L'austérité et la stagnation de l'activité industrielle entraînent une aggravation du sous-emploi. Peu avant l'été, plus de 250 000 Danois (11 % de la main-d'œuvre) étaient sans travail.

Accord

Les négociations sur le renouvellement des conventions collectives aboutissent plus vite que les années précédentes, mais ce n'est qu'à la mi-juin 1981 qu'un accord intervient dans le conflit de la presse. Trente-quatre des quarante-neuf quotidiens danois paraissent, pour la première fois depuis le 27 mars.

Sept mille typographes et ouvriers du livre, lock-outés par les éditeurs, reprennent le travail sans avoir obtenu entière satisfaction sur leurs revendications concernant les salaires et surtout l'avenir de leur profession. Les propriétaires de journaux s'engagent cependant à consulter les syndicats avant d'introduire de nouvelles techniques de composition.

Espagne

Madrid. 37 180 000. 75. 0,9 %.
Économie. PIB (77) : 3 152. Productions (75) : A 9 + I 38 + S 53. Énerg. (76) : 2 399. CE (77) : 9 %.
Transports. (76) : 16 686 M pass./km, 9 842 Mt/km. (*77) : 5 944 900 + 1 157 700.  : 8 056 000 tjb. (77) : 8 196 M pass./km.
Information. (75) : 115 quotidiens ; tirage global : 3 491 000. (76) : *9 300 000. (76) : *6 640 000. (76) : 2 551 000 fauteuils ; fréquentation : 251,8 M. (77) : 9 528 000.
Santé. (76) : 64 597. Mté inf. (77) : 15,6.
Éducation. Prim. (76) : 3 624 136. Sec. et techn. (75) : 3 188 619. Sup. (75) : 540 238.
Armée.  : 342 000.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution promulguée le 27 décembre 1978. Souverain : Juan Carlos Ier, proclamé roi le 22 novembre 1975 après la mort du général Franco. Premier ministre : Leopoldo Calvo Sotelo (25 février 1981).

La démocratie prise en tenaille entre l'ETA et le franquisme

« Quelle malédiction pèse sur l'Espagne, cette nation où la démocratie s'écroule toujours au profit de longues périodes de dictature ? », s'interrogeait Felipe Gonzalez, le leader socialiste espagnol, en ce printemps 1981.

Déficit

Il n'y a pas six ans que Franco est mort et, à la déception qui a grandi au cours des dernières années parmi les Espagnols, a succédé pour certains la crainte, mais pour quelques autres l'espoir, d'un coup d'État militaire.

Si la lutte contre l'inflation est parvenue à freiner la hausse des prix (26,4 % en 1977 contre 15,1 % en 1980), les mesures employées ont entraîné des conséquences désastreuses sur l'industrie, déjà touchée par la crise pétrolière. Le déficit de la balance commerciale a pratiquement doublé en 1980, s'établissant à 957,5 milliards de pesetas (54 milliards de F) contre 482,6 en 1979. Le PNB, qui avait à peine atteint 0,8 % en 1979, n'a pas franchi la barre des 1 % en 1980.

Il y a surtout l'aggravation du chômage : 1 620 300 personnes fin 1980, ce qui représente 12,6 % de la population active (10,1 % l'année précédente). Le problème est particulièrement douloureux en Andalousie, où les ouvriers agricoles entament, fin mars 1981, une grève de la faim d'un mois, avec pour slogan : du pain et du travail.

Contre cet État affaibli par la crise, les terroristes poursuivent leur harcèlement. Dès juin 1980, l'ETA a déclaré une nouvelle guerre des vacances (Journal de l'année 1979-80). Pendant que des bombes éclatent dans les hôtels de la côte orientale, les attentats se multiplient dans les provinces basques, surtout contre les militaires, les policiers, les gardes civils. La violence fait 180 victimes en 1980 dans cette région.

Le très redoutable et mystérieux Groupe révolutionnaire du 1er octobre (GRAPO) se manifeste à son tour : ses militants assassinent, le 2 septembre 1980, un général à Barcelone.

Xénophobie

À l'occasion du cinquième anniversaire de la disparition du caudillo, 250 000 personnes approuvent, le 23 novembre, sur la place d'Orient, les philippiques du président des anciens combattants franquistes, J. A. Giron, qui s'écrie : « Il est clair que les cinq ans écoulés constituent un cataclysme politique. »

Dans les casernes, on commente avec intérêt un rapport sur le coup d'État turc du 12 septembre, rédigé par le colonel Quintero, attaché militaire à Ankara. S'adressant, le 11 décembre, aux élèves officiers de l'académie militaire de Tolède, le commandant de l'école les invite à réfléchir à « la décision politique de tirer l'Espagne de la boue dans laquelle l'ont plongée les politiciens professionnels ».