Les quatre partis de la coalition au pouvoir (social-démocrate, centriste, communiste et libéral suédois) se disputent sur les modalités de la politique des revenus et un ensemble de mesures sociales. Ces difficultés sont courantes en Finlande et, comme de coutume, les tractations traînent en longueur.

Jugé « incapable » de régler les problèmes internes de son gouvernement, Koïvisto est appelé, début avril 1981, à la résidence présidentielle d'Ekudden et se voit discrètement prié de remettre sa démission. Dans des situations analogues, ses prédécesseurs n'avaient jamais osé s'opposer à la volonté du président Kekkonen.

Mais, cette fois, le Premier ministre tient tête au chef de l'État, en soulignant que la Finlande est une « démocratie parlementaire » et que le sort du gouvernement dépend du vote de l'Assemblée nationale et non du bon vouloir arbitraire du président.

La situation est unique dans l'histoire moderne de la Finlande, et l'opération du frondeur est bien accueillie dans l'opinion. Les centristes, très proches du chef de l'État, et les communistes dénoncent cependant une campagne anti-Kekkonen « qui risque de mettre en péril l'indépendance du pays ».

Quoi qu'il en soit, le jeu de la présidence, comme on l'appelle à Helsinki, est bien engagé, et la succession de Kekkonen, en 1984, est pour une fois librement évoquée. Le débat entraîne dans sa foulée une discussion, difficilement imaginable également voici quelques années, sur les relations vitales avec l'Union soviétique, et, en particulier, l'interprétation qu'il convient de donner aux articles du Pacte d'amitié et de coopération de 1948 relatifs à l'assistance militaire en cas de crise ou de conflit international.

Union soviétique

Envoi immédiat de troupes russes en Finlande ? Simples livraisons de matériel ? Les questions sont délicates vu la position de la Finlande, et nombreux sont ceux qui préconisent un renforcement substantiel de la défense nationale pour rendre l'aide soviétique superflue et fortifier la neutralité.

Ce raisonnement habile ne semble pas du goût de Moscou, qui envoie, au début de l'été, une importante délégation à Helsinki. Une visite d'amitié, qui indique cependant que l'URSS n'apprécie pas du tout le jeu de la présidence et la remise en cause de l'autorité du chef de l'État vieillissant.

France

Paris. 53 373 000. 97. 0,4 %.
Économie. Les prix ont continué à augmenter rapidement (l'inflation à deux chiffres paraît solidement installée), le chômage s'est accru sensiblement (le nombre des demandeurs d'emplois est de 1 800 000, pratiquement 8 % de la population active), la balance commerciale s'est détériorée (le taux de couverture des exportations est tombé au-dessous de 90 % en 1980). Après les mines, le textile, l'industrie automobile elle-même est en crise. Une certaine saturation du marché apparaît, accrue par la diminution du pouvoir d'achat, et aggravée par la concurrence étrangère. La guerre économique est bien déclarée, des branches industrielles entières et des régions sont menacées. Face à cette crise, un certain protectionnisme pourrait réapparaître.
PIB (77) : 7 172. Productions (77) : A 5 + I 37 + S 58. Énerg (76) : 4 380. CE (77) : 16 %.
Population active (78) : 20 921 000, dont A : 9,1 % ; I : 37,1 % ; D : 53,8 %. Prix à la consommation (évolution 78) : 9,7 %. Balance commerciale (78) exp. : 76,5 MM$, imp. : 81,7 MM$. Productions (78) : blé 20,9 Mt, électricité 217 TWh, pétrole brut importé 115,1 Mt, acier 22,8 Mt, automobiles 4,1 M d'unités.
Transports. (*77) : 51 804 M pass./km, 66 228 Mt/km. (*77) : 16 700 000 + 2 640 000.  : 12 197 000 tjb. (77) : 20 026 M pass./km.
Information. (75) : 98 quotidiens ; tirage global : 11 341 000. (76) : 17 442 000. (76) : 14 500 000. (76) : 1 684 700 fauteuils ; fréquentation : 176 M. (77) : 17 519 000.
Santé. (75) : 77 882. Mté inf. (77) : 11,4.
Éducation. (76). Prim. : 4 565 994. Sec. et techn. : 4 945 725. Sup. (75) : 1 038 576.
Armée.  : *509 300.
Institutions. République. Constitution du 4 octobre 1958, révisée le 6 novembre 1962 (art. 6, élection du président au suffrage universel), le 21 octobre 1974 (saisine, art. 61) et le 14 juin 1976 (art. 7, décès d'un candidat lors d'une élection présidentielle). Président de la République : François Mitterrand, élu le 10 mai 1981 ; succède à Valéry Giscard d'Estaing. Premier ministre : Pierre Mauroy.

Grande-Bretagne

Londres. 55 820 000. 228. nul.
Économie. La situation économique ne s'est guère améliorée, malgré une forte augmentation de la production des gisements pétroliers de la mer du Nord. La Grande-Bretagne tend vers son indépendance énergétique. Mais la croissance est faible, l'inflation a augmenté, la balance commerciale est toujours fortement déficitaire. La sidérurgie stagne, la construction automobile a continué à reculer (moins du tiers du nombre de voitures de tourisme produites en France), le tonnage lancé dans les chantiers navals a décru, l'activité de la construction a diminué de près d'un tiers en quatre ans, le nombre des chômeurs a dépassé 2,5 millions. Le déclin de l'économie britannique semble dépasser aussi bien conservateurs que travaillistes.
PIB (77) : 4 377. Productions (76) : A 3 + I 36 + S 61. Énerg. (76) : 5 268. CE (77) : 23 %.
Population active (78) : 24 610 000, dont A : 2,7 % ; I : 31,2 % ; D : 65,1 %. Prix à la consommation (évolution 78) : 8,2 %. Balance commerciale (78) exp. : 71,7 MM$, imp. : 78,6 MM$. Productions (78) : houille 124 Mt, gaz naturel 38,5 Gm3, pétrole brut produit 53,4 Mt, pétrole brut importé 68,1 Mt, électricité 288 TWh, acier 20,3 Mt, automobiles 1,5 M d'unités.
Transports. (*77) : 29 290 M pass./km, 22 728 Mt/km. (76) : 14 562 400 + 1 897 600.  : 30 897 000 tjb. (77) : 33 542 M pass./km.
Information. (75) : 111 quotidiens ; tirage global : *21 700 000. (76) : 39 500 000. (76) : 17 729 000. (76) : 826 600 fauteuils ; fréquentation : 103,9 M. (77) : 23 182 000.
Santé. (17) : *75 000. Mté inf. (77) : 14.
Éducation. (74). Prim. : 5 811 517. Sec. et techn. : 4 990 440. Sup. : 703 645.
Armée.  : 322 891.
Institutions. Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, monarchie constitutionnelle. Constitution : charte de 1215, complétée par plusieurs lois fondamentales. Souverain : Élisabeth II ; succède à son père George VI, décédé. Premier ministre : Margaret Thatcher (depuis le 4 mai 1979).

La dégradation de l'économie et l'Ulster, deux soucis pour la Dame de fer

Sombre 1er avril : pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, les statistiques officielles enregistrent 2 500 000 chômeurs, soit 10 % de la population active. Et les augures les plus optimistes estiment que la cote de 3 millions sera atteinte à la fin de l'année.