La publication du plan quinquennal (1976-1980), qui prévoyait des investissements supérieurs à 34 milliards de dollars, a été ajournée à la suite de l'incertitude qui pèse sur la production pétrolière, en baisse de 20 millions de t. La dégradation des rapports avec Damas a contraint les Iraqiens à trouver un nouveau moyen pour l'écoulement de leur brut par l'oléoduc turco-iraqien de 980 km de long (inauguré en janvier) qui relie Kirkouk à la Méditerranée, près du port d'Iskenderun.

Le programme d'investissement pour l'année en cours comporte, en outre, des mesures destinées à liquider les goulets d'étranglement qui ont empêché la réalisation de certains projets trop ambitieux inscrits dans les programmes précédents, et à mettre un terme à la dilapidation des ressources. Un autre objectif fondamental : la recherche de ressources nouvelles qui permettraient de diminuer la dépendance par rapport au pétrole pour le financement des plans de développement.

Israël

Jérusalem. 3 300 000. 159. 2,1 %.
Économie. PIB (74) : 4 029. Production (74) : G 140 + A 186 + I 135. Énerg. (*74) : 2 914. C.E. (74) : 13 %.
Transports. (*74) : 323 M pass./km, 464 M t/km. (*74) : 271 700 + 118 800.  : 451 000 tjb. (74) : 3 659 M pass./km.
Information. (72) : 26 quotidiens. (72) : *680 000. (72) : 370 000. (72) : 165 000 fauteuils ; fréquentation : 32,1. (74) : 735 000.
Santé. (73) : 9 143. Mté inf. (74) : 23,5.
Éducation. Prim. (73) : 527 165. Sec. et techn. (73) : 148 708. Sup. (72) : 70 431.
Institutions. État indépendant le 14 mai 1948. République. Des lois fondamentales tiennent lieu de Constitution. Président de la République : Ephraïm Katzir, élu le 10 avril 1973. Premier ministre : Menahem Begin.

Rabin joue, Begin gagne

Israël est le seul pays au monde dont le sort dépende d'un pacemaker : celui de son Premier ministre Menahem Begin. Avant l'opération à cœur ouvert qui doit le remettre sur pied, il reste un fragile cardiaque, surmené, victime de crises répétées, dont l'une l'envoie à l'hôpital 5 jours après la joie trop forte d'une victoire électorale qu'il attendait depuis 29 ans, piétinant à l'extrême droite d'une opposition incapable d'arracher le pouvoir à la coalition travailliste depuis la fondation de l'État d'Israël en 1948. Victoire bien tardive pour le vieux faucon de 64 ans, au passé de redoutable terroriste fondateur de l'Irgun.

Changement

Cependant, il savoure sa revanche lorsqu'à la date promise, le 20 juin 1977, il présente devant la Knesset un gouvernement historique, qui, pour la première fois, ne comprend aucun travailliste, leur parti ayant refusé de s'associer à un cabinet d'union nationale. Seule exception, l'ex-idole dévaluée depuis la guerre du Kippour, le général Moshé Dayan, oublie l'étiquette travailliste qui l'a fait élire un mois plus tôt et accepte le portefeuille des Affaires étrangères. Confirmation d'une nouvelle qui a fait l'effet d'une bombe lorsqu'elle a été annoncée le 26 mai, moins d'une semaine après les élections : « Coup préparé de longue date... Trahison... Prostitution politique », clame un responsable travailliste. D'autant que ce ministère, Menahem Begin l'avait déjà promis à un leader de la fraction libérale de son mouvement, le Likoud !

Il est vrai que celui-ci ne représente que 45 sièges de l'Assemblée, la Knesset, qui en comporte 120 : la majorité de gouvernement la plus mince est donc 61. En plus de Moshé Dayan et de députés qu'il pourrait entraîner à l'occasion, seuls les religieux ont promis de soutenir de leurs 16 voix l'extrême droite au pouvoir. Au total, 62 voix auxquelles s'ajoute celle d'un solitaire mis en quarantaine : le réfugié qui ne parle même pas hébreu, Samuel Flatto-Sharon, dont l'extradition est réclamée par la France pour fraude, chèque sans provision, notamment aux dépens d'une société d'assurances La Paternelle. Son énorme dossier ferait état de 5 condamnations et 31 mandats d'arrêt. Avant d'être un candidat généreux pendant sa campagne, promettant d'assainir l'économie du pays, Samuel Flatto-Sharon a été libéré contre une importante caution de 5 millions de francs lourds. « ... C'est l'image d'Israël aujourd'hui », affirme un polémiste, faisant allusion aux énormes scandales financiers qui se succèdent.