Par rapport aux autres pays dont les activités sont voisines — et donc concurrentes — de celles de la France, deux types d'évolution apparaissent : l'écart se creuse au bénéfice des États-Unis (production + 5,5 % en 1978) et surtout du Japon (+ 10 %) ; il se maintient avec l'Allemagne fédérale (– 1 %) ; l'Italie (0) et la Grande-Bretagne (– 0,5 %).

En France, le secteur du machinisme agricole (+ 2 %) est le seul à avoir progressé (il est vrai que les deux exercices précédents avaient été négatifs). Celui de l'équipement a stagné, alors que celui de la mécanique de précision (– 5 %) et celui des industries connexes, matériels ferroviaires et constructions métalliques (– 11,80 %) sont en sensible recul.

Les résultats du commerce extérieur continuent d'être bons ; ils relaient en partie la défaillance de la demande intérieure. Les ventes à l'étranger de matériels et de machines — 53 milliards de F — ont progressé de 8 % en valeur et de 1 % en volume. Pour les achats — 39 milliards de F —, la croissance a été de 9,2 % en valeur et de 2 % en volume.

En 1978, le taux de couverture des ventes par rapport aux achats a été de 136 % (137,6 % en 1977 ; 130 % en 1976). Elle avoisinait 100 % en 1970. La part de la production de matériels mécaniques vendue à l'étranger a été de 46 % (35 % en 1970 ; 38 % en 1974).

D'un exercice sur l'autre, cette profession reste extrêmement dépendante pour ses exportations des mêmes grands courants et trafic ; notamment, les pays de la CEE ont absorbé 33 % de ses ventes (31,6 % en 1977), les pays de l'Est et la Chine 9,1 % (9,4 %) et les pays producteurs de pétrole 22,8 % (20,8 %).

Machine-outil

Ce secteur clé ne semble pas devoir retrouver un bon allant avant longtemps. En deux ans en effet (1977 et 1978), ses ventes sur le marché national ont baissé de 35 %. Aux États-Unis, les ventes du même secteur augmentaient de 34 %, de 28 % en Allemagne fédérale et de 3 % en Grande-Bretagne.

Du moins l'effort entrepris par l'État en 1976 (Journal de l'année 1976-77 et 1977-78) pour aider la machine-outil à exporter grâce à des contrats de croissance paraît avoir porté ses premiers fruits en 1978, comme en témoigne le redressement rapide et spectaculaire de la balance commerciale de ce secteur. Est-ce un premier signe annonciateur d'un printemps ? Certains en doutent. En tout cas, en mars 1979, un important constructeur de machines-outils, Forest SA, a déposé son bilan. Cette firme emploie plus de 1 000 personnes en Aveyron et dans l'Eure-et-Loir. L'IDI — organisme de l'État — possède 36 % du capital de Forest, qu'il avait déjà aidé précédemment.

Enfin, le groupe automobile américain Ford fait part au début de février 1979 de son intention de céder sa participation dans la société Richier, dont il avait pris le contrôle en 1972. Richier est l'un des principaux constructeurs français de matériels de travaux publics.

Automobile

L'euphorie et la crainte

Voici la formule lapidaire par laquelle la Chambre syndicale française des constructeurs d'automobiles a caractérisé en fin d'année 1978 les résultats obtenus : « L'année 1978 établit un record absolu qui traduit à la fois l'existence des besoins persistants de motorisation des Français et l'excellence de la gamme appelée à les satisfaire. » Les chiffres de production pour les voitures particulières : 3 111 380 unités, plus 508 358 modèles français montés à l'étranger. Total 3 619 738, supérieur de 111 857, soit plus de 3,18 %, aux chiffres de l'année précédente.

Quant aux véhicules utilitaires, les fabrications de nos constructeurs se sont élevées à 443 058 unités.

Notre marché intérieur a absorbé l'immatriculation de 1 539 054 voitures particulières de fabrication française (soit 54 582 de plus que durant l'année 1977, soit + 3,67 %) et de 405 932 voitures particulières d'importation (moins 16 586 sur 1977, soit – 3,92 %).

Nouveau record

Au total, le marché français a donc battu un nouveau record d'immatriculations de voitures neuves en 1978 avec 1 954 986 unités au lieu de 1 906 990 en 1977. Progression : + 1,99 %. Cela malgré les difficultés économiques nombreuses dans d'autres secteurs.