Le véritable boom s'est produit cette année : les prospections effectuées dans le golfe de Campèche et la région méridionale ont permis d'évaluer ses réserves prouvées à 1 milliard de t, les réserves probables étant de quatre à sept fois supérieures. À quoi s'ajoutent d'énormes gisements de gaz naturel. Un potentiel considérable qui devrait permettre au Mexique de rejoindre le Venezuela dès le début des années 1980 avec une production de 110 millions de t environ.

Austérité

Cet espoir d'un nouvel Eldorado ne suffit pas à éclipser les difficultés du présent. Depuis son arrivée au pouvoir en 1976 (Journal de l'année 1976-77), le président Lopez Portillo s'est attaché à redresser une situation économique et financière désastreuse par des mesures drastiques et une austérité sans précédent.

Devant la Confédération des travailleurs mexicains, il reconnaît, le 30 août 1977 : « Je n'ai rien fait d'autre que de vous demander des sacrifices. » Des sacrifices qui correspondent, selon les estimations de la Banque du Mexique, à une réduction du pouvoir d'achat des salariés de 48,7 %. À ce prix, l'inflation a été freinée, le déficit du commerce extérieur réduit de 81 %, le monstrueux endettement du pays (27,6 milliards de dollars) allégé. Les industriels ont consenti à promettre d'investir largement, et les aides internationales se sont débloquées (un consortium de 14 banques internationales accorde au Mexique en novembre 1978 un prêt de 1,2 milliard de dollars).

Pluripartisme

Rigoureux sur le plan économique, le président Portillo se montre partisan de l'ouverture sur le plan politique. Au régime du parti, sinon unique, du moins prépondérant, — le Parti révolutionnaire institutionnalisé — il veut substituer un pluripartisme pondéré ; sous certaines conditions, plusieurs partis sont légalisés. Parmi eux, le parti communiste mexicain, né pourtant en 1919, mais voué à la clandestinité.

Cette ouverture a cependant des limites étroites. Elle ne touche pas, par exemple, le domaine syndical. Et Amnesty International, en décembre, fait parvenir au gouvernement une liste de 192 détenus politiques ; celui-ci a beaucoup de peine à contester.

L'aile gauche du parti officiel, le PRI, est elle-même tenue en suspicion. Deux de ses plus éminents représentants — le ministre de l'Éducation nationale, Porfirio Munoz Ledo, et le chef du groupe parlementaire, Gomez Villa Nueva — sont écartés du pouvoir. Sous la pression des milieux d'affaires, l'équipe des ministres économiques et financiers est renouvelée au début de l'hiver. Pour beaucoup, ce virage à droite est plus important que la légalisation de quelques partis politiques. Les élections législatives prévues en 1979 permettront de mieux apprécier la portée du changement.

Nicaragua

Managua. 2 230 000. 15. 3,3 %.
Économie. PIB (75) : 720. Production (75) : G 131. Énerg. (*75) : 479. C. E. (75) : 24 %.
Transports. (72) : 28 M pass./km, 14 Mt/km. (73) : *32 000 + *20 000. (75) : 72 M pass./km.
Information. (74) : 3 quotidiens ; tirage global : 53 000. (74) : *126 000. (74) : *75 000. (75) : 22 000.
Santé. (74) : 1 214. Mté inf. (73) : 46.
Éducation. (72). Prim. : 305 690. Sec. et techn. : 61 084. Sup. : 12 519.
Institutions. Indépendant en 1838. République. Constitution de 1950 abrogée en septembre 1971. Président : général Anastasio Somoza Debayle, élu pour un second mandat le 1er septembre 1974.

Affrontements meurtriers

Le mauvais état de santé du chef de l'État, le général Somoza, semble amplifier le climat d'intrigues et d'effervescence politique qui baigne le pays. Les partis politiques et les milieux universitaires réclament avec insistance une démocratisation véritable.

L'assassinat, le 10 janvier 1978, de Pedro Joaquin Chamorro, directeur du quotidien La Prenza, symbole de l'opposition au clan Somoza (au pouvoir depuis 40 ans), déchaîne la fureur populaire. Les protestations sont d'autant plus unanimes que le gouvernement est soupçonné de complicité dans le meurtre. Une grève générale éclate le 24 janvier 1978 et paralyse pendant 15 jours toute activité. Le mouvement bénéficie de l'appui de l'Église catholique. La levée de l'état de siège, condition posée au maintien de l'aide militaire américaine (qui sera d'ailleurs suspendue le 4 février), intervient le 19 septembre 1977. Mais, le 28 janvier 1978, le gouvernement proclame l'état d'urgence.