Le chef de l'État égyptien durcit, en revanche, le ton avec Moscou : expulsion en un an de près du tiers des diplomates soviétiques ; envois d'armes aux résistants anticommunistes afghans et à la Somalie antisoviétique.

Éthiopie

Addis-Abeba. 30 420 000. 25. *2,4 %.
Économie. PIB (75) : 95. Productions (75) : A 44 + I 15 + S 41. Énerg. (76) : 27. CE (75) : 9 %.
Transports. (76) : 132 M pass./km, 260 Mt/km. (76) : 52 500 + 13 100. (77) : 494 pass./km.
Information. (75) : 8 quotidiens ; tirage global : 70 000. (76) : *210 000. (76) : *21 000. (74) : 25 600 fauteuils. (77) : 79 000.
Santé. (76) : 340.
Armée.  : 230 000.
Institutions. Un coup d'État militaire (12 septembre 1974) abolit la monarchie et dépose l'empereur. Parlement dissous, Constitution de 1955 abrogée. Président du conseil militaire gouvernemental provisoire : lieutenant-colonel Mengistu Haïlé-Mariam, instigateur du coup d'État du 3 février 1977 au cours duquel le président Teferi Bante est tué.

Succès militaires en Ogaden et en Érythrée

La guerre entre l'Éthiopie et la Somalie se rallume à nouveau, en août 1980, à propos de l'Ogaden. Addis-Abeba affirme avoir repoussé une attaque des forces armées somaliennes, tandis que l'OUA, saisie par Mogadiscio qui dément les accusations éthiopiennes, tente une infructueuse médiation. À son tour, la Somalie affirme, peu après, avoir repoussé une invasion éthiopienne — que démentent catégoriquement les dirigeants d'Addis-Abeba.

Tragédie

La guerre de l'Ogaden ne se limite malheureusement pas à de simples batailles de communiqués ; elle continue de faire des centaines de victimes sur le théâtre des opérations et aggrave la tragédie des réfugiés somalis. C'est par milliers que ces derniers continuent de quitter l'Éthiopie pour chercher asile en Somalie et à Djibouti, où leur afflux pose d'épineux problèmes que le concours du HCR ne permet pas de résoudre entièrement.

Le rapport de forces, un moment favorable à Mogadiscio (Journal de l'année 1979-80), s'inverse brutalement en octobre et en novembre 1980, après une série de raids effectués par l'aviation éthiopienne sur des villes somaliennes. Les guérilleros du Front de libération de la Somalie occidentale, que soutient ouvertement le gouvernement de Mogadiscio, essuient en décembre de graves revers.

La supériorité éthiopienne en hommes et surtout en matériel, notamment en artillerie lourde, entraîne le repli de nombreux maquisards en territoire somalien. Cependant, en dépit de leurs victoires militaires, les dirigeants d'Addis-Abeba ne peuvent obtenir aucune concession politique de leurs interlocuteurs somaliens. Ceux-ci refusent de renoncer à leurs revendications territoriales et donc de reconnaître le tracé de la frontière entre la Somalie et l'Éthiopie.

L'évolution est sensiblement analogue en Érythrée, où les forces de l'ordre ont, dès décembre 1980, repris le dessus sur les combattants nationalistes. La réouverture d'Asmara, capitale de l'Érythrée, aux touristes étrangers, constitue un témoignage éclatant de l'efficacité de l'armée éthiopienne. Cependant, vingt ans après le début de l'insurrection érythréenne, aucune perspective de règlement négocié ne s'ébauche.

Réconciliation

Diplomatiquement isolée depuis de longs mois, la junte d'Addis-Abeba renforce et diversifie ses alliances. Le président Mengistu, chef de l'État, se rend fin octobre à Moscou, où il obtient une promesse d'accroissement de l'aide financière soviétique.

La visite du président soudanais Nemeiry en Éthiopie, du 18 au 23 novembre, scelle la réconciliation entre Khartoum et Addis-Abeba, affaiblit le mouvement nationaliste érythréen, auparavant soutenu par les Soudanais, et permet à l'Éthiopie d'accentuer ses pressions sur la Somalie. La visite du chef de l'État éthiopien au Kenya, du 1er au 4 décembre, accroît encore l'isolement somalien.

Avec la France, les relations se développent rapidement. Un envoyé personnel du président Mengistu est reçu le 11 septembre 1980 à l'Élysée. Olivier Stirn se rend en visite officielle à Addis-Abeba, le 12 mars 1981, puis s'arrête sur le chemin du retour à Djibouti ; dans ces deux capitales, le ministre français relance, apparemment sans succès, le projet de conférence régionale sur la Corne de l'Afrique mis au point en 1978 par Valéry Giscard d'Estaing.

Gabon

Libreville. 540 000. 2. 0,9 %.
Économie. PIB (76) : 5 677. Productions (75) : A 9 + I 64 + S 27. Énerg. (76) : 1 279. CE (76) : 44 %.
Transports. (*74) : 10 100 + 7 300.  : 78 000 tjb.
Information. (75) : 1 quotidien. (76) : *93 000. (76) : *8 500. (71) : 1 700 fauteuils ; fréquentation : 0,4 M. (73) : 11 000.
Santé. (71) : 96.
Éducation. (76). Prim. : 130 398. Sec. et techn. : 23 460. Sup. (75) : 1 014.
Armée.  : 1 550.
Institutions. État indépendant le 17 août 1960. République (28 novembre 1958). Nouvelle Constitution du 15 avril 1975 : régime présidentiel. Président de la République : Omar Bongo, réélu le 30 décembre 1979. Premier ministre : Léon Mebiame.

Le président Bongo prépare l'après-pétrole

L'exceptionnelle continuité des instances gouvernementales, la mise en valeur d'un immense capital pétrolier, minier et forestier expliquent qu'en vingt ans la production intérieure brute du pays soit passée de 31 milliards 600 millions à 760 milliards de F CFA — ce qui représente une progression de un à vingt-quatre.