La conjoncture économique, pourtant, est excellente. Du fait des mauvaises récoltes du Brésil, le pays devient, en 1976-1977, le premier exportateur mondial de café, ce qui, en raison de l'augmentation des prix, lui rapporte 850 millions de dollars. Le gouvernement colombien, en réalité, est hanté par une inflation (25 % en 1 976) que l'abondance des cafédollars ne peut qu'accentuer. Les inégalités de revenus demeurent considérables et explosives (5 % de la population accaparent 40 % du revenu national).

Costa Rica

San José. 1 970 000. 38. 2,3 %.
Économie. PIB (74) : 867. Production (74) : G 130 + A 176 + I(73) 132. Énerg. (*74) : 491. C.E. (74) : 26 %.
Transports. (73) : 97 M pass./km, 20 M t/km. (73) : 52 100 + 34 400. (74) : 272 M pass./km.
Information. (73) : 8 quotidiens ; tirage global : 206 000. (73) : *140 000. (73) : *122 000. (74) : 99 000.
Santé. (73) : 1 323. Mté inf. (73) : 44,8.
Éducation. (72). Prim. : 365 545. Sec. et techn. : 77 828. Sup. : 19 827.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1871. Président et chef de l'exécutif : David Oduber Quirös, élu le 3 février 1974 ; succède à José Figueres.

Cuba

La Havane. 9 190 000. 83. 2 %.
Économie. Production : A(74) 118. Énerg. (*74) : 1 178.
Transports. (72) : 946 M pass./km, (73) 1 617 M t/km. (*73) : 70 000 + 33 000.  : 476 000 tjb. (74) : 281 M pass./km.
Information. (73) : 14 quotidiens ; (73) : *1 710 000. (68) : *575 000. (72) : 294 300 fauteuils ; fréquentation : 124,3 M. (73) : 281 000.
Santé. (68) : 7 000. Mté inf. (73) : 28,9.
Éducation. (73). Prim. : 1 778 724. Sec. et techn. : 352 946. Sup. : 55 435.
Institutions. République démocratique socialiste, proclamée le 1er mai 1961. Constitution du 24 février 1976. Président : Fidel Castro (élu par la nouvelle Assemblée nationale le 2 décembre 1976, il succède à Osvaldo Dorticos Torrado). Premier ministre et premier secrétaire du parti : Fidel Castro.

Tournée africaine

À l'heure où Fidel Castro, dans son discours du 29 septembre 1976, annonce des temps difficiles du fait de la baisse de la production de sucre (25 %) et de l'augmentation du prix du pétrole, où le café, cher aux cubains, doit être rationné strictement, l'activité diplomatique est intense.

Les chefs d'État se succèdent à La Havane : le président Neto en juillet 1976 (avant la signature, le 8 décembre, d'accords de coopération avec l'Angola), le président du SWAPO namibien et le ministre des Affaires étrangères du Burundi en octobre. L'attention dont témoigne Cuba à l'égard de l'évolution politique africaine est illustrée par la grande tournée de Fidel Castro sur ce continent en mars 1977. Le chef de l'État cubain rend visite aux pays frères (la Tanzanie, et, bien entendu, l'Angola, auquel il promet à plusieurs reprises une aide sans limite) ; des étapes dans une Éthiopie en décomposition ou un Mozambique voisin de l'explosive Rhodésie traduisent bien la volonté cubaine de présence partout où existent des points chauds en Afrique.

Le crochet, au retour, par Berlin-Est et par Moscou le 4 avril, laisserait à penser que l'URSS cherche à obtenir quelques compensations politiques à l'aide économique importante qu'elle fournit à Cuba (Moscou achète le sucre cubain à un prix plus élevé que celui du marché) ; interprétation dont Fidel Castro se défend.

Rapprochement

Alors même que Fidel Castro sillonne le continent africain, un rapprochement s'ébauche avec les États-Unis. Ayant pris, par décret du 28 février 1977, la décision d'étendre ses zones de pêche à 200 milles de ses côtes, alors que la Floride n'est qu'à 90 milles, le gouvernement cubain propose (prétexte ?) des conversations aux États-Unis, qui, depuis l'arrivée au pouvoir du président Carter, ont assoupli leur position vis-à-vis du régime castriste. Des négociations directes, les premières depuis seize ans, s'ouvrent le 24 mars et aboutissent, le 27 avril, à un accord. La présence de footballeurs américains à La Havane (5 avril), le débarquement à Cuba, en mai, de touristes américains, désormais autorisés par leur gouvernement à faire le voyage, et surtout l'accord du 30 mai 1977 pour un échange de diplomates à titre permanent laissent présager un rétablissement des relations diplomatiques, interrompues depuis janvier 1961.

Frictions

L'embargo des États-Unis sur le commerce cubain, dont la levée est une condition posée par Castro à toute normalisation entre les deux pays, subsiste, mais les positions récentes du Congrès américain, et le voyage à Cuba (20/28 avril) d'hommes d'affaires des États-Unis semblent annoncer une évolution. Des points de friction demeurent : notamment la question de Porto Rico, dont Cuba soutient l'indépendance ; le problème des émigrés anticastristes de Floride, qui seraient à l'origine de nombreux actes de terrorisme contre Cuba.