Todor Jivkov, chef d'État, chef du Parti, ne cesse de consolider sa position. C'est dans ce sens qu'il convient d'interpréter les remaniements du Bureau politique de décembre 1977. Cependant, pour la première fois, un groupe de dissidents bulgares imprime un manifeste (publié à Vienne) contre les violations des droits de l'homme commises en Bulgarie.

À Paris, le correspondant de la radio-télévision bulgare, Vladimir Kostov, et sa femme, Natalia, s'élevant contre la volonté de Jivkov de faire de la Bulgarie « la 16e République soviétique », demandent et obtiennent le droit d'asile. Ce qui n'empêche pas, six mois après, en janvier 1978, Ludmilla Jivkova de venir signer en France un accord culturel et universitaire.

Danemark

Copenhague. 5 070 000. 118. 0,2 %.
Économie. PIB (75) : 7 006. Production (75) : G 111 + A 105 + I 103. Énerg. (*75) : 5 268. C. E. (75) : 25 %.
Transports. (74) : 3 440 M pass./km, 1 997 Mt/km. (*75) : 1 300 000 + 239 200.  : 5 143 000 tjb. (75) : 1 880 M pass./km.
Informations. (74) : 51 quotidiens ; tirage global : 1 792 000. (74) : 1 693 000. (74) : 1 556 000. (74) : 128 000 fauteuils ; fréquentation : 19,9 M. (75) : 2 295 000.
Santé. (72) : 8 000. Mté inf. (75) : 11.
Éducation. Prim. (73) : 554 578. Sec. et techn. (73) : 372 529. Sup. (74) : 105 414.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution : charte du 5 juin 1953. Souverain : Margrethe II ; succède à son père Frédérik IX, décédé. Premier ministre : Anker Joergensen.

Les dettes s'accumulent

La crise économique touche durement le pays, qui est dépourvu de sources d'énergie naturelle et qui équilibre traditionnellement son budget grâce aux exportations. La dette extérieure atteint 50 milliards de couronnes, soit 20 % du PNB, contre 20 milliards en 1973 ; 7 % de la population active est en chômage ; l'inflation se maintient entre 11 et 12 % par an.

Le gouvernement d'Anker Joergensen lance un plan de stabilisation qui, après la dévaluation de la couronne suédoise, se traduit, le 28 août 1977, par une dévaluation de 5 % de la couronne danoise. En un an, celle-ci a perdu 14 % de sa valeur. La couronne verte est à son tour dévaluée de 5 %.

Les impôts sont augmentés, la TVA passe de 15 à 18 %. En novembre, le Danemark doit recourir aux emprunts extérieurs.

Infraction

Cette crise n'empêche pas le parti social-démocrate de réélire en septembre Anker Joergensen comme président. Satisfaction d'amour-propre pour les Danois : l'ancien Premier ministre libéral Poul Hartling est désigné, en décembre, pour succéder au prince Saddrudin Khan à la tête du haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

Un rappel des remous qui ont agité la campagne électorale de janvier 1977 (Journal de l'année 1976-77) : l'avocat Mogens Glistrup, fondateur du parti du progrès, qui fut, un temps, l'étoile montante du Parlement danois et qui préconise la suppression de l'impôt, est condamné, le 17 février 1978, à une amende d'un demi-million de couronnes (400 000 F) pour infraction à la législation sur les sociétés et « négligence à l'égard de l'administration fiscale ». Avec 2 millions de retard d'impôts et les dépens, il devra verser plus de 5 millions de couronnes au Trésor. Les magistrats ont retenu comme circonstance aggravante le fait que le prévenu soit un spécialiste du droit fiscal.

Explications

Une querelle éclate avec la France à la fin de février 1978 : en visite officielle aux États-Unis, Anker Joergensen confie, au cours d'une conférence de presse, qu'il croît à la victoire de François Mitterrand. Le Premier ministre danois juge que « ce ne sera pas une mauvaise chose », mais ajoute que « sur tous les principaux problèmes la situation serait la même qu'avec le gouvernement actuel ».

Le Quai d'Orsay se fâche et « demande des explications à Copenhague ». D'autant que, quelques jours avant, le ministre des Affaires étrangères danois, Knud Boerge Andersen, a, devant les membres du Parlement européen, reproché à la France d'avoir rompu la solidarité communautaire en présentant seule un projet pour le document de clôt à la conférence de Belgrade.