À l'exception de deux de ses membres, le gouvernement ne compte plus, désormais, de représentants du bureau politique. Cette volonté de distinguer l'appareil de l'État ce celui du parti correspond à l'esprit actuel de réforme. L'économie doit se libérer des contraintes politiques et dogmatiques.

Médiocre

La nette décélération qui, depuis deux ans, affecte la croissance oblige le gouvernement à poursuivre une politique d'austérité et à procéder à de profondes réformes de structure. Le bilan du Ve Plan (1976-1980) est médiocre. Aucun des objectifs prévus (même revus à la baisse en 1978) n'est atteint. En cinq ans, le revenu national n'a augmenté que de 17 % (au lieu des 30 % programmés) et le revenu réel par tête de 8 % (18 à 20 % étaient envisagés).

Mais le gouvernement défend, lors de la discussion au Parlement, en décembre 1980, du VIe Plan (1981-1985), ce qui est la charpente de sa politique : le maintien des équilibres. Celui de l'offre et de la demande sur le marché intérieur ; celui de la balance commerciale, dont le déficit à l'égard des pays occidentaux est passé de 1,5 milliard de dollars en 1978 à moins de 100 millions en 1980.

Les réseaux commerciaux sont très améliorés. Certains trusts sont dissous au nom de l'autonomie des entreprises. Certaines sociétés sont autorisées à travailler avec l'étranger. Celui-ci, par l'intermédiaire de ses banques, continue de faire largement crédit à la Hongrie.

Social

Janos Kadar, le premier secrétaire du parti, promet d'« essayer de maintenir le niveau de vie ». Mais il n'en est pas sûr. La population ressent déjà depuis plusieurs mois les effets de l'austérité. Cependant, le nouveau plan lui offre des contreparties sociales intéressantes. C'est d'abord l'acceptation du principe de la semaine de 5 jours (jusqu'ici un samedi sur deux était chômé), qui sera généralisée en 1982. Ensuite, un éventail élargi de salaires fonctionne depuis janvier 1981. Une revalorisation des retraites et des pensions les plus basses est également acceptée. En cours de plan, 1 million de véhicules individuels seront mis en circulation, outre les 600 000 actuellement, pour 10 millions d'habitants.

D'une façon générale, les suggestions des syndicats, lors de leur XXIVe Congrès, en décembre 1980, sont prises en compte. À ce congrès, sont représentés les derniers vestiges des syndicats officiels polonais, et Solidarité brille par son absence. Le premier secrétaire national du comité des syndicats, S. Gaspar, y rappelle l'orthodoxie : « Les syndicats ne peuvent être indépendants du parti. »

Si la libre circulation des personnes et des idées existe en Hongrie, si la tolérance religieuse y est réelle, le gouvernement entend ne pas se démarquer du Kremlin, qu'il s'agisse de l'Afghanistan ou de la Pologne.

Mais les autorités de Budapest sont embarrassées par la parution clandestine d'un recueil de témoignages de 77 intellectuels de premier plan, qui critiquent vivement le régime.

Irlande

Dublin. 3 360 000. 48. 1,1 %.
Économie. PIB (77) : 2 943. Productions (74) : A 14 + I 30 + S 56. Énerg. (76) : 3 170. CE (77) : 48 %.
Transports. (*77) : 873 M pass./km, 596 Mt/km. (*77) : 577 600 + 58 300. 212 000 tjb. (77) : 1 521 M pass./km.
Information. (75) : 7 quotidiens ; tirage global : 693 000. (76) : 949 000. (76) : 655 000. (77) : 519 000.
Santé. (76) : 3 805. Mté inf. (77) : 15,7.
Éducation. (76). Prim. : 406 432. Sec. et techn. (77) : *290 000. Sup. : 34 615.
Armée.  : 14 790.
Institutions. État indépendant depuis 1921. Constitution de 1937 amendée le 7 décembre 1972. République proclamée le 18 avril 1949. Président de la République : Patrick Hillery ; succède le 9 novembre 1976 à Cearbhall O Dalaigh, démissionnaire. Premier ministre : Garret FitzGerald (30 juin).

L'économie, talon d'Achille du gouvernement

Les résultats des élections du 11 juin 1981 sont venus bouleverser le paysage politique. Charles Haughey, Premier ministre, qui décide de ces élections anticipées, en sera finalement la victime. Les passes d'armes entre le Fianna Fail et le Fine Gael tournent à l'avantage de ce dernier et, le 30 juin, le Parlement irlandais désigne (par 81 voix contre 78) Garret FitzGerald comme Premier ministre. Ce dernier prend la tête d'une coalition avec les travaillistes.