La violence, mais aussi le chômage, l'inflation (25 %), une situation financière catastrophique et des problèmes extérieurs non tranchés : la brouille avec les États-Unis, l'affaire de Chypre, la tension en mer Egée. Un lourd héritage qui ne semblait pas effrayer Bülent Ecevit.

Viêt-nam

Hanoi. 43 240 000. 130.
Institutions. « République socialiste du Viêt-nam », nom officiel du nouvel État né de la réunification du Viêt-nam du Sud et de la République démocratique du Viêt-nam du Nord (2 juillet 1976). La partition résultait des accords de Genève du 20 juillet 1954. Constitution en vigueur : celle de l'ancienne république du Nord (1960). Président de la République : Ton Duc Than. Premier ministre : Pham Van Dong.

Les 3 objectifs du nouvel État

Forger l'unité du pays dans le creuset du socialisme, accélérer son développement économique, accroître l'aide internationale : tels sont les objectifs que les dirigeants vietnamiens se sont fixés.

L'unité, inscrite dans les faits et dans les textes depuis le 2 juillet 1 976, est manifestement plus difficile à réaliser dans les structures et dans les esprits. Personne aujourd'hui n'est capable de brosser un tableau complet et exact de la situation du Viêt-nam, mais, selon des témoignages dignes de foi, il apparaît que la résistance passive ou critique des habitants du Sud à la politique mise en œuvre par Hanoi reste assez forte.

Oppositions

Deux ans après la victoire des forces révolutionnaires, les camps de rééducation fonctionnent toujours, la réserve des bouddhistes demeure et, si les catholiques (minoritaires, mais influents) s'efforcent de collaborer loyalement à la reconstruction du pays, ce n'est pas sans difficulté. On ne saurait toutefois conclure de ces faits à l'existence d'une opposition organisée ou de maquis révolutionnaires.

Les dirigeants vietnamiens reconnaissent, au vrai, que les choses ne vont pas pour le mieux. C'est en tout cas le sens du rapport présenté au 4e Congrès du PC, en décembre 1976, par Le Duan. Parmi les obstacles qui s'opposent au développement, le secrétaire général du Parti a cité, bien sûr, les conséquences du colonialisme et de la guerre, mais aussi « la bureaucratie, les coopératives et les usines qui fonctionnent mal », le tout provoquant « des tensions dans la vie économique et sociale ».

Pour résoudre ces problèmes, le gouvernement de Hanoi voudrait parvenir, d'ici à cinq ans, à une autosuffisance alimentaire et à la mise en place d'une industrie efficace. Mais la première exige de considérables transferts de populations sur des terres non cultivées ou abandonnées à cause de la guerre. Quant à la seconde, elle demande une aide étrangère, que le Viêt-nam ne veut pas uniquement socialiste, afin de protéger son indépendance.

Coopération

D'où l'offensive diplomatique lancée cette année par le gouvernement auprès des pays occidentaux, et notamment de ses deux anciens adversaires, la France et les États-Unis.

Le Premier ministre Pham Van Dong, qui n'était pas venu en France depuis l'échec de la conférence de Fontainebleau il y a 30 ans, effectue, du 25 au 29 avril, une visite officielle à Paris, où il est reçu avec des égards exceptionnels. Un accord de coopération économique et culturel est signé entre les deux pays. Paris accorde au Viêt-nam, sous forme de dons et de prêts à long terme, une somme de 670 millions, destinée à financer plusieurs réalisations dans le domaine de la pétrochimie, du textile et des ciments.

Washington et Hanoi reprennent, le 3 mai, leur négociation en vue de la normalisation de leurs relations. Au centre des entretiens, le sort de quelque 800 militaires US disparus pendant la guerre et la promesse faite par R. Nixon au moment des accords de Paris de fournir à Hanoi une aide de 3 milliards de dollars.

Yémen du Nord

Sanaa. 6 480 000. 33. 2,7 %.
Économie. PIB (73) : 129. Énerg. (*74) : 30. C.E. (73) : 1 %.
Information. (70) : 6 quotidiens ; tirage global : 56 000. (71) : 5 000.
Santé. (73) : 245.
Éducation. (73). Prim. : 178 755. Sec. et techn. : 14 275. Sup. : 950.
Institutions. (République arabe du Yémen). République, proclamée le 26 septembre 1962. Constitution du 28 décembre 1970. Conseil de commandement, présidé par le colonel Ibrahim Mohamed al-Hamadi, détient tous les pouvoirs depuis le coup d'État du 13 juin 1970. Premier ministre : Abdel Aziz Abdel Ghani.

Yémen du Sud

Al-Cha'ab. 1 630 000. 6. 2,7 %.
Économie. PIB (70) : 99. Énerg. (*74) : 360. C.E. (70) : 4 %.
Transports. (73) : 10 600 + 7 900.
Information. (72) : 3 quotidiens ; tirage global : 2 000. (73) : *525 000. (73) : *26 000. (71) : 20 000 fauteuils ; fréquentation : 3,5 M. (73) : 10 000.
Santé. (68) : 42.
Éducation. (73). Prim. : 183 744. Sec. et techn. : *31 000. Sup. : 383.
Institutions. République démocratique et populaire. État indépendant le 30 novembre 1967. Constitution de 1970. Président du Conseil présidentiel : Salem al-Robaya, succède à Qahtan el-Chaabi, démissionnaire. Premier ministre : Ali Nasser Mohamed.