Un appel en vue de la constitution d'un Front de libération nationale, d'inspiration marxiste-léniniste, est lancé par les Monteneros, à Rome, le 20 avril 1977. Ils ne font plus aucune référence au justicialisme. Par ailleurs, l'acquittement, le 4 novembre 1976, d'Isabelita Peron, jugée comme José Lopez Riga pour détournements de fonds, confirme que le péronisme est bien mort.

Des mouvements d'extrême droite, comme l'Association anticommuniste argentine (AAA), continuent à se livrer à de vastes opérations de représailles ; 47 tués pour venger la mort du général Omar Actis (août 1976).

L'escalade de la terreur se poursuit. On dénombre plus de 1 300 victimes des attentats au cours de l'année 1976. La situation est telle que le ministre des Finances, Martinez De Hoz, constate, le 31 mai 1977, au cours de la réunion des gouverneurs de la Banque interaméricaine de développement, au Guatemala : « Nous reconnaissons qu'il est possible qu'il y ait eu des excès de la part des forces gouvernementales, excès qui ont conduit à la mort, ou à la disparition de certaines personnes dans des conditions qui ne sont pas très claires. »

Scandale

Un scandale éclate, en mai 1977, autour d'un ancien sous-secrétaire d'État (aujourd'hui disparu) du président Lanusse, Graiver, un banquier qui avait bâti un empire financier sur les dépôts effectués par les Monteneros. Éclaboussant de nombreuses personnalités politiques, l'événement est de nature à discréditer les anciens péronistes et les libéraux qui, comme le général Lanusse (qui sera d'ailleurs arrêté le 4 mai), les ont ramenés au pouvoir. Le général Suarez Mason, représentatif d'une droite intransigeante ; est chargé de l'enquête, ce qui laisse supposer que cette bombe politique va devenir un épisode des luttes opposant, au sein de l'armée, les durs et les modérés. Parmi ces derniers se trouvent le chef de l'État, le général Videla, le chef d'état-major de l'armée, le général Viola, et également le général Menendez, commandant le régiment cantonné à Cordoba qui, bien que considéré comme partisan de la droite militaire, s'est prononcé, le 2 janvier 1977, pour un retour à la démocratie.

Économie

Au bord de la banqueroute en mars 1976, obligé d'envoyer en juillet son ministre de l'Économie, Martinez de Hoz, à la recherche de crédits américains et européens (crédits qu'il obtient d'ailleurs), le gouvernement argentin opère un redressement économique spectaculaire. (Celui-ci peut expliquer l'intransigeance de certains militaires à l'heure où, précisément, le président Carter dénonce la violation des droits de l'homme en Argentine.)

Un traitement de choc, conjuguant une libération des prix, notamment du prix du blé qui avait été bloqué à des fins sociales par Peron, et un blocage partiel des salaires, permet au pays de rétablir, fin 1976, l'équilibre d'une balance commerciale largement déficitaire. La balance des paiements enregistre également un excédent, grâce à la loi du 13 août 1 976, qui attire les capitaux étrangers par des conditions exceptionnelles.

Cette politique n'est pourtant pas sans problèmes. Les salariés perdent en un an 50 % de leur pouvoir d'achat. Conséquences : l'industrie est en pleine récession (les demandes de voitures ont baissé de 40 %), et les entreprises sont en difficulté. Le climat social se détériore. Le conflit qui, en février, oppose le gouvernement aux 200 000 salariés de l'électricité montre que les syndicats, si modérés soient-ils, redressent la tête. Le gouvernement, d'ailleurs, n'ose pas appliquer la loi du 8 septembre 1976 sur la sécurité industrielle, qui interdit grèves et lock-out. Il lui est difficile de faire passer des conflits dus à la détérioration du niveau de vie pour des menées subversives.

Bahamas

Nassau. 200 000. 14. 1,7 %.
Économie. Énerg. (*74) : 7 985.
Transports. (*74) : 40 100 + 5 500.  : 190 000 tjb.
Information. (73) : 2 quotidiens ; tirage global : 30 000. (73) : *85 000. (71) : 4 100 fauteuils. (74) : 55 000.
Santé. (73) : 158. Mté inf. (73) : 32,2.
Éducation. (71). Prim. : 34 097. Sec. et techn. : 21 609.
Institutions. État indépendant le 10 juillet 1973. Constitution de 1969. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Milo B. Butler. Premier ministre : Lynden O. Pindling.

Barbade

Bridgetown. 250 000. 580. 1,1 %.
Économie. PIB (72) : 855. Énerg. (*74) : 1 175. C.E. (72) : 22 %.
Transports. (73) : 19 000 + 3 000.
Information. (73) : 1 quotidien ; tirage global : 24 000. (73) : *116 000. (73) : *35 000. (73) : 4 700 fauteuils ; fréquentation : 1,8 M. (74) : 40 000.
Santé. (74) : 160. Mté inf. (73) : 37,7.
Éducation. Prim. (72) : 35 639. Sec. et techn. (71) : 21 133. Sup. (71) : 1 028.
Institutions. État indépendant le 30 novembre 1966. Constitution de 1966. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Winston Scott. Premier ministre : Tom Adams.

Nouvelle majorité

Les élections du 2 septembre 1976 portent au pouvoir le Barbados Labour Party, qui enlève 17 des 24 sièges de l'Assemblée. Tom Adams, le nouveau Premier ministre (fils de sir Grantley Adams, Premier ministre de l'éphémère Fédération des Indes occidentales) succède ainsi à Errol Walton Barrow, en place depuis 1961, leader du Democratic Labour Party qui détenait la majorité avec 17 sièges. Deux raisons expliquent principalement ce renversement : les affaires de corruption dans lesquelles des représentants du Democratic Labour Party ont été impliqués et, surtout, la réforme constitutionnelle de 1974 accentuant la dépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis du pouvoir politique, réforme très difficilement acceptée.

Bolivie

La Paz. 5 630 000. 5. 2,5 %.
Économie. PIB (74) : 341. Production : G(73) 117 + A(74) 147 + I(72) 145. Énerg. (*74) : 283. C.E. (74) : 30 %.
Transports. (73) : 270 M pass./km, 365 M t/km. (*74) : 29 600 + 33 000. (74) : 95 M pass./km.
Information. (73) : 17 quotidiens ; tirage global : 202 000. (68) : *1 350 000. (72) : *11 000. (73) : 49 000.
Santé. (74) : 2 583.
Éducation. Prim. (73) : 769 968. Sec. et techn. (72) : *130 000. Sup (69) : 27 352.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1947. Président de la République : général Hugo Banzer Suarez, auteur du coup d'État militaire qui renverse, le 22 août 1971, le général Juan José Torrès Gonzales.

Brésil

Brasilia. 107 140 000. 13. 2,8 %.
Économie. PIB (73) : 768. Production : G(73) 137 + A(74) 147 + I(74) 156. Énerg. (*74) : 646. C.E. (73) : 8 %.
Transports. (73) : 10 603 M pass./km, 42 698 M t/km. (*74) : 3 679 300 + 1 001 900.  : 2 691 000 tjb. (74) : 3 909 M pass./km.
Information. (73) : 274 quotidiens ; tirage global : 4 058 000. (73) : *6 250 000. (72) : *6 600 000. (67) : 1 911 200 fauteuils ; fréquentation : 234,7 M. (74) : 2 652 000.
Santé. (72) : 48 726.
Éducation. Prim. (72) : 14 082 098. Sec. et techn. (73) : 1 476 288. Sup. (73) : 785 159.
Institutions. État fédéral. République présidentielle. Constitution du 30 octobre 1969. Président et chef de l'exécutif : général Ernesto Geisel, élu le 15 janvier 1974 ; succède au président Garrastazu Medici.

La décélération économique remet en cause la crédibilité du régime

Le bilan économique de 1976 est inquiétant : la dette extérieure (28 milliards de dollars), une des plus importantes du monde per capita, a triplé depuis 1973. Le taux d'inflation atteint 48 % ; la balance commerciale, en déficit (exportations, 9,7 milliards de dollars ; importations, 11,2 milliards de dollars), devra à l'augmentation fabuleuse du prix du café (il a quintuplé en quinze mois) d'être peut-être en équilibre en 1977.