Les autorités font état de 6 victimes, puis, dans les jours qui suivent, reconnaissent que l'intervention a fait 24 morts. Selon les syndicats, le bilan est infiniment plus tragique : 120 personnes auraient été victimes des affrontements avec les forces de l'ordre, la plupart se sont noyées dans des réservoirs d'eau et dans des cuves de sucre en fusion, en tentant d'échapper aux charges successives. Certaines victimes même y auraient été précipitées. Des centaines d'arrestations sont opérées parmi les milieux syndicaux, dans les jours qui suivent ces sanglants incidents.

Tension

Le drame déchaîne très vite une tempête politique. Partis, organisations professionnelles, ouvrières et étudiantes protestent unanimement contre la répression et demandent la démission des ministres de l'Intérieur et du Travail. La tension persiste jusqu'à la fin de l'année ; manifestations et affrontements se multiplient. Le gouvernement (échec ou diversion ?) annonce sa décision de transférer le pouvoir aux civils.

Dans une première étape, un référendum constitutionnel a lieu le 15 janvier 1978. Les électeurs ont à choisir entre la Constitution de 1945 rajeunie et une Constitution nouvelle.

Au terme d'une campagne agitée, et malgré un nombre important de bulletins nuls (consigne donnée par les partis conservateurs, notamment par les partisans de l'ancien président José Velasco Ibarra), la nouvelle Constitution l'emporte largement : 807 574 suffrages contre 582 556 pour l'ancienne Constitution. Le nombre d'inscrits est estimé à 2 000 000 environ ; 1 811 640 personnes seulement ont participé au scrutin et on a dénombré 421 510 bulletins nuls.

Présidentielle

Le texte de la Constitution, plus moderne, comporte une énumération de droits sociaux et introduit d'importantes modifications dans la vie politique ; droit de vote pour les analphabètes (30 % de la population va donc voter pour la première fois) ; réélection interdite pour les députés (lutte contre l'emprise des notables dans les zones rurales) et pour le président, qui doit appartenir à un parti politique reconnu (pour éviter les aventures populistes).

La campagne pour l'élection présidentielle, fixée au 16 juillet 1978, se déroule dans un climat difficile, conséquence de la loi électorale du 20 janvier. Cette loi exige des candidats qu'ils n'aient pas été chefs de l'État et qu'ils soient fils d'Équatoriens. Ces deux conditions écartent José Velasco Ibarra et Otto Arosemena Gomez, anciens présidents, et Assad Bucharam, chef de la Concentration des forces populaires, d'origine libanaise.

Les chances de ce dernier d'accéder à la magistrature suprême en 1972 avaient été précisément l'une des causes de la prise du pouvoir par les militaires.

Grenade

Saint George's. 100 000. 290. 0,4 %.
Économie. PIB (70) : 349. Énerg. (*75) : 323.
Transports. (71) : 3 800 + 100.
Information. (74) : 1 quotidien. (74) : *21 000. (75) : 5 000.
Santé. (74) : 25. Mté inf. (74) : 31.
Éducation. (71). Prim. : 29 795. Sec. et techn. : 5 068.
Institutions. État indépendant le 7 février 1974. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Leo de Gale. Premier ministre : Eric Matthew Gairy.

Guatemala

Guatemala. 6 260 000. 57.
Économie. PIB (75) : 611. Production (75) : G 132 + A 163 + I (73) 124. Énerg. (*75) : 237. C. E. (75) : 17 %.
Transports. (*75) : *127 Mt/km. (*75) : 76 100 + 40 100. (75) : 139 M pass./km.
Information. (74) : 11 quotidiens ; tirage global : *91 000. (74) : *261 000. (74) : *106 000. (73) : 75 200 fauteuils ; fréquentation 15,4 M. (73) : 53 000.
Santé. (71) : 1 208. Mté inf. (73) : 30.
Éducation. (73). Prim : 571 308. Sec. et techn. : 104 494. Sup. : 21 878.
Institutions. Indépendant en 1821. République présidentielle ; nouvelle Constitution (15 sept. 1965). Président et chef de l'exécutif : général Romeo Lucas Garcia, désigné par le Congrès comme vainqueur des élections du 5 mars 1978 ; succède au général Kjell Laugerud Garcia.

Assassinats

Consultation électorale tumultueuse : le général Romeo Lucas Garcia est proclamé président de la République par le Congrès réuni le 13 mars 1978 sous la protection de l'armée. Celui-ci a tranché alors que les trois candidats autorisés à se présenter (tous des militaires) avaient été proclamés élus par leurs partis respectifs après une campagne agitée, une abstention massive des électeurs, un dépouillement interrompu par des manipulations. L'événement est à l'image du climat politique qui règne dans le pays. Parmi les 5 ou 6 assassinats journaliers (il y en aurait eu 20 000 depuis 10 ans d'après Amnesty International), certains sont revendiqués par un nouveau mouvement clandestin d'extrême gauche, l'Armée de guérilla des pauvres. Une centaine d'Indiens dépossédés de leurs terres auraient été massacrés par l'armée, le 29 mai 1978.