Quatre contre-révolutionnaires condamnés à mort sont passés par les armes en février 1981. Des membres du Mouvement de résistance mozambicaine sabotent partiellement, en avril, le barrage de Cabora Bassa, qui fournit l'Afrique du Sud en courant électrique. Exaspérés, les dirigeants mozambicains recourent au contre-terrorisme. L'un des chefs de l'opposition avait déjà échappé de justesse à Lisbonne, en octobre 1980, à un attentat.

Niger

Niamey. 5 150 000. 4. *2,7 %.
Économie. PIB (75) : 130. Énerg. (76) : 35. CE (75) : 15 %.
Transports. (76) : 9 900 + 11 800.
Information. (75) : 2 quotidiens. (70) : *145 000. (70) : 3 800 fauteuils ; fréquentation : 0,8 M. (76) : 8 000.
Santé. (76) : 110.
Éducation. (76). Prim. : 159 515. Sec. et techn. : 18 098. Sup. (75) : 541.
Armée.  : 2 220.
Institutions. État indépendant le 3 août 1960. République (18 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Chef de l'État, avec le titre de président du Conseil militaire suprême : colonel Seyni Kountche, qui évince le président Diori Hamani par un coup d'État, le 15 avril 1974.

Menaces de l'expansionnisme libyen

De tous les pays limitrophes du Tchad, celui sur lequel pèsent les plus lourdes menaces de déstabilisation semble être le Niger. Le pourrissement de la situation à N'Djamena place les dirigeants de Niamey aux avant-postes de la percée libyenne en direction des États sud-sahariens. Dans la partie orientale du territoire nigérien vivent d'importantes minorités d'éleveurs nomades généralement considérés comme des marginaux par les agriculteurs sédentaires noirs : Toubbou du Kaouar et du Djado, Touareg de l'Aïr et de la vallée du fleuve Niger.

Infiltration

Les Libyens procèdent à une politique d'infiltration systématique des Toubbou et des Touareg, essayant de catalyser les manifestations de particularisme de ces tribus au profit de sentiments panislamiques. L'activité subversive des dirigeants de Tripoli est facilitée par le fait que Toubbou et Touareg sont musulmans et que leur zone de parcours s'étend fort loin à l'extérieur du Niger, et jusqu'aux régions méridionales de la Libye.

De nombreux Toubbou et Touareg sont embauchés comme manœuvres sur les champs pétroliers libyens, ou engagés, plus ou moins volontairement, dans les rangs de la Légion islamique, sorte de Légion étrangère libyenne dont les membres combattent dans les rangs du Front Polisario au Sahara occidental ou aux côtés du gouvernement de Goukouni Oueddeï au Tchad.

De toutes façons, les autorités libyennes distribuent de façon très libérale passeports et cartes d'identité ou de travail aux étrangers originaires d'Afrique noire, y compris aux Nigériens, dont le pays est l'une des composantes des « États-Unis du Sahel ». Sous cette dénomination, Kadhafi entend regrouper, sous autorité libyenne, l'ensemble des territoires sahariens, de l'océan Atlantique aux rives de la mer Rouge, de la Mauritanie au Soudan.

À plusieurs reprises, le président libyen lance de véritables appels au soulèvement des Toubbou et des Touareg, notamment en octobre 1980 à Sebha, au Fezzan, où sont implantés de nombreux ressortissants nigériens. D'abord prudentes, les autorités de Niamey s'abstiennent de toute réaction officielle. Mais, en décembre, d'importantes manifestations anti-libyennes ont lieu dans la capitale du Niger, au cours desquelles l'ambassade de Libye est attaquée. Quelques jours plus tard, le président Kountche dénonce « les visées libyennes dans la région ».

Assistance

Une menace d'invasion, analogue à celle qui s'est concrétisée en décembre 1980 au Tchad, pèse sur le pays. Cependant, bien qu'en janvier 1981 la France procède au redéploiement de son dispositif militaire en Afrique noire, S. Kountche se refuse à envisager l'installation de garnisons françaises au Niger. Il se contente de demander l'accroissement des effectifs de l'assistance technique militaire pour accélérer la formation des officiers et sous-officiers nigériens : 25 cadres d'activé français s'ajoutent aux 70 déjà en poste dans les écoles militaires nationales.