Les élections des 11 et 12 septembre 1977 se déroulent dans un climat plus passionné que d'habitude. Stimulée par l'exemple donné par les Suédois un an avant, la coalition des partis bourgeois espère bien battre les travaillistes, qui sont au pouvoir presque sans interruption depuis 1935.

Déficit

La campagne électorale se fait surtout autour des questions économiques. Il est vrai que le déficit de la balance des paiements va dépasser les 20 milliards de couronnes, que le pétrole rend moins que prévu, que la demande intérieure ne cesse de s'accroître et que la construction navale comme l'industrie de la pâte à papier — les principales ressources du pays après le pétrole — connaissent de graves difficultés. Si le chômage se maintient au-dessous de 1 % de la population active, c'est surtout parce qu'il y a peu de travailleurs étrangers dans le pays et que le gouvernement subventionne largement les entreprises pour qu'elles ne licencient pas.

Le scrutin est des plus confus. Il faudra plusieurs jours pour avoir les résultats définitifs. Les travaillistes obtiennent finalement 42,30 % des voix, soit à peu près le même score qu'en 1973. Ils resteront donc au pouvoir, avec un nouveau gouvernement minoritaire dirigé par Odvar Nordli. Les conservateurs sont les grands gagnants du scrutin avec 13 sièges et 7,4 % de voix de plus.

Le nouveau gouvernement lance une succession de mesures d'assainissement financier : dont, le 2 décembre 1977, le flottement du taux d'intérêt des banques et la réduction des dépenses publiques de 90 millions de couronnes.

Le 10 février 1978, la couronne norvégienne, qui avait déjà été dévaluée de 5 % fin août, est dévaluée de 8 %, ce qui provoque quelques remous chez les voisins nordiques.

En politique étrangère, les relations avec l'URSS restent quelque peu tendues en raison de l'appartenance de la Norvège à l'OTAN. Cependant, un accord préliminaire est signé, en novembre 1977, entre Moscou et Oslo sur la pêche dans la zone contestée de la mer de Barents, accord qui ne préjuge en rien des difficiles négociations en cours entre les deux capitales sur la délimitation du plateau continental de la région.

Le roi Olaf V inaugure, le 8 mai 1978, le champ de gaz naturel de Frigg, en mer du Nord, à la limite des eaux territoriales britanniques. C'est le deuxième grand champ norvégien d'hydrocarbures entré en exploitation après celui d'Ekofisk. Il fournira 15 milliards de m3 de gaz par an, qui seront achetés en totalité par la Grande-Bretagne pour couvrir le tiers de la consommation britannique.

Le pactole ne suffit pas à régler les difficultés économiques de la Norvège.

Pays-Bas

Amsterdam. 13 770 000. 335. 0,5 %.
Économie. PIB (75) : 5 949. Production (75) : G 116 + A 159 + I 115. Énerg. (*75) : 5 784. C. E. (75) : 43 %.
Transports. (*75) : 8 501 M pass./km, 2 721 Mt/km. (*75) : 3 399 000 + 345 000.  : 5 920 000 tjb. (75) : 10 282 M pass./km.
Information. (73) : 93 quotidiens ; tirage global : *417 500. (74) : 3 846 000. (74) : 3 510 000. (73) : fréquentation : 26,5 M. (75) : 5 047 000.
Santé. (74) : 20 200. Mté inf. (75) : 11.
Éducation. (74). Prim. : 1 448 177. Sec. et techn. : 1 210 259. Sup. : 264 297.
Institutions. Royaume des Pays-Bas, monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814, modifiée à plusieurs reprises. Souveraine : Juliana ; succède en 1948 à sa mère Wilhelmine. Premier ministre : Andreas Van Agt.

Laborieuse mise en place du gouvernement Van Agt

Une bonne partie de l'année est occupée par la formation du nouveau gouvernement. Les élections du 25 mai 1977 avaient pourtant, semble-t-il, clairement désigné le choix des électeurs : une reconduction de la coalition de centre gauche dirigée par le socialiste Joop Den Uyl (Journal de l'année 1976-77). Mais, par trois fois, entre juin et octobre, Den Uyl échoue à mettre sur pied une nouvelle combinaison avec ses partenaires précédents : Démocratie 66 et l'Appel chrétien-démocrate.

S'il n'y a guère de difficulté avec le premier, il n'en va pas de même avec l'Appel, amalgame de trois partis confessionnels aux options parfois contradictoires, particulièrement sur le plan social. Les pommes de discorde sont, la première fois, le projet de loi socialiste de répartition des bénéfices des entreprises aux salariés, la seconde fois, la légalisation de l'avortement à laquelle le leader chrétien-démocrate, Andreas Van Agt, ancien ministre de la Justice de Den Uyl, reste farouchement opposé. Une troisième rupture intervient sur la répartition des portefeuilles. Un laborieux compromis est élaboré par le groupe parlementaire socialiste, mais, fin octobre 1977, le comité directeur du parti le rejette.

Centre droit

La solution s'impose désormais, difficilement crédible après le verdict des élections du 25 mai : une coalition de centre droit formée des chrétiens-démocrates et des libéraux qui, malgré leur nom, se situent nettement plus à droite que certains de leurs partenaires. Mais le temps presse, d'autant que la situation économique devient inquiétante. Bien que les Pays-Bas aient surmonté la récession mieux que la plupart des autres pays de l'Europe occidentale, des mesures énergiques s'imposent pour enrayer la montée du chômage et freiner l'inflation.