est réaménagé avec le concours d'experts internationaux. La balance des paiements, qui accusait en 1977 un déficit de 40 milliards de F CFA, présente en 1980 un excédent de 10 milliards.

De 575 milliards en 1977, la dette publique tombe à 365 milliards en 1980. Grâce à un excédent de recettes, le budget, initialement établi à 313 milliards pour 1980, est réajusté à 380 milliards de F CFA et présente un budget de développement de 120 milliards. Généralement avares de compliments, les dirigeants du FMI décernent un satisfecit remarqué au gouvernement gabonais pour son action de redressement financier.

Cette situation privilégiée vaut au président Bongo un rôle de dispensateur d'aide à certains pays voisins particulièrement démunis tels que le Tchad et surtout le Centrafrique, dont les Gabonais aident à boucler les fins de mois difficiles. Simultanément, le chef de l'État poursuit une discrète et difficile action de médiation dans l'affaire tchadienne. À la suite d'une tension avec la Libye, les deux pays ferment en août 1980 leurs représentations diplomatiques, puis, après l'entrée des Libyens à N'Djamena, Libreville devient en décembre le centre du dispositif militaire français en Afrique centrale. Une antenne aérienne y est installée, comprenant notamment une escadrille de Jaguars. Le président Bongo avait, quelque temps avant que Paris ne décide de renforcer ses effectifs dans la région, déclaré crûment : « La France a abandonné le Tchad à la subversion. »

Les rapports franco-gabonais n'en demeurent pas moins bons, malgré la mauvaise humeur présidentielle. Le chef de l'État a été, du 30 septembre au 3 octobre 1980, l'hôte officiel de la France, pour la deuxième fois depuis son accession au pouvoir. Il a reçu à Libreville, le 5 février 1981, Robert Galley, ministre de la Coopération et de la Défense, venu inaugurer Africa 1, la plus moderne et la plus puissante de toutes les stations radiophoniques du continent noir, dont les émetteurs sont installés à Moyabi, à proximité ce Franceville.

Gambie

Banjul. 580 000. 51. *2,6 %.
Économie. PIB (75) : 226. Énerg. (76) : 84. CE (75) : 43 %.
Transports. (73) : 3 000 + (72) 2 500.
Information. (76) : *61 000. (76) : 3 000.
Santé. (76) : 41.
Éducation. (76). Prim. : 25 513. Sec. et techn. : 7 456.
Institutions. État indépendant le 18 février 1965. République. Constitution promulguée le 23 avril 1970. Chef de l'État et de l'exécutif : Daouda Kairaba Jawara depuis 1965 et réélu le 5 avril 1977.

Soutien militaire sénégalais

Le 31 octobre 1980, des hélicoptères Puma de l'armée sénégalaise débarquent, sur la place centrale de Banjul, des troupes de même nationalité. À la demande du président gambien Daouda Jawara, qui invoque des accords de coopération militaire conclus en 1967 avec le Sénégal, ce grand frère voisin aide le régime gambien, menacé de déstabilisation par des comploteurs.