Le président Carter se prononce, le 16 février, sur le supersonique Concorde ; il reconnaît que la décision prise un an auparavant par William Coleman a été une erreur, mais que le gouverneur de l'État de New York et les autorités portuaires de New York sont seuls habilités à se prononcer sur l'atterrissage du supersonique sur l'aéroport Kennedy.

Les États-Unis ne sont pas « indifférents » à l'éventualité d'un changement de majorité au profit des communistes dans un pays d'Europe occidentale et s'inquiètent des « entraves » qui en résulteraient pour les relations euro-américaines.

Les 7 et 8 mai, la conférence au sommet de Londres (qui sera suivie, deux jours plus tard, d'une rencontre avec les représentants de 14 pays membres de l'OTAN) donne l'occasion à Jimmy Carter de prendre contact directement, pour la première fois, avec les chefs d'État et de gouvernement des pays occidentaux et d'expliquer les grandes lignes de sa politique, notamment en matière économique, monétaire, énergétique et militaire.

Économie

Au cours du premier semestre de 1976, les signes de la reprise incitent à l'optimisme. À partir de l'été, l'incertitude va de nouveau prévaloir. Après être tombé à 7,3 %, le taux de chômage remonte à 7,8 en juillet, ce qui représente 7,4 millions de sans-emploi. D'août à octobre, le pourcentage des chômeurs par rapport à la population active continue à osciller entre 7,8 et 7,9 %, puis enregistre une nouvelle progression en novembre : 8,1 %.

De décembre 1975 à novembre 1976, l'inflation a été de 5 % : c'est le chiffre le plus faible depuis quatre ans. Mais, à partir de septembre, la situation se dégrade : ainsi, les prix de gros augmentent de 0,9 % en un seul mois, ce qui constitue une hausse record.

La croissance du produit national brut tend, pour sa part, à se ralentir : de 9,2 % au premier semestre, il passe à 4,5 % au deuxième et à 3,9 au troisième.

À la veille de l'élection présidentielle du 2 novembre 1976, Gerald Ford ne se trouve donc plus en position de force face à son concurrent. Au demeurant, Jimmy Carter et ses conseillers ne se privent pas de proclamer que l'économie du pays est en danger et que le gouvernement n'a pas fait tout ce qui était nécessaire pour la stimuler.

Les résultats assez décevants de cette période expliquent certainement, pour une bonne part, l'échec de Gerald Ford.

Le 1er décembre, J. Carter, président élu, souligne (à la suite d'une réunion de quatre heures avec ses principaux conseillers) que les prévisions qu'il avait faites pendant la campagne électorale « se révélaient malheureusement être exactes » et que « ce qui semblait mauvais alors semble pire aujourd'hui ».

Cependant, de nouvelles statistiques permettent, à la fin de l'année, de faire état d'un certain redressement : la production industrielle a retrouvé son niveau d'avant la récession ; le pouvoir d'achat des salariés a augmenté ; les commandes reçues par les fabricants de biens durables et les mises en chantier de logements ont nettement progressé.

Jimmy Carter présente, le 7 janvier 1977, son plan de relance. Il propose une réduction permanente des impôts par relèvement de la tranche des revenus imposables et un allégement des charges fiscales des sociétés, compensé par une augmentation temporaire des prestations de la Sécurité sociale. D'ici à deux ans, 15 milliards de dollars devraient être ainsi soustraits au fisc (par rapport à 1976) et injectés dans les circuits de l'industrie.

Ce plan comporte un programme de grands travaux fédéraux atteignant 4 milliards de dollars. L'objectif prioritaire de J. Carter est de réduire de 10 % le nombre des chômeurs d'ici à 1979. Les dirigeants de l'industrie et les syndicats sont invités à pratiquer et à accepter un gel des prix et des salaires pendant une période de six mois.

Cependant, les conditions climatiques (froid intense dans l'Est et le Middle West, sécheresse dans l'Ouest) vont avoir au cours de l'hiver des conséquences néfastes pour l'économie américaine : fin janvier, près de deux millions de salariés sont mis en chômage technique ; la balance commerciale se détériore (3,5 milliards de dollars de déficit en janvier-février) ; l'indice des prix de gros augmente fortement (+ 0,9 % en février), celui des prix à la consommation aussi (+ 1 % en février, chiffre jamais atteint depuis septembre 1974) ; abaissement de 1 % de la production industrielle en janvier.