Outre la détérioration des rapports Est-Ouest, la RDA subit de plein fouet les effets de la crise économique due au second choc pétrolier. L'augmentation rapide des prix de l'énergie et des matières premières, y compris celles en provenance d'URSS, crée des difficultés supplémentaires. Ces données défavorables devaient inévitablement limiter la portée des objectifs socio-économiques du 10e Congrès du SED, réuni du 11 au 16 avril 1981 au Palais de la République à Berlin-Est.

Le congrès examine tous les cinq ans le bilan présenté par le comité central, décide des grandes orientations du pays pour les cinq années à venir et élit les quelque 200 membres du comité central. Le congrès rassemble environ 2 500 délégués, qui représentent 2 170 000 membres — soit un citoyen sur dix de plus de dix-huit ans. Toutes les décisions sont prises à l'unanimité.

Emprise

Malgré les contraintes extérieures, le 10e Congrès du SED fixe des objectifs ambitieux au plan quinquennal 1981-1985, dont la réalisation semble problématique. Le revenu national devrait s'accroître de 28 à 30 % en cinq ans, soit plus de 5 % par an. La croissance économique sera obtenue par une accélération du progrès scientifique et par un développement de la productivité. Il est prévu que la production des biens de consommation s'améliore de 20 à 22 %. Un effort particulier sera fait en faveur du logement. Une augmentation substantielle de certaines prestations sociales de première nécessité est également envisagée.

Le 10e Congrès consacre l'emprise de Erich Honecker sur l'appareil du SED et sur l'ensemble du pays. E. Honecker n'a pu pousser aussi loin qu'il l'envisageait le développement socio-économique, mais il a au moins eu la satisfaction de faire de la RDA un partenaire respecté sur le plan international.

À la foire du printemps de Leipzig, Erich Honecker exprime son souhait de renouer le dialogue avec la RFA. Un échange d'espions illustre encore l'étrangeté des rapports entre les deux Allemagnes. Christel Guillaume, épouse de Günter Guillaume, l'espion de RDA qui provoqua la chute de Willy Brandt en 1974, est libérée le 20 mars 1981. Elle avait été condamnée en 1975 à huit années de prison, son mari à treize années.

Allemagne de l'Ouest

Bonn. 61 310 000. 245. – 0,2 %.
Économie. Le fait marquant est la dégradation de la balance commerciale. La facture pétrolière est de plus en plus lourde, d'autant que le relais attendu de l'électricité nucléaire souffre de la puissante contestation écologiste. La balance des paiements, grevée notamment par les dépenses des touristes allemands à l'étranger, est de plus en plus déficitaire. Seuls points favorables, qui ne sont pas négligeables : une inflation encore relativement faible, un taux de chômage inférieur à 5 % et surtout des réserves de change impressionnantes. Mais la croissance se ralentit, la construction automobile s'essouffle. L'Allemagne fédérale est, à son tour, entrée dans la crise.
PIB (77) : 8 406. Productions (77) : A 3 + I 48 + S 49. Énerg. (76) : 5 922. CE (77) : 23 %.
Population active (78) : 24 679 000, dont A : 6,5 % ; I : 45,1 % ; D : 48,4 %. Prix à la consommation (évolution 78) : + 4 %. Balance commerciale (78) exp. : 142,1 MM$, imp. : 120,7 MM$. Productions (78) : houille 84 Mt, pétrole brut importé 96 Mt, électricité 353 TWh, acier 41,2 Mt, automobiles 4,2 M d'unités.
Transports. (*77) : 36 543 M pass./km, 35 712 Mt/km. (*77) : 20 020 200 + 1 389 900.  : 9 737 000 tjb. (77) : 14 083 M pass./km.
Information. (75) : 334 quotidiens ; tirage global : 19 298 000. (76) : 20 244 000. (75) : 19 226 000. (75) : 1 138 500 fauteuils ; fréquentation : 128,1 M. (77) : 22 932 000.
Santé. (76) : 122 075. Mté inf. (77) : 15,5.
Éducation. (76). Prim. : 6 287 642. Sec. et techn. : 3 974 405. Sup. (75) : 836 002.
Armée.  : 495 000.
Institutions. République fédérale allemande, indépendante le 5 mai 1955. Constitution de 1949. Président de la République : Karl Carstens, élu le 23 mai 1979 ; succède à Walter Scheel. Chancelier : Helmut Schmidt, réélu pour un troisième mandat le 5 novembre 1980.

Le miracle allemand est touché par la crise et, pour H. Schmidt, les soucis s'accumulent

Les élections fédérales du 5 octobre 1980 pour le renouvellement du Bundestag constituent le temps fort de la vie politique allemande au second semestre 1980. Malgré la nette victoire de la coalition sortante, de graves dissensions apparaissent au sein des partis gouvernementaux et de leur coalition.